L’esclavage aux Etats-Unis avant la Guerre de Sécession

Résumé du document

L'esclavage avant la Guerre de Sécession ( 1861-1865 ) aux Etats-Unis est un vaste sujet, d'abord par son étendue historique ( plus de deux siècles d'histoire ), mais aussi par les conséquences essentielles qu'il a eu sur ce pays. Qui ne connaît pas son histoire n'a pas les fondements pour comprendre celle des Etats-Unis, du XVIIème au XIXème, et même en fait jusqu'à nos jours.
L'esclavage est lié à la Guerre de Sécession, en étant la cause principale. C'est lui qui a mené les Etats du Nord ( à l'origine, le Massachusetts, Rhodes Island, Connecticut, et New Hampshire ) et du centre ( New Jersey, New York, Pennsylvanie, et Delaware ) à s'opposer à ceux du Sud ( Caroline du Nord et du Sud, Virginie, Maryland, et Géorgie ) après une crise durant depuis le début du XIXème.

Problématique : En quoi l'esclavage aux Etats-Unis, de ses débuts jusqu'à l'aube de la Guerre de Sécession, est-il la cause et le reflet des divisions internes et des contradictions de tout un pays ?

Extraits

[...] Les politiques esclavagistes en général se durcissent. Les Blancs américains prennent conscience de l'opportunité économique que représentent les Noirs. Les relations esclaves maîtres sont néanmoins encore du domaine du partenariat, mais le développement de la traite fait peu à peu évoluer les mentalités. Avec les codes noirs, le Noir devient un nègre, différent et inférieur par essence. Esclave pratiquement à vie, il ne peut plus sortir ou presque de sa condition, qui devient héréditaire. Le XVIIIème siècle ne voit guère d'améliorations perceptibles de son statut. [...]

[...] La Constitution de 1787 ne légifère pas sur l'esclavage, qui reste compétence des Etats, mais prend en compte la population servile pour les 3/5 de celle libre dans la détermination du nombre de représentants des Etats. Un compromis interdit au Congrès d'intervenir sur la question de l'esclavage pendant 20 ans. Suite à la Guerre d'Indépendance, la condition des esclaves s'améliore, dans les Etats du Centre, et aussi du Sud profond (où les planteurs importent des Noirs par dizaines de milliers, anticipant sur 1807). [...]

[...] Il n'y a pas d'idéologie raciste, seulement une conscience de la couleur. La distinction Blanc-Noir reste surtout sociale, et l'esclavage lui-même se justifie d'abord par une nécessité économique. Ce n'est qu'à partir de 1660 qu'il devient une question de race, de couleur, une distinction ethnique. Un tel changement est lié au développement du commerce triangulaire (Royal African Company en 1672), et à la production de tabac, dont seuls les Noirs peuvent se charger en raison de la difficulté de la récolte. [...]

[...] Les fugitifs, ou marrons sont réprimés encore plus durement. A partir du XIXème siècle, dans un esprit paternaliste issu en partie des idéaux de la Guerre d'Indépendance, le maître éduque ses esclaves favoris et surtout cherche à gérer tous les aspects de leur vie, s'immisçant dans les relations de couple (il marie, choisit le nom des enfants, etc.). Mais un tel mouvement ne dure qu'un temps, et en 1840, au Sud, en réponse au mouvement abolitionniste, les Codes Noirs se durcissent et les planteurs cessent d'éduquer leurs esclaves. [...]

[...] Le nombre d'esclaves passe de en 1740 à en 1760. Il est important de noter que les propriétaires d'esclaves dans le Sud, qui concentrent le plus de richesses et d'influence, restent minoritaires numériquement. Les Sudistes blancs et pauvres sont oubliés. Après la Guerre d'Indépendance, l'économie du Sud est dévastée. L'esclavage reprend en raison de la nouvelle culture du coton (permise par l'invention de l'égreneuse à coton qui la rend rentable) et du besoin de main-d'œuvre à l'Ouest. En 1820, les Etats du Sud ont un rendement 30 fois supérieur à celui de 1793, et le nombre d'esclaves a doublé par rapport à 1800. [...]