A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Etats européens sont ruinés et deux superpuissances émergent : les Etats-Unis qui ont monopole du nucléaire (bombardements atomiques Hiroshima et Nagasaki en août 1945) et qui constituent une puissance financière et l'URSS qui possède force militaire en Europe orientale et un prestige politique. Une véritable guerre de régime va alors se mettre en place où chacune des deux puissances cherche à assurer son hégémonie sur le continent européen pour créer une zone d'influence à son image (capitaliste ou communiste) afin aussi de prouver que son idéologie est supérieure car acceptée de tous. Le continent européen va donc se trouver être le théâtre d'affrontements idéologiques, la ligne de front entre les deux superpuissances. Mais l'Europe va aussi réagir et se construire face à cette domination et cette réaction continue, et plus ou moins forte selon les phases, va finalement aboutir à Helsinki en 1975 reconnaissant l'égalité des peuples et leur liberté à disposer d'eux-mêmes.
Il convient donc de voir de se demander : De quelle façon le conflit entre les deux superpuissances se reflète-t-il sur le territoire européen ? Mais aussi quelles réactions l'Europe va-t-elle adopter en fonction des différentes étapes de la relation entre l'URSS et les Etats-Unis ?
Nous suivrons donc un plan chronologique afin de mettre en relief les évolutions des rapports entre les deux Grands sur le territoire européen et l'évolution des rapports européens face aux deux Grands. Dans une première partie nous nous pencherons sur la dispute de l'Europe par les deux superpuissances, puis sur la dissimulation du conflit par la coexistence pacifique et finalement sur l'apparition de nouveaux rapports de force à l'ère de la Détente.
[...] II) L'apparente coexistence pacifique entre les Etats-Unis et l'URSS masque temporairement le jeu des superpuissances sur le territoire européen (1953-1962) 1. La déstalinisation : une avancée dans les rapports entre les deux super-puissances et les pays européens Suite à la mort de Staline en 1953, Khrouchtchev va mettre en place en œuvre une déstalinisation ouvrant la voie à une phase de coexistence pacifique. Il va notamment dissoudre le Kominform lors du XXe Congrès du PCUS en 1956. Ceci semble laisser une plus grande place à l'autonomie des démocraties populaires. [...]
[...] Le Kominform va être créé à Szklarska-Poreba afin d'assurer la liaison entre partis communistes. De plus, en 1949 est créé le Conseil d'assistance économique mutuelle qui va planifier et coordonner les échanges entre les démocraties populaires et avec l'Union Soviétique. Finalement, Jdanov va annoncer sa doctrine d'un monde divisé en deux : le camp impérialiste et capitaliste et son opposé, l'URSS. Le problème de l'Allemagne est aussi au cœur du conflit entre Est et Ouest. Les quatre pays ne parviennent pas à s'unir sur le statut de l'Allemagne. [...]
[...] La compétition entre les deux Grands doit donc s'exprimer autrement que par la force si l'on veut éviter le désastre (compétition technique avec le Spoutnik, etc.). Une nouvelle course aux armements va aussi s'organiser, même si elle est davantage réglementée, afin de ne pas perdre de vue l'objectif principal de cette Guerre Froide : montrer sa supériorité à tous les pays du monde et donc les faire adhérer à son idéologie en refusant celle de l'autre. Finalement, la preuve de la précarité de cette coexistence pacifique va être la seconde crise de Berlin : la construction du mur dans la nuit du 13 août 1961. [...]
[...] Gomulka est finalement élu premier secrétaire du parti alors qu'il est antistalinien. Cela semble être un premier pas vers une plus grande liberté et autonomie des démocraties populaires. Mais en Hongrie l'effervescence politique, les manifestations dégénèrent en soulèvement national après une intervention militaire soviétique. En effet, Imre Nagy proclame la neutralité de la Hongrie et désire se retirer du pacte de Varsovie : mais l'armée soviétique ne peut pas accepter un rejet aussi brutal de son idéologie, ni la perte de bases militaires stratégiques. [...]
[...] Même si la division est donc à présent juridique, cela va permettre aux deux Etats d'entrer aux Nations Unies en 1973. L'Allemagne de l'Ouest fait donc un premier pas vers l'Est, ce qui met, de facto, fin à un monde strictement bipolaire. La politique d'indépendance nationale de la France tend aussi de se défaire du conflit entre les puissances. John Kennedy va émettre la volonté de transformer les rapports entre les Etats-Unis et l'Europe par la mise en place d'un partnership basé sur les Etats-Unis d'Amérique et les Etats- Unis d'Europe. [...]
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