Un phénomène multiforme et complexe, suscitant dans l'immédiat après-guerre tensions, passions et malaise. Chronologie de l'épuration. Les épurations. Un phénomène juridique, politique et social. Un phénomène difficile à quantifier et au coeur d'un débat historiographique. Les chiffres de l'après-guerre et leurs sources. Peter Novick (1968) : l'amorce d'une reconsidération du phénomène, tant qualitative que quantitative. Henry Rousso (1992) : un bilan de l'épuration définitif ?
[...] Il affirme le premier que l'épuration touche tant au passé, qu'au présent et à l'avenir. Méthode d'Aron : celui-ci s'est servi des statistiques disponibles pour quelques départements pour revoir les chiffres officiels à la hausse (en les multipliant par 3 ou 4). Objections : les exemples données par Aron ne justifie pas un tel rapport, mais au maximum 2.5 ; au-delà, Aron passe sous silence les cas où résultats officiels et statistiques départementales concordent. Globalement, le principe même de son extrapolation paraît improbable. [...]
[...] Bilan social de l'épuration : Globalement, les humbles sont moins touchés que les nantis (avocats et connaissance de la procédure) : 1/3 des patrons acquittés, des commerçants, professions libérales, militaires ou policiers mais seulement 1/10 des paysans, ouvriers ou employés (pour la plupart, jeunes issus des milieux populaires, entrés dans la Milice). Collaboration militaire sanctionnée à politique à 50% et administrative à 33%. L'épuration n'a pas été la simple application brutale d'une justice populaire de classe ; elle a favorisé certains pans de la société. Pour autant, l'épuration n'est pas un prétexte pour apurer de vieux comptes : pas de poussée d'anticléricalisme ni de lutte des classes. II. [...]
[...] Par ailleurs de ces dossiers étaient vides : existence d'un sas de sécurité freinant la répression et limitant les bavures. Deuxième conclusion : erreurs de transcription et d'addition. Ainsi, dans la deuxième source, le nombre de dossiers est supérieur au nombre d'individus jugés. Nombre d'individus jugés en 1948 plus élevé qu'en 1951- 1954 alors que l'épuration se poursuit. Troisième conclusion : il n'est fait nulle part mention des sentences rendues par les tribunaux militaires (qui dépendent du ministère de la Défense et non de la Justice). Le CHGM montre ainsi qu'il faut rajouter environ 770 exécutions. [...]
[...] Les épurations Politique / économique / administrative / intellectuelle / individuelle Première cible : le régime né de la défaite. Epuration intellectuelle contre les Français engagés dans une collaboration idéologique active (journalistes, propagandistes, écrivains). Ampleur limitée (quelques dizaines de milliers de personnes) mais sévérité des juges (Robert Brasillach). Epuration dirigée contre la collaboration économique, difficile à établir (où placer la barre entre nécessité économique et recherche du profit Très peu de condamnés (si ce n'est Louis Renault, mort en prison). [...]
[...] D'où une hausse sensible de l'épuration légale passant de 767 à 1536. Finalement, le bilan global a été de morts environ (8000 à 9000 exécutions sommaires et 1500 à 1600 condamnations). Mais aucune précision sur les autres sentences (non connaissance du nombre de dossiers traités par les tribunaux militaires). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture