être notable, 1815 et 1848, source de notoriété, dynamique sociale, tensions sociales, appartenance à l'élite, bourgeoisie propriétaire
Selon René Souriac, les notables constituaient une catégorie sociale attirant tous les regards : elle avait du prestige et son influence était trop importante pour être ignorée que ce soit au niveau local ou niveau national.
Être notable en France au XIXe siècle c'est en fait, faire partie d'une élite dirigeante et restreinte et hiérarchisée, basée sur la fortune et la famille. Selon Jean-Louis Briquet la notion de notable caractérise cette appartenance à l'élite mais aussi à la fin de cette catégorie par le processus de démocratisation. Mais le notable a appris à partager le monopole des fonctions électives avec la bourgeoisie propriétaire, catégorie émergente.
[...] La Révolution et la Terreur auraient en effet crispé les les notables les empêchant de fusionner (Christophe Charle). De même, au contraire de l'Angleterre, les notables n'ont pas su faire un compromis progressif avec les nouvelles classes émergentes et l'élite des classes populaires malgré une ouverture aux légitimistes voulue par Guizot en 1840. Après avoir analysé la définition de la catégorie de notables et ses limites, voyons désormais son ancrage dans les rouages de la société, autrement dit, son rôle. [...]
[...] Après avoir défini le rôle du notable en France, tâchons de voir ses obstacles et ses tentatives d'adaptation. Le glissement vers la révolution de 1848 s'est faite en partie à cause d'une rivalité de plus en plus forte entre les notables, les classes moyennes et la petite bourgeoisie. Être notable, c'était aussi être un rival de la bourgeoisie montante (animant de plus en plus la vie associative faute de gros moyens financiers), diplômée où les années 1840 sont un démarrage économique pour elle bien que relatif (un boutiquier sur deux du IV e arrondissement était victime de déclassement). [...]
[...] Les notables ont en effet établi un monopole des institutions administratives et représentatives. Ce sont aussi des donateurs d'emploi pour les paysans pauvres, des relais entre la société locale et centrale donc des éléments cruciaux dans une société rurale aux communications lentes et incertaines. Sous la monarchie de Juillet et le Second Empire, les notables contribuent à développer l'activité économique du pays en améliorant le réseau des routes et des voies d'eau. Les notables inférieurs possèdent les métiers de la partie supérieure des classes moyennes (notaires, greffiers) Ainsi après la chute de Napoléon, les notables perdent leurs terres vendues comme biens nationaux mais sous la monarchie constitutionnelle puis après pendant le Second Empire, elle demeure encore une classe riche et hautement placée. [...]
[...] Un notable peut donc être issu d'une famille ancienne qui a accumulé ses richesses par le négoce ou l'exploitation de la terre. Après 1830, une fraction de notables s'enrichira par non plus seulement la terre, mais aussi de nouvelles sciences (économie politique). La richesse du notable maintient son statut social. Selon les recensements pour chaque département effectué sous Napoléon, les notables figuraient parmi les 600 propriétaires payant le plus d'impôts de même que l'écart entre les patrimoines était énorme : de 1 à 10000. A Paris des successions équivalait à 30% de la fortune globale. [...]
[...] En quoi être notable entre 1814 et 1848 est à la fois source de notoriété mais aussi source d'une dynamique sociale pouvant mener à des rivalités ? La première partie de la réponse sera concentrée sur la définition de la figure du notable et de son patrimoine faisant son prestige. Puis il s'agira de voir ce qui maintient la notoriété du notable, donc son rôle au sein de l'appareil d'État. On verra enfin que le notable devient peu à peu un personnage motivant des tensions sociales. [...]
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