A l'issue d'une guerre totale qui a mobilisé pratiquement toutes les ressources disponibles (matérielles, humaines, idéologiques), le monde est à la fois bouleversé, traumatisé et animé par de nouveaux espoirs. En effet, principal théâtre des opérations militaires, organisé et dominé par le système hitlérien, l'Europe sort de la Seconde Guerre Mondiale ruinée, affaiblie, en grande partie occupée et accablée moralement, alors que les Etats-Unis en sortent plus riches et plus puissants, et que l'URSS, auréolée du prestige de la victoire, occupe militairement l'Europe orientale et l'Europe centrale (...)
[...] Comment l'avilissement de la personne humaine froidement et méthodiquement organisé a-t-il été possible ? Pour beaucoup, pendant longtemps, cette entreprise d'extermination sera de l'ordre de l'impensable. La notion de crime contre l'humanité est établie lors du procès de Nuremberg, mais les utilisateurs de la bombe atomique ne sont pas concernés par ce chef d'accusation. La collaboration est sauvagement punie pendant la période de la libération. La restauration de l'autorité de l'état s'accompagne de l'organisation des tribunaux légaux qui jugent les principaux collaborateurs. II) La nouvelle carte de l'Europe. [...]
[...] Les destructions matérielles. L'Europe orientale, l'URSS et l'Allemagne ont été particulièrement éprouvées par les bombardements massifs qui ont détruits villes, villages, réseaux routiers et ferroviaires, équipements portuaires et installations industrielles (sauf en Allemagne où Speer avait dispersé les usines sur le territoire et les avait faites construire sous terre). Mines et productions agricoles ont été touchées dans le Nord de la France et en Europe orientale (Pologne, Ukraine). Il faut partout reconstruire des logements, des usines, rétablir les communications, faire redémarrer la production dans des conditions matérielles et financières très difficiles. [...]
[...] La Pologne. Première victime de l'agression militaire d'Hitler, la Pologne est reconstituée politiquement, mais sa géographie est modifiée : elle est poussée comme un meuble vers l'ouest jusqu'à la ligne Oder-Neisse et obtient une large ouverture sur la mer. La présence de l'armée rouge impose le gouvernement de Lublin favorable au modèle soviétique : Staline considère cette nouvelle Pologne comme un glacis protecteur de l'URSS. L'URSS. La guerre a favorisé son expansion territoriale : annexion des pays baltes, de l'Est de la Pologne, de la Carélie, de la Bessarabie. [...]
[...] L'Europe n'a pas assez de ressources pour se reconstruire toute seule. la difficulté de faire respecter la déclaration sur l'Europe libérée. La démocratie a rempoté la victoire sur la barbarie nazie. Mais de quelle démocratie s'agit-il ? Le sens donné par les Soviétiques n'est pas celui des autres. Le tribut payé à la guerre par les Soviétiques, la part prise par les communistes dans la résistance, l'occupation de l'armée rouge ont empêché l'application de la déclaration de Yalta concernant l'Europe libérée. [...]
[...] L'Europe ne peut plus compter sur ses empires coloniaux pour retrouver sa puissance. D'autre part, la création de l'ONU met en question la légitimité du colonialisme et encourage l'indépendance des colonies. Conclusion : Alors que le 8 mai 1945 semblait être la victoire sur l'idéologie nazie et la promesse d'une Europe émancipée de toute forme de tyrannie, les conditions de la Libération font peser une lourde hypothèque sur l'avenir, mettant en évidence les lignes de tensions entre le modèle libéral et le modèle soviétique ainsi que de la faiblesse de l'Europe. [...]
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