Face aux démocraties française et britannique et à leurs alliés, Hitler pense avoir pour vocation quasi divine de mener le peuple allemand à la suprématie en Europe par le biais notamment du Lebensraum ou espace vital. Cette idéologie, joint à la conviction de devoir former un peuple 'pur', n'est pas sans incidences sur le statut des pays que l'armée allemande conquiert rapidement. Toutefois, Hitler ne peut négliger les nécessités d'une guerre exigeant de grandes ressources, que l'Allemagne, essoufflée par des investissements trop exclusivement tournés vers le réarmement, ne peut fournir à son armée. Entre idéologie et nécessités, Hitler a-t-il dû amender ses théories pour faire face aux besoins de la guerre qui pourraient s'être avérés plus pressants, ou a-t-il pu au contraire, au moins dans les grandes lignes, établir une politique cohérente vis-à-vis des pays soumis ?
[...] Hitler veut éviter que les Alliés prennent pied en Norvège pour avoir un pied à terre leur permettant de lancer une guerre dans la Baltique ou pour couper le Reich du minerai de fer suédois. L'opération débute le 9/4/40, elle doit avoir un caractère d'occupation pacifique et placer le Danemark sous la protection du Reich tout en conquérant les points stratégiques norvégiens. L'opération est un succès. Hitler dirige alors ses efforts vers l'ouest à partir du 10/5/40 : la Belgique, qui perd Eupen et Malmédy, annexés, la France et les Pays-Bas sont battus. Pétain demande l'armistice le16 juin, il entre en vigueur le 25. [...]
[...] Il dresse en juillet 40 la liste des mesures à prendre : - Mise à la disposition de l'économie allemande de la production économique européenne. - Réglementation par l'Allemagne du commerce extérieur et contrôle des échanges avec les états non européens. De fait, les Allemands se voient attribuer la concession d'entreprises industrielles à l'étranger. PAYS BAS : Les Allds ne peuvent pas se livrer à un pillage qui serait destructeur pour l'économie hollandaise. Ils veulent garder intacte sa structure économique pour lui permettre de fournir l'Allemagne. [...]
[...] Hitler entend ainsi régenter l'avenir économique des pays, certains devant être tournés vers l'agriculture, comme la France ou la Roumanie, d'autres vers la pêche comme la Norvège par exemple qui doit également fournir des minerais au Reich. Hitler semble ne penser l'Europe que d'un point de vue allemand, ne concevant pas de liens multilatéraux entre pays mais seulement des liens bilatéraux entre chaque pays et l'Allemagne. Il faut toutefois se garder de faire du projet hitlérien un projet de domination très précis concernant toute l'Europe. Il convient tout d'abord que les conceptions de Hitler sur l'Europe restent vagues. [...]
[...] Ainsi après la victoire contre la Pays Bas, tous les paiements résultants d'échanges entre les états tiers et les Pays Bas seront centralisés à Berlin. Des accords sont alors signés entre les pays sous domination du Reich. Ce qui frappe est la prédominance du souci de l'immédiat, des exigences de la guerre même si certaines initiatives auraient du être poursuivies après guerre. - Pénétration du capital allemand dans l'économie européenne. - Mise en place du clearing central, d'un intérêt à la fois immédiat et à long terme. - Certains aspects de la politique des Pays Bas et de la Norvège. [...]
[...] L'Europe soumise 1. Une nouvelle donne politique Annexions Alliés Etats vassaux. - Annexions : c'est la constitution du Grand Reich, de l'ensemble pivot de toute la nouvelle Europe voulue par Hitler. Hitler procède à peu de véritables annexions : l'Autriche, les Sudètes, Eupen et Malmedy, l'Alsace- Moselle, le grand-duché du Luxembourg en mai 1942 ainsi que le corridor de Dantzig reliant le Reich à son territoire de Prusse orientale. - Alliés : leur statut est bien évidemment crucial dans notre problématique : Hitler a besoin du blé des Balkans, du pétrole de Roumanie pour mener à bien la guerre. [...]
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