Etude: Qu'est ce qu'être un bourgeois au XIXème siècle?

Résumé du document

Sous l'ancien régime, la bourgeoisie regroupe l'élite du tiers état, elle devient une puissance économique et conteste les privilèges de la noblesse. La révolution et l'empire substituent à la société d'ordres de l'Ancien régime une société en droit, où tous les hommes sont égaux devant la loi, le travail et la propriété.
La grande bourgeoisie devient la classe sociale dominante, composée d'entrepreneurs industriels, de banquiers, de directeurs de compagnies ferroviaires ou maritimes, de grands négociants, de hauts fonctionnaires et d'avocats.
L'industrialisation, la révolution des transports et la prépondérance progressive que s'assure la fortune mobilière sur la fortune foncière jettent les bases de la suprématie bourgeoise.

Ainsi,
Au Royaume-Uni, cette suprématie est acquise avec le vote de la Reform bill de 1832
En France, la révolution de juillet la porte au pouvoir
Aux Etats-Unis, le leadership dans les états du N-E est un fait dès les années 30-40, mais au niveau fédéral, il ne s'acquiert qu'après la victoire du nord à la guerre de Sécession (61-65).
Aux Périphérie est et sud de l'Europe : son ascension est tardive et limitée
En Allemagne, il est question d'une « féodalisation de la bourgeoisie », c'est-à-dire d'une fusion de la haute bourgeoisie et de la noblesse autour des valeurs de cette dernière.
Dans les principales puissances du siècle, la bourgeoisie est donc la classe dominante.
Désormais, c'est la fortune et non la naissance qui détermine la place dans la société.
Marx définit son époque comme étant celle de la bourgeoisie dans le manifeste du parti communiste en 1848, et entend par ce terme « la classe des capitalistes modernes, propriétaires des moyens de production et qui emploient le travail salarié ». Quand il oppose le prolétariat celle-ci, il parle de la haute bourgeoisie, distinguée en France de la petite et de la moyenne bourgeoisie, tandis que dans pays anglo-saxons, on parle pour toutes de « middle classes », entre l'aristocratie terrienne et le prolétariat. Ces bourgeoisies s'unissent CONTRE le maintien de l'aristocratie terrienne, et, au fur et à mesure qu'elles prennent conscience de leur puissance, contre le prolétariat.
Excepté les artisans qui sont à part dans la petite bourgeoisie, le bourgeois est l'individu qui exerce une profession non agricole non manuelle ou peut se permettre de vivre en rentier. Il se distingue des autres classes, plus par son statut social que par son revenu. On observe un certain nombre de valeurs communes malgré une hétérogénéité socioprofessionnelle.

Cela nous amène à nous demander comment se caractérise le bourgeois du XIXe siècle politiquement, socialement et culturellement.

Extraits

[...] Cela nous amène à nous demander comment se caractérise le bourgeois du XIXe siècle politiquement, socialement et culturellement. Les bourgeois partagent des convictions et des comportements politiques et sociaux convictions et comportements politiques Ainsi, en politique, le bourgeois se définit par son libéralisme et par son sentiment de responsabilité politique. En effet, le libéralisme, c'est tout d'abord la foi dans le progrès, car la bourgeoisie est née de ce progrès, notamment de par l'industrialisation. Le bourgeois croit dans le futur de la science et de la technique, et dans une amélioration constante des conditions de vie. [...]

[...] La France est également agitée par des campagnes visant à élargir le nombre de citoyens complets (c'est-à-dire pouvant voter) chez les bourgeois, en baissant le cens requis par exemple. Le suffrage universel est, lui, mal accueilli, car il met en cause le sentiment de supériorité raisonnée qui était un des fondements de la psychologie bourgeoise. Le bourgeois se réjouit de la loi de 1884 autorisant formation de syndicats professionnels, qui donne une impulsion nouvelle aux associations patronales. La petite et moyenne bourgeoisie commerçante cherche à s'organiser dès 1880, ce qui aboutit à la création de la ligue syndicale pour la défense des intérêts du travail, de l'industrie et du commerce. [...]

[...] Ainsi, Au Royaume-Uni, cette suprématie est acquise avec le vote de la Reform bill de 1832 En France, la révolution de juillet la porte au pouvoir Aux Etats-Unis, le leadership dans les états du N-E est un fait dès les années 30-40, mais au niveau fédéral, il ne s'acquiert qu'après la victoire du nord à la guerre de Sécession (61-65). Aux Périphéries Est et Sud de l'Europe : son ascension est tardive et limitée En Allemagne, il est question d'une féodalisation de la bourgeoisie c'est-à-dire d'une fusion de la haute bourgeoisie et de la noblesse autour des valeurs de cette dernière. [...]

[...] La culture est définie comme ce qui ne sert à rien par opposition à une formation utilitariste qui servirait à un métier : elle a une fonction non productive, celle de montrer son appartenance. La lecture acquiert une importance croissante, ainsi que la pratique du dessin, de la musique, faite dans un cercle privé. L'écriture est aussi pratiquée quelques fois. Cette culture de l'amateurisme, sans visée utilitariste, est une imitation des nobles. Inventés par l'aristocratie ou la très haute bourgeoisie, les musées se transforment en lieu de reconnaissance : c'est un acte commun pour les bourgeois d'aller au musée. [...]

[...] La société bourgeoise est rationnelle et méritocratique. Les thèmes de travail et d'effort, chers aux protestants, ont laissé une profonde marque sur la bourgeoisie du XIX et sur la révolution morale qu'elle impose, exaltant les valeurs telles que l'épargne, la vie de famille, la rigidité des mœurs, le goût de la respectabilité et la dignité du travail et de l'effort. Ces idées culminent aux US avec l'idéal du self made man A ces idéaux d'individualisme, de moralité et de culture, la bourgeoisie opposait la masse nivelée, le prolétaire prisonnier de ses intérêts matériels, d'une moralité douteuse, superficiel, prêt à manquer à ses devoirs et à ses responsabilités, ignorant, mal formé, inculte en un mot. [...]