En 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis, l'URSS et avec eux l'ensemble de la Grande Alliance sortent vainqueurs du conflit le plus important et le plus sanglant de l'histoire de l'humanité. « Le bien a vaincu le mal ». La démocratie et la paix ont triomphé de la tyrannie et de la barbarie.
Mais très rapidement, la prise de conscience du bilan tragique ainsi que la remontée à la surface des désaccords latents entre Américains et Soviétiques occultent la joie des peuples libérés du fascisme. Les tensions entre les deux piliers de la Grande Alliance et du monde libre s'accentuent à mesure que l'URSS poursuit son expansion territoriale en Europe centrale et de l'Est. En effet, en dépit des engagements solennels contenus dans la « Déclaration sur l'Europe libérée » adoptée lors de la conférence de Yalta, qui prévoyait l'organisation d'élections libres, le nouveau rapport de forces qui s'établit en Europe à la fin de la guerre découle en réalité de l'avance respective des troupes alliées à l'Ouest et soviétiques à l'Est. Dans tous les pays libérés puis occupés par l'Armée rouge, l'URSS met en place des gouvernements provisoires s'appuyant sur les partis communistes nationaux, jetant de telle sorte les bases de la satellisation de l'Europe centrale et orientale. Le long de la frontière russe, de la Baltique à la mer noire, l'URSS annexe même un certain nombre de territoires (pays baltes par exemple).
Finalement, les tensions prennent une telle ampleur que l'ex-premier ministre britannique William Churchill juge opportun de dénoncer, dans son discours à l'université de Fulton en mars 1946, la mise en place d'un « rideau de fer » qui sépare l'Ouest et l'Est de l'Europe, et plus largement, les deux camps occidental et soviétique.
[...] A la fin de la guerre, les Etats-Unis renoncent à l'isolationnisme qui les avait caractérisés dans les années 1920 suite à la Première Guerre mondiale et se préparent à assumer de nouvelles responsabilités en Europe et dans le monde. Disposant d'une présence militaire sur l'ensemble du globe, grâce aux nombreuses bases navales et aériennes qui leur offrent une capacité d'intervention et de projection rapide, les Américains contrôlent les mers et les points de passages stratégiques comme les détroits. Seuls à posséder l'arme nucléaire, ce qui leur confère une force de dissuasion géostratégique sans équivalent, ils apparaissent au sortir de la Deuxième Guerre mondiale comme les gendarmes du monde La création de l'agence centrale du renseignement (CIA) répond également à cette nécessité de sécurité du territoire national et de protection des intérêts américains à l'étranger. [...]
[...] La mise en place d'une monnaie commune (le deutschemark) afin de permettre le redémarrage de l'économie allemande va mettre le feu aux poudres. Très mal perçue par les Soviétiques, cette mesure déclenche la première crise de la guerre froide. Hostile à la reconstitution d'une Allemagne qui serait sous contrôle du bloc occidental et en violation de tous les traités internationaux, Staline décide d'instaurer un blocus terrestre autour de Berlin-Ouest en juin 1948. Tous les axes terrestres (voies ferrées, routes) reliant la zone occidentale en Allemagne à celle de Berlin-Ouest sont coupés. [...]
[...] Immédiatement, fidèles à la doctrine Truman de 1947, les Américains mettent en place une politique du containment : un embargo sur le sucre (première source de revenu de l'île) est imposé à Cuba et une aide militaire est accordée aux opposants du nouveau régime (cf. échec du débarquement dans la baie des Cochons). Castro se tourne alors vers l'URSS qui lui offre son soutien officiel et construit plusieurs bases militaires sur l'île. La présence de missiles soviétiques qui menacent directement la sûreté du territoire étasunien (le rayon d'action des fusées atteint Washington) est repérée par l'aviation américaine en octobre 1962. [...]
[...] Quelle attitude adopteront les Etats-Unis face à cette vague d'expansion communiste ? Après avoir étudié la naissance de la guerre froide nous nous intéresserons à l'endiguement du communisme par les Etats-Unis (II). La naissance de la guerre froide est liée à l'émergence de deux camps opposés. Les fondements de toutes les tensions sont à retrouver dans l'idéologie même des deux nations. Américains comme Soviétiques tentent d'imposer au monde des valeurs, des idées différentes voire antagonistes, dont la plupart ont une vocation universelle. [...]
[...] Endiguer le communisme partout où il cherche à s'étendre : voilà l'objectif du gouvernement américain. Nous analyserons dans cette seconde partie de notre étude les débuts de la guerre froide en Europe et en Asie entre 1948 et 1953 avant d'aborder dans une troisième partie le dégel des relations internationales de 1953 à 1962 en reliant toujours avec la politique américaine du containment. Pendant les cinq années qui vont suivre la rupture, de 1948 à 1953, va se jouer un bras de fer entre les deux Grands avec le risque permanent de l'éclatement d'une troisième guerre mondiale. [...]
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