« République » est un terme flou, qui évolue avec l'histoire. Il est de manière traditionnelle au XIXème siècle lié avec des valeurs que sont l'Etat de droit, les libertés fondamentales et l'absence de roi. Il est de même lié à un certain idéal de « religion de la liberté » ainsi que d'une idée de la grandeur à défendre de la France en tant que « l'instituteur de la révolution ».
Ainsi se fonde au XIXème siècle en France une culture politique républicaine liée à une longue lutte contre la monarchie d'Ancien Régime et le césarisme plébiscitaire et en ce sens on peut se demander si être républicain est-ce seulement défendre une certaine forme de régime ou des valeurs idéologiques ? Nous allons donc voir que la notion de républicain s'est complexifiée entre 1830 et 1914, ce qui finalement explique qu'en République au sens des partisans du régime certains seront plus ou moins républicains. On voit en effet dans les cinq éléments du modèle républicain selon Bernstein que certains appartiennent aux valeurs classiques telles le primat de l'individu sur la société et limitation du pouvoir d'Etat, la prépondérance du parlement ou encore la défense nationale et le patriotisme, et que d'autres apparaissent plus tardivement, comme la laïcité de l'Etat et de l'école ou encore la volonté de progrès social graduel.
[...] Finalement une unité se fait autour de nouvelles valeurs, notamment autour de la lutte contre l'influence de l'Eglise. Ainsi la loi de 1901 sur la création d'associations autorise les civils, mais soumet à autorisation les congrégations. De même les lois de 1904 fondent l'interdiction faite aux congrégations d'enseigner. Un profond changement s'effectue aussi au début du XXe siècle avec le fait que la vie politique se réorganise autour de partis, notamment le parti républicain-radical fondé en 1901. Comme on le voit dans son programme de Nancy de 1907, il vise à défendre les principes républicains que sont le parlementarisme, un réformisme social modéré visant à faire de chaque français un petit- propriétaire et un certain patriotisme. [...]
[...] Le système d'élection est clairement en faveur du régime notamment avec l'existence d'un candidat officiel qui profite du soutien matériel du régime. En 1852, sur 261 députés seuls huit opposants sont élus dont trois républicains, ils ne siégèrent pas, refusant de prêter serment à l'empereur. De manière générale les républicains sont traqués par la police et ainsi ne peuvent agir même s'ils voient Napoléon III comme le saboteur de la République. Ils ne peuvent que manifester silencieusement lors de funérailles ou transmettre illégalement des ouvrages contestataires comme les Châtiments ou Napoléon le petit de Victor Hugo. [...]
[...] Finalement, les pleins pouvoirs sont donnés au général Cavaignac qui après trois jours d'affrontements matte les insurgés. C'est la fin de l'illusion de la République sociale, les républicains fondateurs du régime s'éloignent des ouvriers. Outre cela, depuis mai 1848, une commission de 18 membres s'attache à une constitution. Celle-ci est définitivement adoptée le 4 novembre 1848. Le législatif est fait d'une chambre unique de 750 députés au suffrage universel élus tous les 3 ans et l'exécutif d'un président de la République élu au suffrage universel tous les 4 ans. [...]
[...] Alors les républicains s'alignent sur cette modération de Thiers et ainsi les élections partielles qui suivent leur sont systématiquement favorables. Cette alliance se fait plus réelle quand Thiers rompt le Pacte de Bordeaux et se prononce en faveur d'une République conservatrice, qui d'ailleurs pour l'instant lui fournit de larges pouvoirs. Attaqué par le camp monarchiste, notamment de Broglie, Thiers démissionne pensant être rapidement rappelé. Or Mac Mahon, un homme de l'ordre et légitimiste, est alors désigné Président de la République. [...]
[...] À cela s'ajoutent des troubles agraires et jacqueries. Finalement les bourgeois attendent l'ordre alors que les ouvriers veulent de grandes avancées sociales, appuyés par L. Blanc et Albert : les divisions des républicains apparaissent de nouveau. Le gouvernement provisoire va mener une ligne de rassemblement en accordant la liberté de la presse, la liberté de réunion le 4 mars et en abolissant les châtiments corporels. La garde nationale est désormais ouverte à tous depuis le 8 mars et plus uniquement aux contribuables. L'esclavage est aboli. [...]
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