La Grande Guerre, expression inventée par le colonel Repington en 1920, est une guerre d'un genre nouveau. En effet, c'est une guerre mondiale mais aussi totale et industrielle (elle implique le front comme l'arrière), idéologique dans laquelle les belligérants prétendent défendre la civilisation contre un ennemi barbare et une guerre morale pour une civilisation meilleure. Elle s'inscrit dans un contexte général d'industrialisation de l'Europe, c'est-à-dire que les états ont abandonné l'agriculture comme moteur de l'économie privilégiant l'industrie, même si l'agriculture est toujours importante. De l'Europe proviennent toutes les nouveautés qui permettent d'asseoir sa puissance économique au reste du monde.
Toutefois cette Europe est divisée et des tensions existent. L'Allemagne cherche à réunir ses minorités et la France reste nostalgique de la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Sur mer la suprématie se joue entre l'Angleterre et l'Allemagne. Au niveau économique, elle marque également une rupture avec la période d'avant-guerre, période de croissance et de progrès industriels, appelée Belle Epoque en France. Cette période est donc stoppée par la première guerre mondiale qui, en 1914, s'installe sur le continent européen. Il existe pléthore d'écrits sur la Grande Guerre mais, pour la grande majorité, ce sont des histoires nationales, patriotiques. Il est donc intéressant de s'interroger sur la vie économique, industrielle des pays industrialisés pendant la guerre, en prenant l'exemple de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, d'autant qu'ils ne se placent pas tous du même côté. Nous ne nous intéresserons donc pas aux aspects militaires mais au front intérieur, c'est-à-dire à ce qui s'est passé au sein des pays pendant la guerre. On peut donc se demander quelles sont les incidences de la Grande Guerre sur le front intérieur et en particulier sur les états ? Pour cela, après avoir montré que la guerre provoque de profonds bouleversements économiques, une seconde partie montrera les aspects de la nécessaire intervention des états industriels (...)
[...] Au niveau financier, la guerre représente un gouffre puisque son financement est à l'origine d'une forte inflation, de l'apparition de la vie chère. La guerre a donc des conséquences sociales qui sont perceptibles à partir de 1917, puisque des mouvements sociaux s'engagent un peu partout. ( Bibliographie Jean-Jacques BECKER, L'Europe dans la Grande Guerre, Paris, Belin Sophie Chauveau, L'économie de la France au XXe siècle, Paris, Sedes Fabrice GRENARD, Histoire économique et sociale de la France de 1850 à nos jours, Paris, Ellipses Michel HAU, Histoire économique de l'Allemagne, XIXe-XXe siècles, Paris, Économica Roland MARX, L'Angleterre de 1914 à 1945, Paris, A. [...]
[...] De plus, pour répondre aux besoins d'une guerre industrielle, les états stimulent les efforts de formation et de recherche. Ainsi, au Royaume- Uni, un organisme créé en juillet 1915 est chargé de stimuler les innovations techniques tout en veillant aux applications des inventions les plus prometteuses, en particulier dans les usines d'aviation, dans les industries électriques, dans la chimie. L'industrie, pendant la première guerre mondiale est marquée par l'arrivée des techniques tayloriennes et fordistes, qui commencent à peine à pénétrer l'Europe avant la guerre et qui connaissent une grande diffusion pendant. [...]
[...] HISTOIRE CONTEMPORAINE États industriels en guerre : la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans la Grande Guerre Introduction. La Grande Guerre, expression inventée par le colonel Repington en 1920, est une guerre d'un genre nouveau. En effet, c'est une guerre mondiale mais aussi totale et industrielle (elle implique le front comme l'arrière), idéologique dans laquelle les belligérants prétendent défendre la civilisation contre un ennemi barbare et une guerre morale pour une civilisation meilleure. Elle s'inscrit dans un contexte général d'industrialisation de l'Europe, c'est-à-dire que les états ont abandonné l'agriculture comme moteur de l'économie privilégiant l'industrie, même si l'agriculture est toujours importante. [...]
[...] Sous le contrôle de ces puissants ministères est créée une foule d'organismes chargés de la gestion de branches de l'économie. En France, l'état forme plus de 190 commissions, comités techniques, commissariats qui, en collaboration avec le patronat, organisent la répartition des hommes et des matières premières, fixent des normes de production et encouragent la standardisation. De plus, les états s'appuient sur les partenaires sociaux et les patrons, encore plus associés à l'effort de guerre en prenant la direction d'organismes de gestion publics. Par exemple, en Allemagne, les organisations patronales fusionnent en un Comité de guerre de l'industrie allemande. [...]
[...] Les dirigeants français pensent que le matériel stocké avant guerre et complété par le travail de quelques arsenaux doit suffire. De plus, influencés par l'idéologie libérale, les pays veulent respecter le cadre libéral établit bien avant la guerre. Beaucoup croient aux vertus régulatrices du marché et voient d'un mauvais œil une intervention trop poussée de l'état dans la vie industrielle, sociale et commerciale du pays. On craint un état propulsif qui sortirait des fonctions traditionnelles d'état gendarme c'est-à-dire limité aux fonctions militaires, diplomatiques et judiciaires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture