L'ère du témoin, Annette Wieviorka (2002), Shoah, histoire des Juifs, devoir de mémoire, analyse de témoignages, ghetto de Varsovie, Oneg Shabbat, historiographie, camps de concentration
Annette Wieviorka est une historienne française née en 1948. Elle est spécialiste de la Shoah, de l'histoire des Juifs au XXe siècle, de l'histoire du génocide et de la construction de la mémoire. En 1992, elle publie sa thèse, "Déportation et génocide-Entre la mémoire et l'oubli" qu'elle avait soutenu à l'université Paris XIII Nanterre. Elle s'intéresse déjà aux témoignages de la Shoah. Elle a des liens avec la Shoah en quelque sorte puisque ses grands-parents, juifs polonais sont arrêtés à Nice, pendant la guerre et déportés à Auschwitz. Dans les années 1970, elle est professeur de langue et civilisation françaises à Guangzhou.
[...] Mémoire et témoignage Le témoignage est devenu, de nos jours, une pratique sociale impérative et quasiment systématique. La Shoah ouvre l'ère du témoignage de masse. L'enregistrement systématique des témoins du génocide permet de connaître les faits et constitue une certaine base d'information pour les historiens. Or les historiens se montrent réservés quant à l'utilisation de cette technique dont ils soulignent la fragilité et la possibilité de l'utiliser à diverses fins en fonction du contexte et du but poursuivi par le témoin. [...]
[...] Mais écrire l'histoire est avant tout l'objet des historiens, rappelle Wieviorka. Les victimes prennent rapidement conscience qu'elles sont les seules capables de témoigner. Témoigner pourquoi ? Pour, ne pas oublier un peuple avec sa culture, pour que l'histoire ne s'écrive pas par les nazis, mais aussi pour laisser une trace de leur existence dans l'histoire. Le but est donc de recueillir des documents. Le groupe d'archivistes : Oneg Shabbat récupère des documents dans les ghettos à Varsovie ou Lodz et des archives voient le jour notamment à Varsovie, dès les premiers jours d'occupation allemande. [...]
[...] Le procureur, Hausner choisit les témoins à la condition qu'ils aient déjà témoigné par le passé. Le témoin devient en quelque sorte un professionnel. Eichmann s'efface devant les victimes, il n'est plus le protagoniste. Le procès est aussi novateur sur l'expression des témoignages, ici les témoins peuvent s'exprimer en yiddish. Alors que les livres-témoignage formaient une sorte de mémoire fermée, les nouveaux témoignages et récits de vie dans les camps forment une mémoire collective. C'est véritablement à la fin des années 1950 que l'intérêt pour le génocide naît. [...]
[...] En somme, l'ouvrage d'Annette Wieviorka fait date dans l'historiographie de la mémoire et du témoignage. Le témoignage de la personne vivante ou en vidéo est indispensable. Les historiens s'intéressent aux Hommes, mais l'histoire ne peut jamais se réduire aux témoins. Il faut qu'il y ait une pédagogie autour du témoignage, des explications que ne possède pas le témoin en dehors de sa propre expérience. Au fil de l'avènement du témoin, ce dernier est victime du risque de devenir un « document vivant ». La figure témoin émerge donc avec le génocide des Juifs. [...]
[...] L'ère du témoin – Annette Wieviorka (2002) Annette Wieviorka est une historienne française née en 1948. Elle est spécialiste de la Shoah, de l'histoire des Juifs au XXe siècle, de l'histoire du génocide et de la construction de la mémoire. En 1992, elle publie sa thèse, « Déportation et génocide – Entre la mémoire et l'oubli » qu'elle avait soutenu à l'université Paris XIII Nanterre. Elle s'intéresse, déjà aux témoignages de la Shoah. Elle a des liens avec la Shoah en quelque sorte puisque ses grands-parents, juifs polonais sont arrêtés à Nice, pendant la guerre et déportés à Auschwitz. [...]
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