« Après le pain, l'éducation est le premier besoin d'un peuple » affirme Georges Danton. Cette phrase lance les prémices de l'enjeu majeur du XIXe siècle pour l'Etat Français : l'enseignement. L'enseignement se voit en effet au centre de tous les débats, particulièrement durant la période 1848-1914, la France croyant profondément aux vertus de l'institution scolaire. On parle de « passion française ». Les initiatives privées sont nombreuses mais l'Etat a tout de même l'intention d'interférer dans le domaine de l'enseignement afin d'améliorer le système scolaire et pédagogique, les formations des maîtres et afin d'uniformiser l'administration. A partir de là, l'Etat s'oppose aux nombreuses institutions et autres organisations régissant l'enseignement et principalement l'Eglise catholique. Celle-ci a toujours eu pour principal objectif de fournir une instruction orientée vers la religion et la morale et compte bien maintenir ses positions. Mais cela fut sans compter avec la détermination de l'Etat qui fut à l'origine de la prolifération des écoles, de l'établissement de grandes lois scolaires, de la diffusion de valeurs profondément républicaine et laïques afin de changer les mentalités en profondeur. La période 1848-1914 est donc une période majeure du fait de la quantité de changements qui s'y produisent, des réalités qui apparaissent, des erreurs commises, enfin une période qui constitue l'amorce du développement ultérieur de l'enseignement en France, l'enseignement que nous connaissons de nos jours.
Nous pouvons donc nous poser la question suivante : comment s'est manifesté l'interventionnisme de l'Etat dans le domaine de l'enseignement durant cette période?
[...] En 1886, l'école enfantine devient le degré intermédiaire entre la salle d'asile et l'école primaire. L'organisation pédagogique consacre certes une grande importance aux différentes écoles, mais il n'en demeure pas moins que le pilier du système éducatif est la personne qui déploie l'enseignement. On parle tout d'abord de maître d'école avant d'aboutir petit à petit à ce que l'on appelle l'instituteur. Sous la IIe République, Hippolyte Carnot demande aux recteurs d'inciter les instituteurs à faire l'éducation républicaine des électeurs. L'instituteur n'est plus seulement une personne chargée d'apprendre aux élèves à lire et à écrire, mais il a maintenant une responsabilité morale. [...]
[...] Les collèges royaux redeviennent des lycées, les matières étudiées sont centrées sur l'Histoire de la Révolution française, l'Empire et les Provinciales, et Carnot s'attache à la promotion des langues vivantes. C'est avec la loi Falloux du 15 mars 1850 que la liberté dans l'enseignement secondaire est officiellement instituée. Pour ouvrir une école secondaire, il suffit d'être âgé de vingt-cinq ans, de produire un baccalauréat et d'avoir eu une fonction dans l'enseignement ou la surveillance durant cinq ans, que l'établissement ait été privé ou libre. [...]
[...] Jules Ferry quitte le gouvernement en 1885 et s'en suit une période d'achèvement de son œuvre. En 1886, René Goblet veut faire passer une loi portant notamment sur la laïcisation du personnel enseignant. C'est une loi organique qui vise à parfaire le respect de l'obligation d'aller à l'école en instaurant notamment un conseil départemental chargé de la tutelle et de la surveillance des écoles, et une nomenclature des établissements d'enseignement primaire. Mais le couronnement de l'œuvre républicaine est sans aucun doute la loi du 19 juillet 1889 qui fait des instituteurs des fonctionnaires de l'Etat. [...]
[...] Les instructions de 1923 évoquent le dégoût provoqué par cette méthode concentrique et appellent à l'utilisation de la méthode progressive Par ailleurs, on passe du triomphe au déclin des valeurs laïques. Les jeunes instituteurs en ont assez de l'ambiance régnante et trouvent refuge dans le socialisme. Ils forment des amicales, encouragés par l'administration et le gouvernement, leur premier congrès se déroule en 1901 en présence du ministre et du directeur de l'enseignement primaire, et vers 1907, les trois quarts des instituteurs y adhèrent et en font des organisations revendicatives. [...]
[...] Enfin, on remarque des carences dès le début du XXe siècle qui marquèrent dans signes d'inadaptation du système éducatif. Au niveau idéologique, il y a eu un tri dans l'enseignement, principalement en Histoire, les manuels en témoignent. On a également sous-estimé l'importance des préoccupations scientifiques et techniques et on s'est surtout méfié des particularismes. Ainsi l'Etat se trouve-t-il fortement lié à l'enseignement entre 1848 et 1914. Les hommes politiques ont accompli un travail étonnant au niveau des réformes scolaires et cette période a atteint son apogée avec Jules Ferry. [...]
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