Sous la Restauration la ferveur républicaine est « bien tiède » (Dominique Baggue), alors que la Monarchie de Juillet verra une opposition farouche emmenée par de grands hommes comme Auguste Blanqui dit « l'enfermé », Barbès ou encore Hugo. Ainsi, les républicains de la Restauration n'ont, dans leur constitution, leurs aspirations et leur organisation, que relativement peu de choses en commun avec les républicains proclamant en 1848 la IIe république.
Pourtant, un socle commun unit ces hommes avides de libertés et proclamant la souveraineté du peuple contre les traditions monarchiques et censitaires. Cette base d'identité républicaine, faite d'idéaux d'égalité et de liberté, de valeurs universelles et d'innovations politiques, est ce qui permet de réunir les défenseurs de la république sous une même bannière malgré leurs différences. De la fin de l'Empire à la Monarchie de Juillet et à la révolution de 1848, il y eut toujours de fervents défenseurs des valeurs républicaines, agissant pour l'établissement d'une République en France.
Mais alors comment ce mouvement politique aussi divisé et pétri de contradictions qu'il soit a-t-il pu subsister au fur et à mesure des régimes et donc survivre à cette « traversée du désert » dont parle Jeanne Gilmore ? Qu'est-ce qui fonde cette identité partisane pour que ces hommes soient appelés républicains malgré leurs divergences de pensées et d'action ? Comment cette ferveur républicaine s'est-elle servie des évènements majeurs de ce début de siècle pour fonder une identité politique encore impopulaire, car menaçante et chargée de « mauvais souvenirs »?
[...] Il n'existait en 1815 que très peu de Républicains dans les grands corps de l'Etat, par exemple Lafayette. Il ne faut pas oublier l'influence des grandes puissances européennes qui désirent le rétablissement d'une monarchie en France. Lors de la prise de pouvoir par Louis XVIII, quelques-uns eurent un vague soubresaut (Grégoire écrivit une brochure visant à critiquer cet acte), mais la plupart ne s'opposèrent pas au rétablissement de la monarchie. La Fayette écrivit à Jefferson que le nouveau gouvernement ne trouvait pas en lui un adversaire car il rétablissait la liberté politique. [...]
[...] Il est impopulaire. Malgré une brève hésitation le 30 juillet entre une République et une monarchie orléaniste, la désorganisation des Républicains doublée de la propagande organisée par Talleyrand, Thiers et Laffitte (inscription sur les murs de Paris du slogan La République nous exposerait à d'affreuses divisions : elle nous brouillerait avec l'Europe mène finalement à l'instauration de ce qu'on appellera plus tard la Monarchie de Juillet. En tant qu'instigateurs des insurrections de juillet 1830, les Républicains auraient pu s'organiser et élaborer préalablement un programme, légitimer leur présence et le régime qu'ils défendent, afin de revenir au pouvoir. [...]
[...] C'est à cette époque qu'Armand Marrast crée un Parti Républicain d'extrême gauche, afin de défendre les valeurs républicaines. Or certaines de ces valeurs ainsi que des symboles vont se retrouver portés par la Monarchie de Juillet. En effet, on note tout d'abord la conservation du Drapeau Tricolore, d'origine révolutionnaire, mais également républicaine. La mise en place d'une certaine laïcité, et ce notamment dans l'enseignement rappelle le grand principe républicain, tout comme l'égalité des trois religions. L'une des aspirations de la République est l'alphabétisation et donc démocratisation de l'école, ce qu'entreprend le gouvernement avec la Loi Guizot en 1833. [...]
[...] Liesse de la foule la nuit Les Républicains promènent des cadavres sur une charrette à la lueur des torches (Berstein et Milza) * 24 février : Paris se couvre de barricades. La Garde nationale crie Vive la réforme ! Le roi abdique en faveur du comte de Paris, son petit fils. Mais les chefs républicains fondent un gouvernement provisoire (composé de 11 républicains modérés et avancés dont Ledru Rollin, Lamartine, Louis Blanc) qui proclame la République. Paris vit ce que Lamartine appelle l'illusion lyrique de février à mai 1848. [...]
[...] et qui conduit à une éviction des Républicains en France Beaucoup de Républicains s'enfuient à l'étranger, en effet le régime en place ne leur est pas favorable. La plupart vont en Belgique, car c'est assez proche de la frontière française, d'autres restent à Paris, mais se font très discrets. Quelques un furent aussi victime de la Terreur blanche, comme un inconnu qui selon un journal de droite cria avant de mourir Vive la république[1][1][2][1]1 . mais finissent par s'y opposer à partir de 1815 avec les bonapartistes aux Bourbons Par la création du parti libéral a. [...]
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