Les langues régionales ont disparu progressivement en France, en faveur du français, depuis le XIXè siècle. Or, cette disparition n'est pas fortuite. Elle est le résultat d'une intervention étatique continue en faveur de la langue française. Il importe donc d'étudier les raisons qui ont poussé l'Etat centraliste à mener une politique répressive envers les langues régionales, jusqu'à une période récente.
[...] Aujourd'hui, dans de nombreuses écoles, l'enseignement a lieu dans les langues régionales (Diwan, en Bretagne), et quelques manifestations culturelles tendent à diffuser ces pratiques linguistiques (radios dans les langues régionales Mais le nombre et la diversité des langues régionales a fortement diminué. Aucun des défenseurs des langues régionales ne peut vraiment prétendre aujourd'hui se passer du français. La lutte pour les langues régionales a pris plutôt l'aspect d'une lutte pour un droit aux particularismes régionaux au sein de la France et s'intègre dans les débats sur le centralisme. [...]
[...] Il fait en faire la langue du quotidien. Une directive du sous-préfet de Quimper en 1831 propose: Multiplions les écoles, créons pour l'amélioration morale de la race humaine quelques unes de ces primes que nous réservons aux chevaux ; faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la 1ère communion qu'aux seuls enfants qui parleront le français Et c'est bien l'école qui est le lieu premier de l'apprentissage du français, notamment par l'interdiction de l'usage des langues régionales en classe. [...]
[...] C'est la première reconnaissance officielle de l'existence des langues régionales. A l'article elle autorise même les maîtres à utiliser les langues locales, lorsqu'ils le jugent utiles, pour la compréhension du cours. Les enseignants qui en font la demande peuvent consacrer quelques heures par semaine à l'enseignement de ces langues, mais ces heures sont facultatives pour les élèves, et sont limitées temporellement ou 2h). Le texte ne concerne cependant que quatre langues : le breton, le basque, le catalan et l'occitan. [...]
[...] L'État et les langues régionales en France (1815-1989) Albert Dauzat, un spécialiste des langues rurales, identifie 636 patois dans la France du XVIIè. Un rapport de Bernard Cerquiglini, directeur de l'Institut National de la Langue française (CNRS), en 1999, identifie et répertorie 24 langues régionales, auxquelles il faudrait rajouter pour être exhaustif les langues vernaculaires des territoires français du Pacifique, et les créoles des départements français d'Outre-Mer. À la lecture de ce rapport, une constatation s'impose : les langues régionales ont disparu progressivement en faveur du français, depuis le XIXè siècle. [...]
[...] Pourtant, si le Xxème siècle est bien celui de la victoire du français, il nous faut constater que les langues régionales ont résisté, inégalement, mais marquent un retour récent une résistance des langues régionales avec un retour récent, mais sans suivi étatique : a. un retour certain des langues régionales soutenu par la législation On constate en effet un regain des langues régionales en France depuis quelques années, depuis en fait que le français s'est imposé de façon totale et que les langues régionales ne semblent plus impliquer un danger pour la communauté nationale. Depuis 1951une législation en matière de langues régionales est apparue, marquant une nouveauté. Jusqu'ici, les lois successives concernaient le français et sa diffusion. [...]
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