Le premier août 1914, l' Europe entre sans le savoir dans le premier conflit mondial, après un mois de tensions internationales de plus en plus intenses. L'événement déclencheur est l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, prétendant au trône de l'empire austro-hongrois. Pris comme prétexte à « en finir », selon l'expression qui circule alors, cet attentat, et les réactions qu'il provoque entraînent un processus qui conduit à la guerre, comme une machine imperturbable, dont les rouages sont les alliances diplomatiques, la détermination des grandes puissances, que la course aux armements des années précédentes a rendu prêtes à la guerre. Pourtant, plusieurs moments se distinguent où les choix diplomatiques et militaires des gouvernements et des États-majors auraient pu permettre d'arrêter la machine, ou du moins, de lui faire prendre une autre direction.
Comment cette crise qui aurait pu se régler comme les nombreuses crises de la période par le dialogue diplomatique, ou par une guerre local dans les Balkans, a dégénéré dans le conflit meurtrier qui a saigné l'Europe pendant quatre ans?
[...] La Serbie a 48 heures pour accepter le texte. Contre toute attente, elle l'accepte, et le publie comme demandé à la une de son journal officiel, avec les regrets du gouvernement. Elle refuse cependant le point qui stipule que des enquêteurs austro-hongrois doivent participer à l'enquête sur l'assassinat de François-Ferdinand. Cela revient à un protectorat de fait, que la Serbie ne peut accepter. Ce refus partiel suffira pour que l'Autriche déclenche le processus inexorable de l'escalade vers la guerre. En effet, l'Autriche rompt alors les négociations, au motif que l'ultimatum est rejeté sur un point. [...]
[...] En effet, le gouvernement de l'empire craint que les revendications territoriales et nationalistes de plus en plus nombreuses au nom du panslavisme, ne provoquent une révolution qui ferait éclater l'empire, déjà grandement fragilisé. Le gouvernement choisit alors d'éliminer la Serbie comme puissance politique dans les Balkans. L'attentat de Sarajevo est le grief permettant de procéder à une exécution militaire comme l'assure l'ambassadeur français en Autriche- Hongrie à Viviani, le président du conseil français. Cependant, le gouvernement austro-hongrois est partagé, ce qui explique le délai de trois semaines entre l'attentat de Sarajevo et l'ultimatum. L'empire sait surtout qu'il ne peut rien sans le soutien de son allié allemand. [...]
[...] Mais en juillet 1914, les leaders socialistes ne sont pas à même de déclencher un mouvement pacifiste socialiste de grande ampleur : en effet, Jaurès est assassiné le soir même où il rédige un appel au pacifisme, Guesde est malade, et Caillaux est discrédité par le procès de sa femme. À la suite de l'assassinat de Jaurès, le parti socialiste prend parti pour la guerre contre les empires. Partout, l'enthousiasme patriotique prend le pas sur les divisions antérieures. En Allemagne, Guillaume II déclare : Je ne connais plus de partis, je ne connais que des Allemands. pendant qu'en France on parle d'Union sacrée. [...]
[...] Le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand et son épouse sont en visite officielle à Sarajevo, qui fait partie de l'empire depuis l'annexion de la Bosnie par L'Autriche-Hongrie en 1908. Après une première tentative d'attentat ratée, le couple est assassiné par deux jeunes militants serbes, Tchabrinavitch et Princip. Tous deux sont membres de la Jeune Bosnie un rassemblement qui revendique l'égalité des droits pour tous les Slaves de l'empire, au nom du panslavisme qui règne alors et qui veut rassembler tous les Slaves dans un même ensemble, la Yougoslavie. [...]
[...] Étude d'un engrenage, l'été 14 I. La crise de Sarajevo : attendue? Espérée? Provoquée? 1. La poudrière balkanique 2. Les intérêts des grandes puissances : vers une explication rapide 3. L'ultimatum de tous les excès La crise jusqu'alors austro-serbe dégénère en crise autro-russe par solidarité des peuples slaves. II. Un mécanisme inexorable? [...]
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