D'un peuple au moral défait par la défaite de 1870, les Français semblent être devenu en 1914 patriotes et prêts au combat en septembre 1914, alors que la France déclare la guerre à l'Allemagne. Ce changement d'attitude est le fruit d'un combat d'idées au sein de la nation, avec l'apparition du nationalisme moderne. En effet, les idées fondant le nationalisme moderne sont apparues durant cette période, et c'est en 1892 que le terme de « nationaliste » apparaît sous la plume de Maurice Barrès, dans Le Figaro. Cette mouvance intellectuelle et politique, qui subordonne tout à l'intérêt de l'État, à sa puissance, à sa grandeur, se nourrit du ressentiment né de la défaite face à la Prusse et de l'opposition au régime républicain démocratique. Si le nationalisme de la fin du dix-huitième siècle, classé à gauche, pouvait se confondre avec le patriotisme, c'est désormais la droite extrême qui accapare les thèmes nationalistes, avec vigueur et même haine. Multiforme, le nationalisme français entre la guerre de 1870 et celle de 1914, se rapproche souvent du pouvoir, sans jamais l'atteindre, mais imprègne profondément la société tout entière.
Comment donc les nationalistes français se définissaient-ils, tout à la fois entre eux et relativement à la nation elle-même, entre 1870 et 1914 ?
Si le nationaliste se veut promoteur et défenseur d'une identité française, les nationalistes ne forment pourtant pas un mouvement unifié, même si certains moments voient les factions nationalistes se rassembler en un front uni pour imposer leurs vues, jusqu'à faire basculer l'opinion.
[...] Multiforme, le nationalisme français entre la guerre de 1870 et celle de 1914, se rapproche souvent du pouvoir, sans jamais l'atteindre, mais imprègne profondément la société tout entière. Comment donc les nationalistes français se définissaient-ils, tout à la fois entre eux et relativement à la nation elle-même, entre 1870 et 1914 ? Si le nationaliste se veut promoteur et défenseur d'une identité française, les nationalistes ne forment pourtant pas un mouvement unifié, même si certains moments voient les factions nationalistes se rassembler en un front uni pour imposer leurs vues, jusqu'à faire basculer l'opinion. I. [...]
[...] Un nationalisme des élites littéraires 1. De la nation au nationalisme, une source d'inspiration littéraire Renan, Maurras, Mistral, trois exemples d'hommes de lettres reconnus, qui œuvrent à la propagation d'une certaine idée de la nation française, qui doit être défendue par ceux qui l'aiment La création de mouvements nationalistes par les élites, relayée par la presse Ligue de la patrie française, à laquelle se rallient de nombreux intellectuels (Jules Verne, François Coppée, Albert de Mun Action française de Maurras, qui touche d'abord les élites royalistes avant de chercher un public plus large. [...]
[...] Par exemple, l'Union nationale de l'abbé Garnier ou la ligue antisémitique des Français de Jules Guérin. Agissent en secret, collaborent toutes entre elles. L'Union nationale créée en 1893, instaure un comité national et des comités régionaux, départementaux, locaux, pour une action locale autonome, avec des réunions fréquentes. Lyon, Rennes, Aix ( membres fin du siècle Le culte de l'ordre et de la discipline est transmis aux masses La ligue des Patriotes de Déroulède, en 1887, revendique adhérents ( selon les autorités policières). [...]
[...] Pour l'historien Dumont (dans BIRNBAUM, Pierre, La France aux Français), en 1870-71, le nationalisme devient l'idéologie correspondant à un territoire hexagonal mutilé Un ennemi intérieur mis au ban de la société Le Juif est dénoncé comme apatride, sans attachement à la France, et accusé de toutes les catastrophes traversées par la France. L'ouvrage d'Edouard Drumont, La France juive. (1886), qui retrace l'histoire de France en y dénonçant les agissements des juifs, rencontre un succès important qui nourrit les réflexions d'une certaine partie de la population et nourrit un sentiment général antisémite. C. Le discours de la décadence et l'opposition au régime 1. Une France décadente Le discours de la décadence est présent dans toutes les thèses nationalistes. [...]
[...] Le mouvement nationaliste et l'esprit revanchard gagnent les esprits à la veille de la Première Guerre mondiale 1. La poussée d'un esprit revanchard au début du vingtième siècle Les crises de Tanger, en 1905, puis Agadir, en 1909, sont des moments de grande tension internationale qui remettent sur le devant de la scène l'ennemi séculaire. Les nationalistes orchestrent le revirement de l'opinion publique, pour la détourner de l'ennemi intérieur vers l'ennemi extérieur L'opinion, gagnée par un sentiment antiallemand, est prête à prendre les armes La solution de la guerre, défendue de longue date par les nationalistes, est partagé par la grande majorité des Français, qui hormis les socialistes de Jaurès, approuvent tous en août 1914 le départ des troupes pour protéger les frontières et libérer les terres occupées dont ils pensent qu'elles attendent leur venue. [...]
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