Étrangers, résistance, pourquoi, résister, pays, motivations
« Ils étaient vaillants et aimaient sincèrement la France et la Liberté. Ils savaient pourquoi et contre quoi ils luttaient ». Ainsi s'exprime le Général Joinville des FFI dans ses Souvenirs au sujet des étrangers qui ont combattu dans la résistance française.
J'ai choisi ce sujet parce que je pense qu'il convient de redonner aux étrangers la place qu'ils méritent dans la mémoire de la résistance française. Ils étaient Allemands, Arméniens, Espagnols, Hongrois, Italiens, Juifs, Polonais... Leurs noms ne sont pas inscrits sur les monuments aux morts de nos villes et de nos villages ; les rues et les places n'ont pas toujours gardé trace de leur participation aux combats. Pourtant, ils ont lutté aux côtés des Français.
Tout d'abord, il convient de définir les termes du sujet. 1) Qu'est-ce qu'un étranger, qui peut être considéré comme étant étranger ? La distinction français/ étranger n'est pas toujours évidente. On va naturellement considérer comme étrangers les immigrés venus en France entre les deux guerres mondiales (et même avant) ; les personnes venues en France pour des raisons politiques (les réfugiés) à partir du milieu des années 30 ou tout autre personne ayant résisté en France mais n'étant pas née en France. Mais qu'en est-il des personnes qui sont nées en France, qui sont donc légalement française mais qui sont issues de familles immigrées ? Et qu'en est-il des français des colonies (les Algériens par exemple) qui ne sont pas tout à fait Français puisqu'ils ne disposent pas alors de tous les droits civiques accordés aux Français ? Nous verrons que les français de la métropole ne les considéraient pas réellement comme des français, ne les avaient pas vraiment intégrés, ce qui peut permettre de les inclure dans une certaine mesure dans la résistance étrangère. De plus, certains n'étaient ni étrangers, ni Français : on les appelle des apatrides (c'est le cas des Arméniens par exemple), cad qu'aucun Etat ne les considère comme son ressortissant, ils sont donc dépourvus de patrie et donc de nationalité légale. Enfin il ne faut pas oublier ceux qui français de naissance et de cœur ne le sont plus après l'armistice, comme c'est le cas des alsaciens-lorrains. Pour un grand nombre d'entre eux, il fut très dur de porter l'uniforme allemand. C'est le cas également des juifs français frappés par les lois antisémites de juillet 1940. 2) Qu'est-ce qu'un résistant ? On considère comme résistant celui qui entre volontairement dans le combat afin d'empêcher la réalisation des objectifs de l'occupant.
[...] Des Belges, des Hollandais, des Luxembourgeois, des Anglais, des Américains, des Canadiens et des Suisses Des Bulgares, des Hongrois, des Roumains, des Albanais et des Turcs, des Grecs, des Yougoslaves, des Arméniens Roumains. Le travail des résistants roumains était particulièrement dangereux et difficile. D'une part, les singularités de langue, d'accent, d'aspect, facilitaient leur dépistage par la police. D'autre part la plupart des immigrés roumains habitaient Paris et les grandes villes où l'occupation ennemie était dense et la surveillance policière plus serrées, la répression plus redoutable. Dans la bataille pour la liberté, la solidarité des peuples fut fondamentale. [...]
[...] Dès avril 1939, au moment même où l'Italie fasciste attaquait l'Albanie, la colonie albanaise en France s'organisa en une Fédération dirigée par un Comité. Grecs. La haine du fascisme qui faisait tant souffrir la Grèce a fait que de nombreux Grecs se sont engagés dans la résistance aux côtés du peuple français. On les trouvait partout, dans les plaines, dans les maquis et devant les barricades. Arméniens. De nombreux Arméniens ont contribué à la Résistance et la plupart d'entre eux fesait partie de groupes de la MOI, dans la vallée du Rhône et dans le Midi en particulier. [...]
[...] C'est le cas par exemple de certains espagnols, qui créent des organisations spécifiques qui ont un but plus lointain : la reconquête de la démocratie et de leur pays. La résistance est alors une résistance par pays interposés : on se battait pour la France, mais aussi pour son propre pays. C'est également le cas des polonais du POWN, organisation polonaise de lutte pour l'indépendance créée en 1941 et dont le but ultime était de délivrer la Pologne du joug nazi. Pour parvenir à ce but, la libération de la France est un préalable nécessaire, mais il s'agit là d'un moyen et non pas d'une fin en soi. [...]
[...] Peur de la dénonciation, peur de l'arrestation, peur de la torture, peur de pas "tenir", tel était le lot quotidien de ces résistants. C'était une époque où les résistants vivaient dans la crainte d'être pris, ils étaient sans cesse aux aguets, se méfiaient de tout. Le danger était si grand que beaucoup de camarades avaient l'impression qu'ils n'iraient pas jusqu'au bout, jusqu'à la Libération. Il fallait passer et repasser à travers les mailles du filet. Ils pensaient toujours qu'ils seraient pris et fusillés Arsène Tchakarian du groupe Manouchian. [...]
[...] Que signifie mourir pour un pays qui n'est pas le sien ? Dans un pays qui n'est pas le sien ? Que signifie mourir dans l'anonymat ? Que reste-il de cette résistance étrangère ? Les questions de la mémoire. PLAN : Entre les deux guerres, la France a largement accueilli des étrangers Des étrangers nombreux en 1939 1939 : la guerre commence La France, terre d'accueil II- Le rôle des étrangers dans la Résistance française Pourquoi combattre en France ? [...]
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