La Ière république née en France en 1792 a vite échoué et la Constitution de 1793 n'a jamais été appliquée. Les mémoires collectives ont en fait surtout été marquées par l'épisode de la Terreur et malgré les espoirs qu'elle a suscités (principes de liberté, d'égalité…), on l'associe le plus souvent à la violence, au désordre et à l'instabilité politique. Puis, la mise en place du Ier Empire et de la Restauration marque l'échec des Républicains à s'imposer dans la vie politique française.
Par conséquent, nous allons nous demander comment les Républicains vont s'organiser après la fin de la Restauration, c'est-à-dire à partir de 1830 ? Qu'est-ce qu' « être républicain » signifie à partir de cette date? Quels sont les principes de base de cette doctrine politique ? Observe-t-on une évolution dans leur idéologie au cours de cette période ? De 1830 à 1914, être républicain, est-ce être au pouvoir ou faire partie de l'opposition ? Le discours des républicains est-il entendu ? Les républicains connaissent-ils un succès ou bien sont-ils en retrait voire persécutés au cours de cette période ? Etre républicain, est-ce agir de façon légale ou bien dans la clandestinité voire par l'insurrection armée ? Ont-ils adapté leurs principes et leurs méthodes en fonction des circonstances et des régimes politiques en place ?
[...] Etre républicain sous la IIe République, c'est paradoxalement être contraint de contester un régime que l'on a soi-même mis en place . Par exemple, le 13 juin 1949, Ledru-Rollin appelle à une manifestation qui est sévèrement réprimée. En réponse, l'Assemblée vote alors trois lois répressives qui, respectivement, suspendent la liberté d'association pour un an, restreignent la liberté de la presse, et permettent à l'Assemblée ou au gouvernement de proclamer l'état de siège. De plus, la loi Falloux qui renforce considérablement l'influence du clergé dans le système d'enseignement, et donc contraire au principe de laïcité si cher aux républicains, est adoptée le 15 mars 1850. [...]
[...] En outre, sur le plan constitutionnel, on assiste à un échec du modèle républicain, car la nouvelle Constitution met en place une supériorité écrasante du pouvoir du Prince-Président, qu'il exerce avec l'aide de ministres qui ne sont que ses commis. De plus, la Constitution procède à un abaissement considérable du rôle des deux Assemblées politiques, particulièrement du «Corps législatif qui est réduit en nombre et qui est composé, non pas de représentants, mais de députés chargés d'aider le président et non de le contrôler. [...]
[...] De plus, les républicains en exil jouent un rôle important dans le renouveau du parti républicain, car ils mènent d'importantes réflexions en tentant d'organiser leur retour. Parallèlement, de grands républicains comme Gambetta, Ferry, Jules Simon et Grévy se font connaitre ; leur éloquence et leur vigueur les montrent comme excellents candidats potentiels au pouvoir. Enfin, les élections de 1869 marquent une véritable restructuration du parti républicain : les élections sont soigneusement préparées par les républicains qui sont désormais divisés entre modérés et irréconciliables. [...]
[...] Malgré son effectif réduit, le parti républicain va tout de même constituer un véritable adversaire pour la Monarchie de Juillet et les Républicains vont tenter de prendre de l'ampleur, notamment à travers les journaux. Ainsi, les républicains développent-ils leurs idées dans des journaux tels que La Tribune des départements créé en 1829, Le Populaire créé en 1833, la Revue Républicaine créée en février 1834 et La Réforme créée par Ledru-Rollin en 1843. Ils vont aussi défendre leurs valeurs au cours de procès qui leur sont intentés, notamment en avril 1834. [...]
[...] De 1800 à 1914, être républicain consiste à consolider la République, ce qui passe par des mesures symboliques, la mise en place d'un programme et de mesures républicaines. Tout d'abord, les républicains vont imposer leurs valeurs par la mise en place de symboles forts : en 1879, la Marseillaise redevient l'hymne national de la France et le 14 juillet devient fête nationale en 1880. De plus, surtout après 1877, des bustes de Marianne sont installés dans les mairies et des statues des Grands Hommes de la République sont érigées sur les places et fontaines publiques. [...]
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