L'Europe et le monde colonial de 1850 à 1939

Résumé du document

La colonisation est un processus d'expansion et de domination politique, culturelle et économique pratiquée par certains Etats sur d'autres Etats ou peuples alors obligés d'accepter des liens plus ou moins étroits de dépendance.
La colonisation européenne remonte au XVIème siècle, mais cette présence européenne massive sur d'autres territoires remonte encore bien plus loin (Grèce Antique, Empire Romain, appel à la première croisade au XIIème siècle...) (...)

Extraits

[...] Pour conclure cette dernière partie, en 1939 l'apogée du système colonial n'est qu'une façade, car les premiers craquements et soubresauts nationaux annoncent une décolonisation prochaine. En effet, la colonisation a été très vite contestée, notamment par Clémenceau. De plus, un nouveau mouvement apparaît : l'anticolonialisme. Ce mouvement est mené par les catholiques, les libéraux et les socialistes, mais plusieurs intellectuels prennent position à leur tour tel Albert Einstein. Enfin nous pouvons noter que cette contestation commence à prendre forme au sein des peuples colonisés et se traduit par des mouvements nationalistes (notamment en Inde et au Maroc). [...]

[...] Tout cela se fait par un système de concessions données à des grandes compagnies commerciales. Cette domination entraîne d'une part le travail forcé dans les grandes plantations, les mines mais aussi dans les infrastructures de transport, et d'une autre part la présence de persécutions. Ainsi les colonies deviennent un marché pour les exportations européennes mais ce marché est une concurrence néfaste pour les produits artisanaux locaux. Par conséquent, les colonies sont témoins d'un développement d'une société duale composée d'une bourgeoisie qui compte les Colons et à peine quelques indigènes, et une paysannerie traditionnelle très appauvrie par le système colonial. [...]

[...] Ils ne contestent pas le bien fondé de la colonisation mais en condamnent les excès. Les intellectuels prennent à leur tour position et rejoignent ce mouvement, on compte parmi eux André Gide avec son ouvrage intitulé Voyage au Congo (1927), Albert Einstein : il préside en 1927 la Ligue contre l'Oppression coloniale et Léopold Senghor : il invente le concept de négritude qui est le fait de refuser les normes de la civilisation occidentale considérée comme étrangère et oppressive, c'est la volonté de retrouver les sources originelles de son identité. [...]

[...] Ainsi la conquête du monde est lancée grâce notamment à l'amélioration des sciences et des techniques, et des missions se multiplient pour convertir les peuples au catholicisme et au protestantisme. On est à l'âge industriel, les Européens veulent donc créer de nouveaux marchés car les marchés intérieurs sont beaucoup trop faibles. En 1910, l'Europe représente ainsi 58% des exportations et 65% des importations. On exploite donc les matières premières des colonies et on essaie de vendre ce qui est issu de l'entreprise textile et mécanique. Cela va permettre d'avoir des points d'escale pour effectuer du commerce et contrôler les routes maritimes. [...]

[...] Les motivations des puissances colonisatrices sont très diverses. En 1885, Jules Ferry (homme politique important de la troisième République, il est le ministre des affaires étrangères ainsi que le président du Conseil à cette date) prononce un discours où il s'adresse aux députés dans un contexte de vifs débats (notamment sur la conquête du Tonkin) et dans lequel il met en avant des arguments afin de légitimer la colonisation. On relève un argument humanitaire et civilisateur : il veut apporter le progrès et la civilisation chez les indigènes ; un argument politique et stratégique : il veut que la France soit présente sur le maximum de mers et de terres, qu'elle ait des bases réparties sur l'ensemble de la Terre pour avoir ainsi un prestige supérieur ; enfin un argument d'ordre économique : la colonisation permet d'aller chercher des richesses et des matières premières, elle permet d'investir et de trouver des débouchés pour l'industrie. [...]