L'histoire des Communautés a commencé avec la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier et on peut donner à ses débuts une date précise : le 9 mai 1950. Ce jour-là, Robert Schuman, dans une déclaration, formula les principes dont les Communautés européennes ont été l'application. L'échec du pacte d'union incite ses partisans à modérer leurs ambitions, mais ils ne renoncent pas. Les Américains ont mis l'accent sur le lien entre la prospérité et l'économie.
Lorsqu'il a compris que l'Europe ne se fera pas d'un seul coup, Jean Monnet, l' « inspirateur » des organisations économiques (CECA puis Communautés Économiques Européennes) qui se constituent dans les années cinquante à défaut d'une union plus ambitieuse, a l'habileté d'utiliser l'objectif limité de la sécurité économique comme le moyen, une fusée porteuse, pour atteindre l'objectif d'une construction d'ensemble. Celui-ci n'est pas dissimulé, ni la méthode pour l'atteindre, mais il est renvoyé à plus tard.
Le Traité Établissant une Constitution pour l'Europe en 2005 (échec de sa ratification du fait du « non » lors du référendum français le 29 mai 2005) s'inscrivait lui-même dans une dynamique d'une construction plus politique qu'économique. Son échec n'a fait que confirmer la seule issue économique réservée à l'Union européenne.
En effet, le Traité de Lisbonne qui a lui été adopté et entré en vigueur, reprend certes pour l'ensemble les apports du TECE, mais n'en constitue pas moins un recul d'une Europe politique puisqu'ôtant à l'esprit du texte tout habillage constitutionnel et politique.
[...] Le premier ministre britannique Attlee la juge non démocratique et irresponsable De fait, la Haute Autorité est soigneusement mise à l'abri de toute influence populaire. Dès sa naissance, la construction européenne entretient donc avec la démocratie des rapports bien ténus. Le mépris élitiste de l'opinion et de la démocratie, dont témoigne la réflexion du Pr Gerbet, ne souffre pas le débat politique : Robert Schuman s'est bien gardé de présenter son projet au Parlement. Celui-ci se serait empressé d'en discuter les bases institutionnelles, le caractère supranational. Les parlementaires français représentant des régions industrielles auraient demandé des explications. [...]
[...] Si la politique allemande choisie par la France a échoué le Plan Schuman ressort comme la seule et unique possibilité pour les Etats d'Europe de construire une union fiable et solide A L'échec de la politique allemande de la France L'initiative de Robert Schuman et de Jean Monnet s'inscrit dans un contexte international délicat pour la France. L'Allemagne est devenue un enjeu essentiel entre les anciens alliés. Les trois zones occidentales, préalablement unifiées, viennent d'être dotées en 1949 d'un gouvernement fédéral. La guerre froide a entrainé un renversement des alliances. La politique allemande de la France a échoué, une révision des orientations de sa politique étrangère est donc nécessaire. [...]
[...] Si les débuts sont relativement modestes, l'ambition est grande, le projet d'une communauté économique est donc en germe dans le plan, même si l'auteur estime que le moment n'en est pas encore venu. La stratégie et la méthode de l'unification européenne sont exposées dans la déclaration du 9 mai 1950, et c'est en cela qu'elle est un moment décisif, le point de départ authentique de la construction européenne qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui et conduit à l'Union européenne. II La stratégie de l'unification : la fusion d'intérêts indispensables à l'établissement d'une communauté économique avec la méthode des petits pas Ainsi sera réalisée simplement et rapidement la fusion d'intérêts indispensables à l'établissement d'une communauté économique et introduit le ferment d'une communauté plus large et plus profonde entre des pays longtemps opposés par des divisions sanglantes. [...]
[...] Le traité de Rome instituant le Marché commun montrera la fécondité de la voie suivie et de la méthode adoptée. Bien sûr, les européistes se plaignent de la lenteur des avancées réalisées, des périodes d'atermoiements, des occasions manquées, mais on peut leur rappeler, avec Christian Philip combien nombreux sont les observateurs de 1950 ou de 1960 qui auraient qualifié d'utopistes les résultats obtenus aujourd'hui (Philip). L'échec du projet européen d'une construction d'ensemble, du pacte d'union, a donc entraîné un foisonnement d'institutions poursuivant des objectifs voisins, mais rassemblant des partenaires différents. [...]
[...] C'est bien celle-ci qui non seulement dans l'immédiat, mais aussi à long terme est le principal bénéficiaire de l'union. Il reste l'argument des européistes, tel que l'énonce Alfred Grosser : Pour les initiateurs du plan Schuman, l'intégration européenne doit permettre à la France de jouer un rôle politique beaucoup plus grand parce qu'elle disposera conjointement du potentiel économique de l'Allemagne, privant ainsi cette dernière d'un poids politique qu'elle retrouverait nécessairement en face d'une France demeurée en théorie pleinement souveraine (Grosser). [...]
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