L'Europe est comprise entre l'Océan Arctique au Nord, l'océan Atlantique à l'Ouest, la Méditerranée au Sud, et l'Oural à l'Est. On parle parfois de la « crise de fin de siècle » pour qualifier la fin du dix-neuvième siècle européen. On veut dès lors signifier la crise économique de 1873, la montée des extrêmes, la transformation du sentiment national en nationalisme oppressif dans les états constitués et finalement l'apparition d'un antisémitisme moderne. L'antisémitisme est un racisme dirigé contre les Juifs, une doctrine d'hostilité à leur égard qui naît en cette fin du dix-neuvième siècle européen. Le terme lui-même relativement récent est forgé par Wilhelm Marr, journaliste allemand et auteur d'un pamphlet antijuif en 1879. Si l'étymologie pourrait donner un sens élargi à ce terme, il est en fait bien synonyme d'une judéophobie raciste. Marr précisant que son pamphlet antijuif est rédigé « d'un point de vue non-confessionnel » nous amène en effet à distinguer l'antisémitisme moderne de l'antijudaïsme traditionnel. L'hostilité raciale s'ajoute ou se substitue à la haine médiévale. Pourtant, le dix-neuvième demeure par excellence le siècle de l'émancipation des Juifs.
[...] Si nous dressons un tableau de la fin du dix-neuvième siècle, ces conditions semblent remplies dans les pays européens occidentaux. Ainsi l'Allemagne adopte-t-elle à l'instar de la France des lois émancipatrices en 1871. En Italie, émancipée dans sa totalité après l'unification, onze députés sont juifs en 1871, plusieurs sénateurs sont juifs à la fin dix neuvième siècle. Les Juifs sont donc intégrés dans la vie politique. En Grande-Bretagne, Disraeli, d'origine juive, est chef du gouvernement à partir de 1874, il est chef du partir conservateur jusqu'en 1881, preuve de l'intégration des Juifs dans la vie politique. [...]
[...] L'Europe de la fin du XIXème est-elle antisémite ? L'Europe est comprise entre l'Océan Arctique au Nord, l'océan Atlantique à l'Ouest, la Méditerranée au Sud, et l'Oural à l'Est. On parle parfois de la crise de fin de siècle pour qualifier la fin du dix-neuvième siècle européen. On veut dès lors signifier la crise économique de 1873, la montée des extrêmes, la transformation du sentiment national en nationalisme oppressif dans les états constitués et finalement l'apparition d'un antisémitisme moderne. L'antisémitisme est un racisme dirigé contre les Juifs, une doctrine d'hostilité à leur égard qui naît en cette fin du dix-neuvième siècle européen. [...]
[...] En effet, tout d'abord, certains pays européens à la fin du dix-neuvième n'ont toujours pas mis en pratique l'émancipation, et continue à pratiquer un antijudaïsme social et politique. C'est le cas dans les Shtetlakh d'Europe orientale, gangrenées par les pogromes. Durant l'empire du tsar Alexandre III à partir de 1881, l'antisémitisme russe corrobore toutes les tendances conservatrices. C'est un antisémitisme ressemblant encore à l'antijudaïsme traditionnel. On peut aller jusqu'à parler de judéophobie obscurantiste car l'accusation de meurtre rituel est toujours pratiquée. [...]
[...] Ainsi les sources de l'antisémitisme sont-elles variées et selon Michel Winok, Edouard Drumont dans la France juive (1886) opère une synthèse entre les trois sources principales des passions antijuives : l'antijudaïsme chrétien, l'anticapitalisme populaire et le racisme moderne. La crainte d'une conspiration sémitique mêlée à l'essor des nationalismes dans toute l'Europe en cette fin de siècle érige le mythe du complot juif. L'affaire Dreyfus divisant la France entre dreyfusards et antidreyfusard à partir de 1898, révèle au grand jour un antisémitisme larvé. Là encore le Juif sert de Bouc-émissaire. [...]
[...] Tout d'abord, précisons que les limites de cette émancipation s'incarnent encore un peu à la fin du XIXème dans un antijudaïsme purement religieux, qui n'est pas l'antisémitisme moderne. Le journal La Croix en France, Karl Lueger maire social-chrétien de Vienne élu sur un programme ouvertement antijuif, ou bien encore le pasteur de la cour prussienne Adolf Stöcker, incarnent cet antijudaïsme traditionnel en régression. D'autre part, la fin du XIXème marque bien sûr l'émergence de ce courant de haine des juifs racial et fondé sur des théories scientifiques au service du racisme. Cette hostilité raciste, nommée antisémitisme, est forgée en 1880. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture