Le XXème siècle fut sans doute celui des États-Unis d'Amérique. C'est un pays que deux guerres mondiales poussèrent à sortir de l'isolement dans lequel il s'était installé ? terre promise, bien à l'abri entre ses deux océans ? en faisant le « leader du monde libre » de part son anticolonialisme affirmé, son rôle prépondérant dans l'Alliance antifasciste, puis face à l'autoritarisme soviétique, et enfin contre la terreur islamiste. Toutefois, la patrie de la Statue de la Liberté n'en demeure pas moins une nation avec des intérêts géostratégiques grandissant à la mesure de sa puissance (...)
[...] D'un monde admiratif face aux Etats-Unis, l'on est passé à un monde qui fait face aux Etats-Unis et refuse la Pax americana en tant que statu quo imposé par ce qui est devenu par la grâce de la Guerre froide un véritable empire américain. Et si beaucoup des représentations qui ont cours aujourd'hui semblent exagérées au point d'en être erronées, l'on peut se demander ce qui a poussé, par exemple, l'ancien dirigeant pakistanais Pervez Moucharraf à dire qu' un rideau de fer est tombé entre l'Occident et le monde islamique Une nouvelle Guerre froide se préparerait-elle, ou bien s'agit- il simplement d'élucubrations ? [...]
[...] Reste à avoir l'honnêteté de ne pas blâmer le pays de l'abondance, à chaque fois que la crise pointe le bout de son nez. En 1929, les Américains ayant crédité pendant toutes les années vingt, l'Amérique se trouva fort dépourvue, quand la crise fut venue. Deux ans plus tard, elle atteignait les pays européens. Quoi de plus facile, de fait que d'établir un lien direct entre autorisation tous azimuts du crédit à la consommation aux Etats-Unis et première crise économique d'ampleur vraiment mondiale (l'Europe et les Etats-Unis constituant le monde entier de l'époque, bien entendu . [...]
[...] On constate donc un changement radical dans la vision du monde des Etats-Unis d'Amérique. Le rêve américain semble ne plus prendre que dans les soaps américaines elles-mêmes, et le monde n'est plus face aux Etats- Unis dans l'admiration qu'a pu susciter l'idéalisme de la politique étrangère de l'entre-deux guerre, qui déjà agaçait des responsables européens aux ambitions vertueuses plus modestes et n'allait pas tarder à révéler ses limites dans le regret laissé par l'appeasement qui ouvrit la voie aux fascismes. [...]
[...] Néanmoins, on ne peut nier le contraste qui s'établit entre la révolution russe de 1917, les fascismes naissant en Europe dès les années 1920 pour l'Italie, et au début des années 1930 pour l'Allemagne d'un côté, et la terre de liberté et foyer des braves de l'autre, comme le prétend l'hymne national, d'ailleurs officialisé en 1931 par résolution du Congrès. Ceci expliquerait les vagues d'immigration d'origines européenne notamment d'Europe de l'Est et d'Italie, puis d'Allemagne vers ce que le monde regardait comme un Nouveau Monde où tout serait possible, où des roaring twenties (années folles, mais mot-à-mot années vingt rugissante) au son du boom automobile avait du travail à offrir. [...]
[...] Il eut été, de fait bien étonnant que les Etats-Unis n'affichassent pas une politique de condamnation du colonialisme, ayant eux-même été treize colonies britanniques. Au sortir de la Première Guerre mondiale, les 14 points proposés par le Président Woodrow Wilson plaçaient parmi les têtes de liste le fameux droit des peuples à disposer d'eux-mêmes déjà affirmé pour l'Amérique latine par la doctrine Monroe, qui menaçait d'intervention américaine en cas que les Européens s'avisassent de s'ingérer dans les affaires du continent américain. [...]
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