« Palais de la mort », c'est ainsi que Chateaubriand définit la pensée contre-révolutionnaire. Ce cadavre oublié, momifié, idéologie du refus et du passé, a pourtant été constitutive de l'accouchement de notre modernité. Coalescente de la Révolution, la contre-Révolution en formule une vérité. Et, comme son négatif, elle n'est pas un bloc. Ainsi du paysan vendéen en lutte à Joseph de Maistre savoyard théocrate, de Burke whig irlandais aux « jeunes gens » de Thermidor ce qui est manifeste dans le mouvement contre-révolutionnaire, c'est son hétérogénéité. Le problème se pose: qu'est-ce qu'être contre-Révolutionnaire ? Etre contre-révolutionnaire, est-ce être pour le « contraire de la Révolution », ou bien est-ce être pour une « Révolution contraire » ? J'ai choisi de présenter trois phases de la contre-révolution : l'action, la réaction et la construction. L'exposé a pour but de définir ce qu'est être contre-révolutionnaire, et j'ai choisi dans ma problématique de critiquer une citation de Joseph de Maistre pour ne pas tomber dans une dérive factuelle ou bien dans l'autre sens de sortir de l'histoire et de tomber dans la philosophie politique. Si être contre-révolutionnaire, c'est être dans l'action face à l'urgence révolutionnaire; être contre-révolutionnaire, c'est aussi formuler une pensée réactionnaire face à l'histoire en déroulement, enfin, être contre-révolutionnaire, c'est reconstruire contre l'histoire.
[...] Cette reconstruction est en quelque sorte un acte politique qui se croyait anodin alors qu'il nécessitait une révolution contraire. Enfin, la Contre-révolution se sait déjà morte avant de s'éteindre c'est ainsi que ses figures littéraires finiront par entrer dans un mysticisme, l'histoire comme déshumanisation et désespérance. On comprend le peu de succès qu'aura cette idéologie mort- née, pour autant l'inspiration qu'elle insufflera à Maurras dans une relecture de Joseph de Maistre inspirera un moment l'extrême droite, puis la relecture que fera Emil Cioran de cette histoire désespérante alimentera une vision nihiliste de l'être humain. [...]
[...] En effet, la Restauration est tout sauf un édifice contre-révolutionnaire. La Charte constitue le consensus des élites pour une constitution alliant monarchie et parlementarisme elle est révolutionnaire car écrite et traditionnelle car octroyée, par conséquent elle n'est pas conforme à l'idéologie contre-révolutionnaire. Être contre-révolutionnaire c'est être ultra refuser la charte, estimer que l'ordre divin doit gouverner le monde politique. Cette incarnation de la contre-révolution va se manifester à travers le retour de Charles le retour du courant ultramontain, la volonté d'alliance du trône et de l'autel qui scinde les ultras en deux camps les extrémistes tels que La Bourdonnaye et Chateaubriand plus modéré. [...]
[...] Être contre-révolutionnaire c'est formuler une pensée réactionnaire face à l'Histoire 1. C'est être traditionaliste et critiquer le volontarisme constitutionnel C'est être théocrate et voir la Révolution comme un mal nécessaire La synthèse bonaldienne. III. Être contre-révolutionnaire c'est vouloir reconstruire un nouvel édifice à la mesure de l'édifice révolutionnaire Voir dans la Restauration une comédie de quinze ans (Bonald) 2. Le rétablissement de la monarchie qu'on appelle contre-révolution ne sera pas une révolution contraire mais bien le contraire de la révolution (Joseph de Maistre, Considérations sur la France, p160) Bibliographie Michel Vovelle, La mentalité révolutionnaire, éditions sociales Utilisé : chapitre 16 Sur l'autre rive : émigrés de l'extérieur, émigrés de l'intérieur. [...]
[...] C'est être dans l'armée du duc de Condé fer de lance de la Contre-révolution, qui après quelques opérations sans gloire est réduit à l'impuissance. Pour autant l'image qui est la plus répandue est celle du solitaires telle qu le marquis de Carabas, qui en rentrant de l'émigration en oripeaux n'a rien appris et rien oublié Être contre révolutionnaire en tant qu'action marque par sa difficulté à se constituer en un mouvement homogène : et c'est de là sa faiblesse et c'est pour cela qu'elle ne réussira pas par l'action. [...]
[...] Qu'est-ce qu'être contre-révolutionnaire ? Palais de la mort c'est ainsi que Chateaubriand définit la pensée contre-révolutionnaire. Ce cadavre oublié, momifié, idéologie du refus et du passé, a pourtant été constitutive de l'accouchement de notre modernité. Coalescente de la Révolution, la contre-Révolution en formule une vérité. Et, comme son négatif, elle n'est pas un bloc. Ainsi du paysan vendéen en lutte à Joseph de Maistre savoyard théocrate, de Burke whig irlandais aux jeunes gens de Thermidor ce qui est manifeste dans le mouvement contre- révolutionnaire, c'est son hétérogénéité. [...]
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