Nous pourrons donc voir, en première partie de cette étude tableau, quelles sont les forces et les faiblesses de la France en 1914, aussi bien en ce qui concerne son économie que sa démographie, et son régime politique ; puis nous aborderons la France dans la marche à la guerre, en nous penchant sur son rôle international ainsi que sur les diverses crises internes ou externes qu'elle traverse ; enfin nous terminerons par l'engagement du pays dans la guerre sous l'auspice de l'Union sacrée, et ferons le bilan des cinq mois de combat en 1914
[...] Les Allemands déferlent avec des forces beaucoup plus importantes que prévues. La retraite s'effectue en bon ordre, mais permet aux puissances ennemies d'occuper tout le Nord du pays. Des avions viennent bientôt bombarder Paris. L'opinion, longtemps tenue dans l'ignorance, en découvre la gravité à la fin du mois d'août 1914. L'affolement se précipite quand, le 2 septembre, le gouvernement quitte la capitale pour Bordeaux. Le général Galliéni est chargé de défendre la capitale avec une armée organisée à la hâte. [...]
[...] Mais peut-être est-ce simplement le fait d'un phénomène de masse, limité à certains endroits. On a cependant là une manifestation de l'union d'un peuple surpris par l'entrée en guerre, se croyant attaqué injustement. Beaucoup de civils se laissent emportés par une vague d'excitation anti- allemande. La peur des espions et des saboteurs hantent les esprits : ainsi des individus rendus suspects par leur chevelure blonde, leur nom à consonance gutturale -compris des Alsaciens- sont victimes de confusion. Les entreprises, magasins, panneaux publicitaires présentant des produits réputés allemands sont dévastés. [...]
[...] Le commandement ennemi bat en retraite, mais les Alliés, trop épuisés pour exploiter à fond la victoire de la MArne, ne peuvent empêcher les Allemands de se retrancher sur l'Aisne. Ce coup d'arrêt porté à l'avancée allemande déchaîne l'enthousiasme, dans la mesure où on croit avoir réparé l'humiliation de 1870. Mais il ne signifie pas le triomphe définitif. La stratégie des deux adversaires consiste dès lors de se déborder mutuellement par des mouvements enveloppants : c'est une série de combats aussi furieux que vains pour la course à la mer. Aucun des belligérants ne prend l'avantage ; épuisés, ils s'engoncent dans leurs positions chèrement conquises. [...]
[...] ; ils sont 16000 en 1914. De novembre 1913 à janvier 1914, des manifestations francophiles secouent la région à la suite de déclarations méprisantes et de mauvais traitements infligés à la population de Saverne par les officiers allemands. La presse française donne de l'écho à ces incidents qui alimentent le sentiment antigermanique. L'Action française organise de nombreuses manifestations et campagnes de presse, des intellectuels encouragent le retour aux valeurs nationales , tels Maurice Barrès, Paul Déroulède, Charles Péguy, Ernest Psichari En 1913, l'élection du patriote lorrain Raymond Poincaré à la présidence de la République concrétise le renouveau du sentiment national, qui reste cependant le propre des jeunes bourgeois parisiens instruits. [...]
[...] Elle a cédé en Alsace- Lorraine des régions riches et la naissance de l'empire allemand la rend plus vulnérable. Mais elle a vécu de 1878 à 1914 ce que l'on appelle la "Belle Epoque" : Exposition Universelle de Paris en 1878 est l'occasion pour la France de montrer à nouveau au monde sa grandeur passée dans le cadre d'une affirmation du régime républicain, qui tente de se faire accepter progressivement. Bien sûr, ces années ne purent éviter les crises économiques -notamment celle de 1880- et les troublantes réalités qui marquèrent les classes ouvrières, telles que l'insalubrité, le chômage, les grèves Cependant, elles restent dans la mémoire collective cette période d'insouciance qui s'est brutalement terminée par la conflagration générale en Europe. [...]
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