Dès le départ, le souci de créer un état nouveau poussa les fondateurs des États-Unis à limiter les contacts avec les états européens considérés comme décadents.
Ainsi, George Washington l'exprima dans son « Testament » (discours d'adieu) en 1796 : c'est la doctrine du « non-entanglement » (non-engagement), qui fut reprise par Jefferson puis par Monroe. Cette doctrine demeure une référence pour les tenants de l'isolationnisme américain : « Les causes [de l'Europe] sont essentiellement étrangères à nos soucis. Par conséquent donc il est imprudent pour nous de s'impliquer […] Pourquoi, en entrelaçant notre destin avec celui d'une quelconque part de l'Europe, empêtrer notre paix et notre prospérité dans les labeurs des ambitions, rivalités, intérêts, humeurs ou caprices européens ? ».
Dans la même lignée, en 1823, le Président Monroe (1817-1825) formula sa doctrine de « l'Amérique aux Américains » : les Etats-Unis promettaient de ne pas s'engager dans les affaires européennes, alors qu'ils regardaient toute intervention des Etats européens sur le continent américain comme une agression. Jefferson comme Monroe se firent ainsi les fondateurs et défenseurs de l'isolationnisme américain, véritable courant de pensée en matière de politique étrangère américaine.
A la veille de la guerre de 1914, les Etats-Unis sont incontestablement, et de loin, la première puissance économique du monde. Mais cette puissance est surtout interne ; elle ne s'est guère encore étendue sur le globe, elle ne rayonne pas, sauf peut-être pour l'exemple qu'elle donne en matière d'efficacité. Pour ce qui est de l'influence politique, le rayonnement est moindre encore, limité au domaine de l'Amérique, sinon des Caraïbes.
Mais, les Etats-Unis ne peuvent guère maintenir leur isolement, vis-à-vis du monde et en particulier de l'Europe plus longtemps.
Ainsi, entre 1914 et 1945, les Etats-Unis et le monde entretiennent, de façon variable, des relations économiques, culturelles mais surtout politiques. Aussi, nous axerons davantage notre réflexion sur les relations internationales diplomatiques et politiques qui s'établissent entre ces deux « blocs » entre 1914 et 1945, sans pour autant négliger les échanges économiques et culturels.
Quelles évolutions ont connu les relations internationales entre les Etats-Unis et le monde entre 1914 et 1945 ? Quelle était la politique extérieure adoptée par les Etats-Unis ?
A travers un plan chronologique, nous tenterons d'analyser l'évolution des relations entre les Etats-Unis et le reste du monde entre 1914 et 1945 :
Nous nous intéresserons aux difficultés de la neutralité américaine suscitant ainsi son intervention dans la Première Guerre mondiale (1914-1918) puis à l'isolationnisme relatif de l'entre-deux-guerres (1918-1937) et enfin à l'intervention des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale amenant par là à l'acceptation définitive de ses responsabilités mondiales (1937-1945).
[...] Le siège de l'ONU est à New York et celui du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale à Washington. Qui saurait échapper à leur influence ? La Seconde Guerre mondiale vient d'obliger les Etats-Unis à prendre définitivement conscience de leurs responsabilités universelles. Les responsabilités mondiales sont à la mesure de leur puissance. Le monde dépend d'eux pour sa survie matérielle (nourriture, produits industriels, équipement), sa reconstruction, ses finances. Les Etats-Unis sont devenus le modèle du monde occidental. Cette responsabilité rend alors impossible tout retour à l'isolationnisme. Le monde est alors entré sous la domination directe de l'Amérique. [...]
[...] Les dépenses de guerre atteignent 26 milliards de dollars et les crédits consentis aux Alliés représentent un total de 10 milliards de dollars. Les USA se transforment alors en une nation en armes, au prix de gros efforts (rationnement, taxes nouvelles, augmentation de l'impôt sur le revenu Ainsi, la contribution des Américains à la victoire apparaît comme décisive : les dollars, les vivres, les munitions, les bateaux, les matières premières, les soldats, permettant ainsi aux Alliés de tenir puis de renverser la situation militaire à leur avantage. [...]
[...] Les Etats-Unis souhaitent donc rester en dehors de ces querelles européennes. Dès l'été 1914, en conformité avec les traditions diplomatiques, le gouvernement affirme alors sa neutralité absolue à l'égard des combattants et William J. Bryan, secrétaire d'Etat, n'envisage même pas que l'on puisse prêter de l'argent aux belligérants car ce serait incompatible avec le véritable esprit de neutralité recommandé par le président Wilson. Mais cette neutralité rencontre des difficultés d'application. Très vite, le gouvernement se trouve confronté à un problème très délicat. [...]
[...] Le commerce extérieur fait plus que tripler, passant entre 1939 et 1944 de 5,5 à 18 milliards de dollars, les exportations passent de 3,2 à 14 milliards. Le PNB atteint les 215 milliards de dollars en 1945 (augmentation de 80% par rapport à 1939). La production américaine représente quasiment la moitié de la production mondiale. La puissance américaine est écrasante. C'est une puissance sans contrepartie : ils détiennent la moitié de la production mondiale, les 2/3 du stock d'or mondial et sont dotés d'une flotte triple à celle des Anglais. Elle est présente par ses armes, son commerce, sa finance dans tous les pays. [...]
[...] Au début de 1917, les banques américaines, notamment la banque Morgan, prêtent 2,5 milliards de dollars aux Alliés contre moins de 300 millions à l'Allemagne. New York supplante alors peu à peu Londres comme grande place financière internationale. Ainsi, l'économie américaine qui connaît une dépression en 1914 et au début de 1915, retrouve la prospérité grâce au commerce avec les Alliés. Les USA multiplient leur production de pétrole, minerais, acier Si les importations augmentent de les exportations passent de 44% du total en 1910 aux deux tiers. Les marchés asiatiques ou autres sont conquis. [...]
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