(...) Trois strates linguistiques d'origine indo-européenne ont concouru à l'émergence du français :
? Une langue celtique, parlée par les gaulois, qui a laissé peu de traces : un peu plus de cent mots : c'est un substrat accessoire.
? Le latin, présent au II ème siècle avant JC dans une partie de la Gaule, puis au Ier siècle avant JC dans toute la Gaule. La romanisation de la société gauloise s'est étalée sur plusieurs siècles, elle a été administrative, religieuse et linguistique, et ce processus fut spontané.
Le latin est devenu la langue du pouvoir, la langue de l'écrit, de l'administration, de la promotion sociale pour les familles aristocratiques gauloises, d'autant qu'après la phase de conquête brutale, la société romaine intégrait les populations conquises (Claude, empereur du Ier siècle est d'origine gauloise).
Mais après le IV ème siècle, on parle en Gaule un latin altéré.
? Le superstrat germanique, issu des invasions germaniques (dont les Francs) a légué beaucoup de termes lexicaux (ex : franc = libre) et distingué le français.
Au bout du compte, si le latin l'a emporté, il a néanmoins subi trois défaites dans l'espace français.
Dans :
? La France du Nord et de l'Est où les Germains sont plus nombreux. Au nord : le flamand. En Lorraine du Nord : le mosellan. En Alsace où les Alamans ont imposé leur langue : l'alsacien.
? La France de l'ouest, en Bretagne : région celtique qui a subi une receltisation après la romanisation. Cette receltisation est un effet de l'arrivée aux V ème et VI ème siècles de populations celtes venant des îles britanniques, lesquelles fuyaient les invasions germaniques qui touchaient les îles britanniques.
? L'extrême Sud Ouest où le basque a résisté de part et d'autre des Pyrénées, dans une région où le pouvoir romain s'est désagrégé plus rapidement qu'ailleurs.
La première trace écrite de proto-français se trouve dans les Serments de Strasbourg, rédigés en 842 et connus par une copie datant du X ème siècle : Louis le Germanique et Charles le Chauve y font alliance contre leur frère Lothaire (tous trois fils de Louis le Pieux et petits-fils de Charlemagne).
On a pu établir qu'il y a eu des différences précoces entre les parlers du Nord et du Sud de la France, distinguant ainsi les langues d'Oc et celles d'Oïl, différences attestées à partir du XII ème siècle et qui suggèrent que le sud de la France a été moins concerné par l'installation des Francs ; les langues d'Oc sont plus proches du latin et des autres langues romanes (...)
[...] Ce phénomène est à intégrer dans le nivellement linguistique mondial. Le déclin des langues régionales au XX ème siècle a conduit l'Etat à cesser de combattre les langues régionales. En 1951, la loi Deixonne introduit l'enseignement facultatif de plusieurs langues régionales : breton, basque, occitan et catalan avec une épreuve au baccalauréat et un enseignement universitaire. Les locuteurs sont encore nombreux en Corse. Concernant le breton, on ne compte plus que 300000 locuteurs pour de bretons et des locuteurs ont plus de 60 ans. [...]
[...] Le superstrat germanique, issu des invasions germaniques (dont les Francs) a légué beaucoup de termes lexicaux (ex : franc = libre) et distingué le français. Au bout du compte, si le latin l'a emporté, il a néanmoins subi trois défaites dans l'espace français. Dans : La France du Nord et de l'Est où les Germains sont plus nombreux. Au nord : le flamand. En Lorraine du Nord : le mosellan. En Alsace où les Alamans ont imposé leur langue : l'alsacien. [...]
[...] Les élites de la France méridionale adoptent spontanément la langue française alors que la population de base conserve ses dialectes. Cette extension est liée notamment à : La recherche de la distinction : parler la langue du pouvoir, de la cour, de la culture et de l'administration, La recherche de la commodité : l'essor des échanges pousse à développer une langue utilisable au-delà de sa propre province : le français, c'est aussi la langue des négociants. II Le français à la conquête de la France et du monde ( jusqu'en 1914) La Renaissance est un tournant pour la langue française : pendant cette période s'opèrent deux changements majeurs : L'éclosion de l'humanisme : les humanistes multiplient les traductions du latin en français : en livres publiés à Paris sur 10 sont en latin, en 1550, c'est plus de la moitié des ouvrages qui sont publiés en français. [...]
[...] Le dictionnaire met 60 ans à paraître : dans cette époque d'autoritarisme, l'Académie Française a seule le pouvoir de publication : avant 1694, il est interdit de publier un dictionnaire de français : Le dictionnaire de Pierre Michelet est édité à Genève en 1680. Celui d'Antoine Furetière à Amsterdam en 1690. L'Académie reçoit en son sein l'élite intellectuelle de l'époque dont Vaugelas. Elle se fractionne ensuite avec la création de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres en 1664 et de l'Académie des Sciences en 1666. Plus tard, s'y ajoute l'Académie des Sciences Morales et Politiques et l'Académie des Beaux-Arts. [...]
[...] On a pu établir qu'il y a eu des différences précoces entre les parlers du Nord et du Sud de la France, distinguant ainsi les langues d'Oc et celles d'Oïl, différences attestées à partir du XII ème siècle et qui suggèrent que le sud de la France a été moins concerné par l'installation des Francs ; les langues d'Oc sont plus proches du latin et des autres langues romanes. La frontière entre langues d'Oc et d'Oïl va des Alpes à la Gironde, avec différents patois et dialectes dans chacune des 2 zones ; les limites entre les dialectes sont d'ailleurs assez floues, il s'agit plus d'un continuum linguistique que de limites nettes entre deux parlers. A noter qu'au Moyen-Age, l'occitan est une langue de culture et de prestige au-delà des frontières de la France actuelle. [...]
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