Europe, acteur de la domination mondiale, objet de la domination mondiale, prépondérance européenne, suprématie économique, suprématie politique
« Un mouvement irrésistible emporte les grandes nations européennes à la conquête de terres nouvelles. De 1815 à 1850, l'Europe était casanière et ne sortait guère de chez elle. Aujourd'hui, ce sont des continents entiers que l'on annexe ». Ainsi l'ancien Président du Conseil Jules Ferry décrit-il en 1890 la colonisation européenne : d'une Europe recroquevillée sur elle-même et exploratrice de nouveaux mondes, on passe, à partir de 1880, à une Europe triomphante et soucieuse d'imposer sa suprématie économique et politique sur l'ensemble du monde. En effet, l'Europe du XIXème siècle jouit d'une place hégémonique au sein du monde : lieu privilégié des relations internationales, siège des puissances mondiales que sont l'Angleterre, la France, l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche et la Russie, premier foyer industriel mondial, véritable coffre-fort du monde au sens où ses Etats concentrent les capitaux et les richesses, fort d'une avance technologique et d'une puissance commerciale considérables, le continent européen semble à même de s'étendre à travers le monde, d'y prévaloir et d'y imposer durablement sa civilisation. Pourtant, dès 1918, la prépondérance européenne est contestée : tandis que les nouveaux mondes – Japon et Etats-Unis en tête – poursuivent leur ascension et que les tutelles coloniales connaissent de vives contestations, la civilisation européenne semble troublée et incapable d'assumer encore longtemps sa place motrice à travers le monde. Bien plus, après 1945, l'Europe perd la maîtrise de son destin et abandonne définitivement la possibilité d'exercer un quelconque ascendant sur le reste du monde.
[...] A nouveau, des puissances européennes s'affrontent pour la domination du continent. Le bloc révisionnisme émerge à partir de la guerre d'Ethiopie. Face à l'impossibilité italienne de poursuivre une politique en Europe centrale, Mussolini décide en effet de mener une politique ambitieuse en Afrique. La condamnation timide par l'Angleterre et la France, puis par la SDN de la campagne d'Ethiopie de 1935 pousse Mussolini à dénoncer l'accord de Stresa et à rejoindre Hitler. Dès lors, Hitler peut reprendre l'initiative et mener une politique expansionniste. [...]
[...] Pourtant, dès 1918, la prépondérance européenne est contestée : tandis que les nouveaux mondes Japon et Etats-Unis en tête poursuivent leur ascension et que les tutelles coloniales connaissent de vives contestations, la civilisation européenne semble troublée et incapable d'assumer encore longtemps sa place motrice à travers le monde. Bien plus, après 1945, l'Europe perd la maîtrise de son destin et abandonne définitivement la possibilité d'exercer un quelconque ascendant sur le reste du monde Dès lors, comment l'Europe passe-t-elle d'acteur de la domination mondiale à objet de cette domination? Comment l'Europe perd-elle progressivement sa place prééminente ? [...]
[...] Or, à Cuba, en 1959, la révolution castriste renverse le dictature de Batista. Très vite, les relations entre l'île et les Etats-Unis se détériorent, tandis que Castro noue les liens commerciaux avec l'URSS. Soucieux d'éviter l'embrasement révolutionnaire dont Cuba est devenue le centre, les Etats-Unis tentent de renverser le régime castriste. Néanmoins, l'opération de la Baie des Cochons d'avril 1961 échoue et Castro se range dans le camp des pays socialistes. Dès lors, Khrouchtchev nourrit l'ambition d'installer des rampes de lances de missiles nucléaires sur l'île de Cuba afin de menacer directement le territoire américain. [...]
[...] Si l'ensemble est intellectuellement cohérent sécurité collective, principe de libre disposition des peuples la mise en place pratique de cet ordre s'avère compliqué. En effet, la non-ratification du pacte de la SDN par le Congrès américain le 19 mars 1920 prive la SDN de la garantie américaine et délie les britanniques de leurs obligations européennes. La Grande-Bretagne satisfaite, les Etats-Unis hésitant entre isolationnisme impossible et interventionnisme impopulaire, les puissances révisionnistes Turquie, Italie, et bientôt Allemagne menaçant la stabilité du continent, c'est à la France qu'il incombe de garantir l'ordre versaillais. [...]
[...] Dans un deuxième temps, de 1914 à 1941, du déclenchement de la Première Guerre mondiale à la mondialisation de la Seconde, l'Europe s'entredéchire. Malgré l'émergence de nouveaux mondes à même de contester l'hégémonie européenne notamment les Etats-Unis ce sont bien les nations européennes qui s'affrontent pour la domination du continent. La Première Guerre mondiale marque l'explosion du vieux monde. Elle constitue en effet une rupture profonde. D'abord par ses enjeux : il ne s'agit plus simplement d'imposer une paix favorable à ses intérêts, mais de refonder durablement l'ordre européen. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture