Après le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe toute entière est à reconstruire. Les destructions matérielles, les gouffres financiers et les chocs moraux ont été tels que les Européens ne peuvent, seuls, retrouver leur gloire d'antan. Toutefois, les destructions à l'échelle continentale ne doivent pas laisser supposer des cas identiques à travers les pays : en effet, l'Europe de l'Est a été bien plus touchée que l'Europe de l'Ouest, avec des villes telles que Varsovie, Koursk, Berlin, totalement anéanties. De plus, les vainqueurs du nazisme ne sont pas les mêmes : c'est l'Armée rouge qui a libéré la partie Est du continent (...)
[...] Alors que l'Ouest connait la connait un embryon de construction européenne, l'Est est au même moment confronté à un double problème pour sa reconstruction : l'absence d'État fort et légitime, ainsi que l'occupation continue de l'Armée rouge qui ne rend pas les armes. Il convient donc de comprendre les différentes logiques qui amènent l'ensemble de ces pays à prendre une voie toute autre que celle de l'Europe occidentale. Quelles sont les différentes évolutions que connait l'Europe de l'Est sous la domination soviétique de 1947 à 1989 ? [...]
[...] Ainsi, nous pouvons voir dans ces contestations l'aspiration grandissante des populations à un niveau de vie plus élevé, une plus grande souveraineté nationale et une volonté d'émancipation vis-à-vis de l'URSS qui se fragilise économiquement. À cet effet, le début des années 80 représente le début d'un réel processus d'émancipation des démocraties populaires. Le rapide effondrement du bloc, 1985-1989 Le mois d'août 1980 fait office de symbole pour toutes les populations opprimées et aspirant à l'indépendance. Le 31 de ce mois, en Pologne, sont signés les accords de Gdansk qui reconnaissent l'existence légale d'un syndicat ouvrier : Solidarnosc, avec à sa tête Lech Walesa. [...]
[...] La satellisation, puis la stalinisation de l'Europe de l'Est finit donc par former un réel bloc, opposé à l'Ouest occidental. Seul un pays conteste l'autorité du Kremlin : la Yougoslavie de Tito, qui, souhaitant la souveraineté nationale, est finalement exclue du Kominform en 1948. De fait, tous les autres pays de calquent sur Moscou. Cependant, la main de fer russe ne doit pas laisser supposer une soumission totale des populations à l'URSS : dès 1953, des contestations émergent et fragilisent l'autorité soviétique. [...]
[...] Peu à peu, les pays de l'Est tombent, tels des dominos, sous tutelle russe. Placer des communistes aux postes-clé de l'État n'est toutefois pas suffisant : il faut assurer la pérennité de leur pouvoir. Devant cet objectif, les moyens sont simples : calquer le modèle sur celui de Moscou. Peu à peu, seul le parti unique devient légal : les autres subissent des épurations. De même, la police politique est de rigueur : la Stasi en RDA, l'OZNA en Tchécoslovaquie, l'AVH en Hongrie, ont toutes le même rôle que le NKVD russe : traquer et éliminer les suspects, objectif quelque peu semblable à l'époque de la Terreur sous Robespierre en France ans plus tôt. [...]
[...] Mais de toute évidence, ces émancipations inaugurent des changements majeurs. Conclusion Par conséquent, le demi-siècle qui s'achève en 1989 pour les démocraties populaires a été celui de décennies de soumission, de contestations et de répressions, qui, malgré leur point commun essentiel, la volonté d'émancipation, sont marquées par des différences importantes : l'évolution de l'autorité en Roumanie n'a pas été la même qu'en Pologne, la hausse sensible du niveau de vie en Hongrie dans le cadre du socialisme du goulash ne s'est pas présentée en Bulgarie. [...]
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