Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, désireuse de concevoir sa propre arme à destruction massive, la France, alors présidée par le général de Gaulle, lance son programme nucléaire. Un commissariat à l'énergie atomique ayant pour mission la conception de la bombe atomique est alors créé le 8 mai 1945. En 1957, un site dédié à la réalisation d'essai nucléaire est défini en Algérie, à l'époque département français. Celui-ci sera notamment choisi pour son isolement et sa nature désertique.
Ainsi, entre 1960 et 1966, dix-sept essais nucléaires seront effectués, exposant volontairement les soldats et les autochtones aux radiations émises. Un des buts cachés de ses essais était notamment d' « étudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l'homme par l'arme atomique », comme nous le verrons par la suite. Les risques étaient donc connus du gouvernement.
On peut alors se demander si la recherche peut légitimer ces expositions aux radiations nucléaires, malgré la connaissance des risques auxquels ont été exposés les soldats français et les autochtones lors des essais en Algérie.
Longtemps sous-estimés par le gouvernement français, ces risques apparaissent aux yeux du public, notamment grâce à la publication de documents autrefois classés secret-défense et aux témoignages de vétérans qui s'organisent en association. Pourtant, tout en affirmant vouloir être transparent, le gouvernement continue à bloquer certaines informations sur toute cette période.
[...] Les essais nucléaires français en Algérie : un risque connu peut-il être dissimulé au nom de la recherche ? Sommaire I. Un risque connu par le gouvernement a. Les différents tirs b. Connaissance du risque II . mais sous-estimé c. Des conséquences dramatiques pour la santé d. [...]
[...] Treize tirs souterrains seront alors réalisés entre le 3 novembre 1961 et le 16 février 1966, au Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis (CEMO) à In Ecker, dans le Hoggar à quelques centaines de kilomètres au sud de Reggane. Par ailleurs, selon l'estimation de l'époque, la population sédentaire vivant dans un rayon de 100 km autour d'In Ecker ne dépassait pas 2.000 habitants. Les tirs sont alors réalisés dans des galeries creusées horizontalement et se terminant en colimaçon, cela afin de diminuer la puissance du souffle des explosions. Un bouchon de béton fermait également l'entrée des galeries. [...]
[...] Chose encore plus frustrante, on se rend compte que l'Armée française était au courant des risques mais qu'elle les a tout simplement écartés, au profit de la recherche en termes d'énergie nucléaire. Ces vérités apparaissent également par l'édition, par l'observatoire des armes nucléaires françaises, et qui seront reprises par de nombreux médias (La lettre de Damoclès, le Parisien) d'un document de synthèse de 260 pages classé confidentiel. Ce Rapport sur les essais nucléaires français (1960-1996) dont le tome I est intitulé La genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO) est le premier tome d'une série de quatre, rédigés par la DIRCEN (Direction des Centres d'Expérimentations Nucléaires), probablement après l'arrêt définitif des essais nucléaires décidé par Jacques Chirac. [...]
[...] Un commissariat à l'énergie atomique ayant pour mission la conception de la bombe atomique est alors créé le 8 mai 1945. En 1957, un site dédié à la réalisation d'essai nucléaire est défini en Algérie, à l'époque département français. Celui-ci sera notamment choisi pour son isolement et sa nature désertique. Ainsi, entre 1960 et 1966, dix-sept essais nucléaires seront effectués, exposant volontairement les soldats et les autochtones aux radiations émises. Un des buts cachés de ses essais était notamment d'« étudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l'homme par l'arme atomique comme nous le verrons par la suite. [...]
[...] Nous utiliserons ce rapport ainsi que des études qui ont été faites afin de démontrer que l'Armée française avait connaissance des risques du nucléaire. Il semble par contre difficile de faire une règle absolue de n'exposer à cette dose que des personnes de plus de 40 ans, comme ce serait recommandable du point de vue des effets génétiques. Source : Rapport sur les essais nucléaires français (1960-1996) - Tome I La genèse de l'organisation et les expérimentations au Sahara (CSEM et CEMO), p83 L'Armée savait donc que les soldats, exposés au nucléaire pouvaient transmettre génétiquement des maladies à leur descendant. [...]
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