Au sortir de la Première Guerre Mondiale, qui révèle le déclin du poids de l'Europe dans le monde au profit des Etats-Unis d'Amérique, la France regrette la « Belle Epoque » d'avant.
L'entre-deux-guerres est souvent présenté comme une période de sclérose et de déclin en France, et comme n'étant rien d'autre que cela. Pourtant, la réalité est, comme bien souvent, plus complexe qu'il n'y paraît et plus nuancée que l'image qu'on peut s'en faire plusieurs décennies après.
Il convient donc de se demander en quoi l'entre-deux-guerres, bien qu'elle ait comporté plusieurs échecs à différents niveaux, fut à de nombreux égards et à différents moments une période d'espérance, de renouveau, d'ambition et d'apaisement réels en France, et ne peut par conséquent pas être réduite à une descente aux enfers menant à la Seconde Guerre Mondiale et à la chute de la IIIe République.
[...] En effet, lors des grèves à Berlin en 1923, les travailleurs français remplacent en nombre les travailleurs allemands, démontrant une fois de plus leur patriotisme. Mais dans le même temps, la France participe à la mise en place et aux premiers tâtonnements de la Société des Nations qui entre en application officiellement en janvier 1920 dans un but proclamé de garantie de la paix. Des courants favorables à une Europe unie naissent en France, alors qu'Aristide Briand arrive au ministère des Affaires Etrangères avec une volonté de conciliation avec l'Allemagne et que Coudenhove-Kalergi publie Paneuropa. [...]
[...] Inenvisageables vingt ans plus tôt, ces mesures confèrent à la France l'image d'un pays moderne et volontaire, où patronat et syndicats s'accordent sur des conventions collectives accords de Matignon le 7 juin 1936. Mais le cabinet Blum se heurte à la propagande raciste des ligues - Blum est à la montée des tensions et aux finances qui font défaut pour mener à bien les réformes. C'est ainsi que Camille Chautemps est nommé Président du Conseil.Son cabinet est marqué par l'immobilisme, sauf la nationalisation des chemins de fer en 1937 qui aboutit à la création de la S.N.C.F. La France n'est prête ni matériellement ni moralement à la guerre. [...]
[...] Mais lorsque, le 30 septembre 1938, Daladier revient en France après avoir signé avec l'Allemagne et le Royaume-Uni les accords de Munich, il est accueilli en héros par un grand nombre de Français qui croient ainsi avoir évité la guerre et un choc frontal avec l'Allemagne. SI la France cède donc aux revendications de Hitler et à ses coups de force de 1935 à 1939, ce n'est pas forcément un signe de faiblesse, ou du moins pas uniquement, car elle le fait parfois pour de bonnes raisons, même si ses espoirs s'avèrent déçus. Cependant, l'usure du pouvoir est réelle et ne doit pas être minimisée. [...]
[...] L'entre-deux-guerres est en France une période contrastée de transitions, interrompues et accélérées à la fois par la guerre, mais qui débouche sur les Trente Glorieuses et notre actuelle Vème République. Bibliographie indicative Les Inquiétudes de la raison. [...]
[...] Cette crise n'est pas spécifique à la France, et lorsqu'en 1922 Raymond Poincaré, issu de la droite musclée, arrive à la présidence du Conseil, il parvient à remettre à flot le pays, mais son usage des politiques classiques, mécontente les Français qui en 1924, portent le Cartel des Gauches au pouvoir, avec le radical Édouard Herriot à la présidence du Conseil. Bien que la haine contre l'Allemagne persiste, l'unité a tendance à se déliter à l'approche du milieu des années 1920. [...]
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