Dissertation d'histoire sur le puritanisme et ses limites.
[...] Dans quelle mesure peut-on parler de la domination d'une hégémonie puritaine dans les années 1920 aux Etats-Unis ? Nous verrons d'abord comment se forme l'idéologie puritaine et quelles en sont les caractéristiques, puis les succès de ce courant, avant d'en aborder les limites. I - Apparition et caractéristiques du puritanisme Tout d'abord, nous pouvons observer dans cette période une tendance marquée à la préservation des traditions. L'économie en croissance rapide provoque une inflation que les salaires ne suivent pas, et la classe moyenne ainsi appauvrie a d'autant plus de mal à accepter les changements brutaux que connaît l'Amérique. [...]
[...] Conclusion En conclusion, nous pouvons dire que les années 1920 sont le théâtre du développement de deux Amériques parallèles. D'une part, la volonté de conserver les traditions et de respecter rigoureusement les principes moraux gagne du terrain, et atteint certains excès comme le puritanisme raciste et xénophobe. Mais d'autre part, la croissance économique induit aussi un progressisme et une modernité qui se connaissent surtout dans les grandes villes et limitent l'hégémonie puritaine. [...]
[...] La liberté de la presse (notamment des tabloïds comme le Daily Mirror crée en 1923) contribue à la mauvaise image et au déclin du Ku Klux Klan. Les femmes connaissent aussi une émancipation évidente, non seulement à cause des jupes courtes et de la coiffure "à la garçonne", mais aussi par l'acquisition du droit de vote et d'une certaine banalisation des divorces et des remariages. D'autre part, le fondamentalisme se fait des ennemis parmi les organisations libérales comme l'American Civil Liberties Union. Au cours du "procès du singe", où J. Scopes se fait accuser d'enseigner Darwin, les anti-évolutionnistes sont largement décrédibilisés par la presse (1925). [...]
[...] III - Limites et déclin Cependant, cette avancée du puritanisme présente assez vite ses limites. La prohibition s'avère finalement peu efficace: le personnel manque pour la faire respecter, et ne peut empêcher la contrebande en provenance du Canada, ni la fabrication domestique. De plus, les immigrants d'Europe de l'est acceptent mal une condamnation morale de l'alcool. Boire est considéré comme "à la mode": les femmes commencent à s'y adonner, ainsi que les lycéens. Ne faisant pas sentir ses effets positifs en matière de "moralité" et de productivité des travailleurs, la prohibition alimente vite des tensions politiques. [...]
[...] Cette idéologie du respect austère des valeurs morales est reflétée par les productions artistiques des années 1920 (cf. les œuvres de Upton Sinclair, de Grant Wood, ou encore Babitt de Sinclair Lewis en 1927, une charge contre la vulgarité et le matérialisme), et aboutira même au Code Hayes, qui détaille la censure de toute non-conformités aux bonnes mœurs dans le cinéma. Ce courant s'accompagne d'une réaffirmation progressive de l'importance de la religion dans la vie des citoyens. Les Eglises protestantes entendent se soucier du "progès moral des travailleurs", et seront favorables pour cela à la prohibition. [...]
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