Au XVIIIe siècle, les révolutionnaires français, sans marquer l'avènement du nationalisme, énoncent la souveraineté des peuples impliquant le respect des nationalités. Quelques années plus tard, l'Empire napoléonien et le Congrès de Vienne, négligent le principe des nationalités et veulent faire taire les prémices du nationalisme mais provoquent l'effet inverse. Le Printemps des Peuples, marqué par un « nationalisme d'existence », au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes a lieu en 1848. Les premiers nationalistes, dont les prétentions seront étouffées par un mouvement de réaction dans la seconde moitié du XIXe siècle s'insurge contre le fait de posséder une citoyenneté différente de la nationalité dont il se revendique. Les nationalistes de la seconde moitié du XIXe siècle sont divisés en une multitude d'attitudes différentes liées au contexte de guerre et de création d'Etats-Nations à l'image l'unification allemande et italienne au début de la période. Les nationalistes des Etats-Nations constitués affirment leur supériorité et exaltent un sentiment national en étendant leur influence aux états voisins et en exportant un modèle.
[...] Le nationalisme a une volonté de conquérir sa souveraineté. Cela est compréhensible pour les peuples dominés où leur indépendance est souvent leur revendication principale politique. Être nationaliste, c'est être partisan d'un système où un État correspond avec un groupe au sentiment national dont tous les membres ont pris conscience. Dans les États-Nations déjà constitués, la souveraineté est aussi un thème valable. Les nationalistes veulent le défendre, l'étendre même d'où la démocratisation par le suffrage universel en Allemagne, en Autriche puis en Italie. [...]
[...] L'Empire colonial britannique comprenait alors des terres dans le monde entier, il regroupait avant le premier conflit mondial, le quart de la population mondiale. L'Empire français était moins vaste. Dans un empire tel que la Grande-Bretagne ou la France, nationalisme est parfois synonyme de colonialiste. Le nationalisme des grandes nations dominatrices se caractérise essentiellement, dans la seconde moitié du XIXe siècle, par la revendication d'une unité, établie sur une reconnaissance des minorités parfois, et par l'exaltation de cette unité dans tous les cas. [...]
[...] Les affrontements violents sont souvent un moyen pour libérer un peuple dans les minorités ou conquérir des territoires dans les grands Empires. La guerre contre l'ennemi commun unit les nationalistes. La guerre franco-allemande qui se déroule entre 1870 et 1871 peut illustrer le principe. Les nationalistes allemands la considèrent avec fierté tandis que les nationalistes français la vivent comme une humiliation nationale, d'où le désir de vengeance qui caractérise leurs actions après 1871. L'armée doit alors être une structure organisée où les soldats ont de réels sentiments nationalistes. La Grande Muette a toujours une place d'honneur chez les nationalistes. [...]
[...] Dans les deux cas, être nationaliste, c'est exalter le sentiment national, vouloir fortifier l'unité de son peuple, faire valoir ses principes en dehors de son seul territoire. En Allemagne, après 1871, les pangermanistes représentent cette idéologie. Constitués en mouvement à caractère nationaliste, ils souhaitent étendre l'influence de l'Allemagne au-delà des frontières de l'Empire. Leur mouvement repose généralement sur la théorie d'une prétendue supériorité de la race allemande Les pangermanistes, croyant à la supériorité du peuple allemand, adhérèrent aux associations comme la Ligue pangermaniste de 1894 et défendent leur idée par une importante propagande. [...]
[...] Cette situation nous invite à nous interroger : quelles sont les différentes attitudes adoptées par les nationalistes européens entre 1850 et 1914 ? Au-delà leurs différences, peut-on trouver des similitudes entre ces différentes formes de nationalisme ? La question invite à réfléchir sur le nationalisme dans cette seconde moitié du XIXe, mais plus encore sur l'attitude du nationaliste, sur les actions qu'il réalise pour s'affirmer. Nous verrons d'abord l'attitude du nationaliste dans les nations dominatrices constituées par l'Allemagne et l'Italie qui acquièrent leur unité, par l'empire russe multinational qui se revendique d'un nationalisme tolérant et par la France et la Grande-Bretagne qui se lancent dans la colonisation. [...]
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