S'intéresser aux Etats-Unis et l'URSS de 1918 à 1991, c'est-à-dire étudier les relations, les vecteurs de ces relations et les évolutions de celles-ci qu'ont eu les Etats-Unis avec l'URSS pendant cette période, il nous faut d'abord identifier les espaces temporels et géographiques mis en jeu. 1918 correspond à la fin de la seconde guerre mondiale, qui met en place de nouvelles problématiques comme la nouvelle place de l'Europe et des Etats-Unis dans le monde, mais aussi au lendemain de la révolution russe, c'est-à-dire à la mise en place d'un nouveau régime, premier état socialiste mondial. L'année 1991 marque elle la disparition de l'URSS et la mise en place d'un nouvel ordre mondial dominé par l'hyperpuissance états-unienne. On peut de plus remarquer que le terme d'URSS ne désigne pas une réalité unique. En effet, l'URSS n'existe pas en 1918, elle n'apparaît que le décembre 1922. On a donc de 1918 à 1922 une Russie soviétique, puis l'URSS, espace qui comprend en plus de la Russie l'Ukraine, la Biélorussie et la Transcaucasie. L'URSS et les Etats-Unis se caractérisent de plus par des relations très fortes en tant qu'ils sont tous deux les portes drapeaux de modèles antithétiques en tant que leurs valeurs s'opposent : communisme et recherche de l'égalité d'un côté, démocratie et libéralisme de l'autre. On pourra identifier dans ces relations des périodes différentes. La première va de 1918 à 1941 où les Etats-Unis montrent une hostilité froide pour la Russie puis l'URSS. La seconde guerre mondiale constituera elle une parenthèse dans l'histoire des relations entre USA et URSS en tant qu'on observe à cette période une alliance totalement conjoncturelle, alliance qui arrive difficilement à passer outre les divergences. La guerre froide correspond à une période de tensions extrêmes entre deux régimes qui aspirent à la puissance. On observera enfin, de 1962 à 1991, une relative normalisation des rapports entre les deux puissances, normalisation marquée toutefois par des soubresauts de la part des deux protagonistes.
[...] Les relations entre les Etats-Unis et l'URSS restent donc minimales entre 1918 et 1941, date où le prêt-bail est étendu à l'URSS. L'anticommunisme est déjà présent aux Etats-Unis, cependant, il ne reste qu'une opposition théorique, celle de modèles antagonistes. La guerre, où les deux Etats s'engagent en 1941, représente véritablement une parenthèse de l'histoire de leurs relations. Une alliance parfaitement contingente se met ainsi en place. Des tensions se font sentir et cela même pendant la guerre mais les deux nations coopèrent contre des ennemis communs. [...]
[...] Il trouve sa source principale dans le fossé grandissant entre Moscou et Pékin (dont se serviront les Etats-Unis). Les années 1960 marque la fin de la coopération entre l'URSS et la Chine. Une autre clef réside dans les choix de sa politique intérieure. Le Kremlin essaye ainsi d'accumuler les réussites et les légitimités sur le plan extérieur, comme réaliser son vieux rêve de reconnaissance par les Etats-Unis, pour faire oublier la stagnation intérieure. Les rares alliés de l'URSS sont en grande difficulté économique (Corée du nord, Vietnam, pays d'Afrique). [...]
[...] Les soviétiques eux, ripostent sur le plan idéologique. Ces relations amène à une bipolarisation du monde autour des deux puissances. Cette bipolarisation s'institutionnalise avec la création d'alliance comme l'Alliance atlantique et l'OTASE (1954) à l'ouest ou le Pacte de Varsovie à l'Est. Le monde devient ainsi le théâtre de l'antagonisme américano-soviétique. Il devient un enjeu important comme le montre la réaction des Etats-Unis au moment du blocus de Berlin ou la mise du plan Marshall en Europe. Cette bipolarisation mène de plus à une coupure presque totale des deux mondes, un véritable rideau de fer Cependant, si la haine est féroce entre les deux grands la guerre reste froide. [...]
[...] On voit cependant que de nouvelles forces se sont construites, mettant en cause, la prééminence des deux grands et les amenant à douter de leur modèle. On peut cependant voir dans ce qu'il reste de la guerre froide dans les années 1980 un ciment par la peur pour les Etats-Unis. En conclusion, la seule opposition idéologique ne peut expliquer à elle toute seule la haine qui a animé les Etats-Unis envers l'URSS et vice- versa pendant la seconde moitié du XXème siècle. En effet c'est leur puissance et leur volonté de puissance qui a amené la collision froide entre les deux Etats. [...]
[...] On remarque donc que c'est principalement le contexte intérieur qui a principalement influencé leurs relations. Ces relations ont de plus eu des conséquences importantes au niveau intérieur puisque la guerre froide a provoqué un certain glacis intellectuel et artistique dans les deux puissances. L'émergence de nouvelles forces, mineures mais réelles, a également influé sur l'hégémonie des deux géants, cependant le conflit ne finit réellement qu'avec la disparition presque total du modèle communiste. [...]
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