Les Mémoire d'une Enfant de Michelet permettent de saisir au plus près ce qu'était la vie d'une enfant du XIXe siècle. Trois thèmes ressortent clairement sur ce sujet : la façon dont étaient éduqués les enfants d'alors, les différences qui existaient entre garçons et filles et enfin la façon dont la religion encadrait la vie de la population. Lire les Mémoires d'une enfant, c'est se plonger dans l'enfance de son auteur et découvrir au fil des pages tous les faits marquant qu'Athénaïs a vécu entre 4 et 14 ans. Tous ces faits relatés pourraient sembler bien anodins mais il n'en est rien. Au contraire, on peut penser que cet accès direct ou quasiment direct, Athénaïs étant adulte au moment de la rédaction, à la vie d'une petite fille du XIXe siècle est une mine d'informations capitales pour comprendre les mentalités d'alors.
[...] Dans cet ouvrage, on constate qu'au XIXe siècle l'éducation des enfants se fait par le biais de différentes personnes. La première éducatrice pour ainsi dire qu'Athénaïs rencontra est sa nourrice, la personne qui prit soin d'elle de sa naissance, sa mère ne pouvant l'allaiter à la suite d'un incendie qui lui avait fait perdre son lait, jusqu'à l'âge de quatre ans. Ces quatre années passées dans l'Aveyron chez une paysanne pourraient sembler bien longues, comme le pense Athénaïs qui pense que cette longue durée est due à un manque d'amour de la part de ses parents, mais en réalité, il était très courant qu'un enfant reste parfois des années en nourrice, sans avoir de contacts réguliers avec sa famille. [...]
[...] Seules les filles sont concernées par ces tâches. On inculque ainsi aux garçons et aux filles qu'ils ne sont pas égaux, et que chacun a un rôle spécifique à jouer. L'éducation perpétue donc ces valeurs, comme nous le verrons ultérieurement. Ce qui frappe le plus dans cette manière d'éduquer les enfants, c'est la distance qui sépare les enfants des parents. Athénaïs déplore presque à chaque ligne cette froideur, cette retenue qui la tenait à distance de sa mère. La chose ne semble pas nouvelle, puisque son père également semble avoir souffert de cette façon autoritaire d'éduquer les enfants. [...]
[...] Toutes ces manifestations sont joyeuses et les grandes célébrations religieuses, comme Noël, rompent avec le quotidien en l'agrémentant de diverses réjouissances, ne serait-ce quand faisant brûler dans la cheminée des bûches spécialement réserver pour Noël. La religion semble tellement ancrée dans les mentalités que les personnes de cette époque semblent ne plus se rendre compte à quel point leur existence est réglée par le rythme imposé par la religion. Ainsi, il est dit qu' on décida au printemps que j'entrerai en pension. [...]
[...] Ce qui est le plus frappant dans cet ouvrage, c'est la qualité du style d'Athénaïs Michelet, celle-ci donnant l'impression de lire des lignes écrites par une enfant. Elle raconte d'une façon très touchante l'amour qu'elle portait à son père, les regrets qu'elle a quant à sa relation distante avec sa mère, sa difficulté à trouver une place au sein de sa fratrie et dans la vie en général. On suit avec plaisir le fil de cette enfance mélancolique, parcouru de diverses joies, comme les heures passées à jouer en cachette avec une poupée qu'elle s'était confectionnée elle- même, l'amitié qu'elle vouait à une amie vivant dans un couvent, mais aussi de moments plus pénibles, à l'image de cette fièvre qui la rongea quelques temps, des problèmes financiers rencontrés par sa famille ou de cette peur constante de perdre la personne qui comptait le plus pour elle, son père. [...]
[...] La place des hommes pèse donc fortement sur la condition féminine, mais il existe un autre élément qui encadre la vie des femmes : la religion. La religion pèse fortement sur la vie de la famille Mialaret. Famille catholique vivant dans l'une des régions où le protestantisme s'est le plus fortement ancré en France (Montauban), on peut dire que la religion est un élément qui rythme d'une façon très marquée la vie des familles de l'époque. Premièrement, il est intéressant de noter que chaque dimanche, les femmes de la famille, à l'exception d'Athénaïs qui est trop jeune, se rendent à la messe. [...]
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