« L'Amérique, qui se découvre, présente à la fortune mille routes nouvelles, et livre à l'obscur aventurier les richesses et le pouvoir. » écrivait Alexis de Tocqueville. En effet, au début du XIXe siècle, l'Amérique du Nord était un territoire riche mais pratiquement vide d'hommes; encore beaucoup restait à découvrir et tout restait à exploiter. Un siècle plus tard, les Etats Unis devenaient la première puissance industrielle du monde et, pendant la Grande Guerre, prêtaient près de dix milliards de dollars à la Grande Bretagne et à la France, qui jadis dominaient le monde. Ces « aventuriers » ont donc su utiliser ces « routes nouvelles » pour atteindre le « pouvoir. » Mais alors pourquoi considérer les Etats-Unis comme une « Terre Promise » ? La Terre promise est une notion biblique faisant référence à la terre sacrée donnée par Dieu au peuple Juif. Chez les chrétiens, la Terre Promise peut être considérée comme le Paradis. En quoi peut-on parler de Terre Promise pour définir le territoire étatsunien ?
Tout d'abord, qui dit Terre Promise, dit Terre Promise par rapport à un territoire comparatif. L'Europe peut alors jouer ce rôle. De plus, qui dit Terre Promise dit richesse et abondance. Or cuivre, plomb, soufre, argent, presque tous les métaux sont présents en abondance sur le sol américain. C'est ainsi que l'on a pu observer une véritable « ruée vers l'or » en Californie à partir de 1848 et renouvelée cinquante années plus tard dans le Klondike qui a attiré plus de cent mille personnes. Mais qui dit Terre Promise dit également espoir et désir, ce qui conduit à l'attirance voire à l'immigration. Or justement, de l'extérieur, les Etats-Unis attiraient. Ils attiraient pour ses richesses d'abord, mais également pour son système, ses libertés, sa tolérance, son idéologie qui rompaient avec les sociétés européennes. Ainsi, en 1860, le territoire abritait trente deux millions d'habitants; en 1914, on pouvait dénombrer quatre vingt quinze millions d'Américains. Le « rêve américain », lié à des réussites personnelles comme celle de Carnegie et Rockefeller, était né. Cependant, si par certains aspects les Etats-Unis pouvaient être considérés comme une Terre Promise, des déséquilibres, des inégalités et des entorses à la démocratie l'en éloignaient considérablement. L'esclavage puis la ségrégation des Noirs en est un exemple. Il faut donc différencier point de vue intérieur et extérieur. Ce que l'on imaginait des Etats-Unis ne correspondait pas toujours à ce que les Américains vivaient, d'où les désillusions.
[...] Dans les Etats-Unis de la fin du XIXe, ces conditions n'étaient pas réunies. En effet, pour leur garantir une politique économique favorable, les business men américains décidèrent d'exercer eux-mêmes la politique de la Nation. Ainsi, des Etats, des municipalités passèrent toutes entières sous la coupole d'agents d'industries, de compagnies de services publics, qui menèrent une politique favorable (concession de terres publiques, répression des grèves ) aux intérêts particuliers de quelques-uns Les barons de l'économie américaine imposaient alors des hommes qui leur étaient totalement dévoués. [...]
[...] Les Etats-Unis pouvaient être considérés comme un Terre Promise, mais si l'on se plaçait du coté des Blancs. En 1865, trois cents mille Amérindiens vivaient à l'Ouest du Mississippi. Malgré les traités, signés par les colons, leurs permettant de s'installer dans des réserves, les fermiers et les prospecteurs rongèrent peu à peu leur territoire, avec en parallèle le développement du chemin de fer. Les Amérindiens se servaient principalement du bison, dont ils utilisaient la viande mais aussi la peau. Les Américains les exterminèrent, sous prétexte qu'ils représentaient un danger pour la construction des voies ferrées. [...]
[...] Avec sa torche, la statue incarnait la Liberté éclairant le monde. Pour Emma Lazarus, les Etats-Unis étaient la Terre des Opprimés i. Les Etats-Unis comme pays de tolérance et de modernité. En 1860, le territoire abritait trente-deux millions d'habitants, en 1914, il y en avait quatre-vingt quinze. Depuis les années 1850, la plupart des arrivants provenaient d'Angleterre ou d'Irlande, pour fuir la famine de 1846, mais aussi de Hollande et de Scandinavie, pour exploiter les terres des grandes plaines du centre du pays. [...]
[...] Si les Etats-Unis sont devenus une grande puissance, c'est en partie grâce à l'immigration. Depuis la fin de la Guerre de sécession, le pays était en plein essor industriel et économique. L'arrivée des Européens était susceptible d'assurer un peuplement nécessaire au développement des Etats Unis en lui fournissant une main d'œuvre bon marché et nombreuse. Les Etats encourageaient cette immigration massive. En effet, l'Ouest, encore peu peuplé, espérait accueillir de nouveaux arrivants ; le Sud avait tout intérêt à remplacer la main d'œuvre noire après l'abolition de l'esclavage ; le Nord avait besoin d'une main d'œuvre nombreuse pour assurer son développement économique. [...]
[...] Le Rêve américain de la richesse rapide La notion de rêve américain fut employée la première fois par James Adams en 1931 dans son livre The Epic of America i. Le mythe du tout est possible : les Self-made-men Au lendemain de la guerre de sécession, les entrepreneurs, les financiers, les industriels tiraient des bénéfices considérables. La guerre fut une excellente occasion pour certains Nordistes de s'enrichir en exploitant leur continent. Aux Etats-Unis, l'espace et la société étaient assez flexibles pour que chacun puisse réaliser son rêve. Le pays était à la mesure des ambitions. [...]
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