Etre Juif en France : entre intégration et persécution

Résumé du document

Le judaïsme se définit comme l'exercice de la religion juive, une des plus anciennes religions monothéistes. Le judaïsme se fonde sur la religion abrahamique qui se développera ensuite dans la Loi mosaïque (la Torah), les écrits prophétiques (des Neviim) et les autres Écrits (dits Ketouvim), collectivement désignés par l'acronyme Tanakh, dont le texte constitue la Miqra ou Bible hébraïque. Il faut cependant opérer une distinction entre les juifs, pratiquants de la religion judaïque, et les Juifs, membres du peuple élu. Ce peuple, qui entretient une relation étroite et privilégiée avec Dieu est originaire de la Terre Sainte et est connu sous le nom d' « enfants d'Israël ». On s'intéressera ici aux Juifs en tant que peuple, que communauté particulière. Ils revendiquent en effet une identité propre qui justifie une analyse de l'évolution de leur statut dans la société française au cours des siècles.

Nous nous demanderons donc de quelle manière les Juifs ont-ils été perçus par la nation française, ses gouvernants et son peuple, de leur arrivée en France à nos jours.

Extraits

[...] L'armistice de 1945 fédère une nouvelle fois tous les Français, sans distinction aucune. Il faut rebâtir le pays et réapprendre à vivre. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, le traumatisme est tel qu'il n'existe plus aucune distinction de race La France est consciente de l'énorme dette qu'elle doit au peuple juif et l'avenir nous montre sa volonté de la racheter. Mais, l'identité juive reste cependant au cœur de l'actualité. II_ La culpabilité de la France après la Shoah ; une identité juive à reconstruire ? [...]

[...] Ensuite, le 18 novembre 1939, une nouvelle loi indique que ces individus, jugés dangereux pour la Nation, peuvent être astreints à résidence dans des centres administratifs. Avant même la Deuxième Guerre mondiale, les Français sont déjà abdiqués en faveur d'une politique raciste qui annonce l'avènement du régime de Vichy. La France de Pétain: une attitude clairement antisémite Dès l'abdication de la France, les soldats juifs n'ont plus le même statut que les autres. Qu'ils se soient battus pour leur pays importe peu. Les officiers juifs faits prisonniers sont isolés et regroupés dans des baraques. En France, les juifs doivent désormais prouver leur nationalité. [...]

[...] Cette stigmatisation sociale se traduit en 1096 par de violentes exactions et des massacres sur les communautés juives de Metz et Rouen. Ensuite, les XVe et XVIe siècles sont marqués par des émeutes antijuives comme à Arles en 1481. Et, l'ascension sociale de certains d'entre eux ne manque pas de provoquer une nouvelle la suspicion des chrétiens. Se propagent alors des rumeurs au sujet d'un prétendu complot juif qui entraîne leur bannissement. Malgré cela, des communautés juives persistent à Metz et Bordeaux. Au XVIIIe siècle, la Révolution française va faire évoluer le statut des juifs. [...]

[...] De plus, l'engagement en faveur de la judéité se raréfie. De surcroît, les sociétés occidentalisées ne dressent plus d'obstacle à l'assimilation totale des Juifs. Les accusations de double allégeance , la suspicion à l'égard de l'élément juif tenu pour subversif, traître semblent relever d'un autre âge ; s'il existe des survivances, elles se situent tout de même dans un discours marginal et relativement sans portée. De plus, les évolutions de la famille (divorce, monoparentalité.) alliées à la montée de l'individualisme tendent à distendre les liens d'une communauté particulière. [...]

[...] Il en résulte une égalité entre les 3 cultes : catholique, protestant et juif. C'est une situation exceptionnelle qui fait de la France une terre d'accueil privilégiée. Même malgré le développement de l'antisémitisme qui souffle à l'époque sur la France, les Juifs croient trouver une nouvelle terre promise. Au sein de ces immigrés vont émerger de grandes figures qui participeront au rayonnement artistique de la France (Chagall, Soutine La montée en puissance des juifs et l'affaire Dreyfus Au XIXe siècle, le succès économique et social fulgurant de certaines familles juives ainsi que la présence de leurs établissements dans différents pays accrédite l'idée du complot cosmopolite juif On peut citer l'exemple des Rothschild. [...]