La Grande-Bretagne fortement éprouvée par la guerre du Transvaal (1902) s'inquiète de plus en plus de la politique d'armement naval poursuivie par le Reich ; c'est pourquoi elle se décide à renoncer à ses traditions isolationnistes ; après l'échec des négociations avec l'Allemagne, elle envisage d'accepter les avances de Delcassé pour amorcer un rapprochement. Or encore faut-il que l'opinion qui en ce début de siècle tend à s'affirmer accepte cette alliance. C'est l'enjeu de la visite d'Edouard VII à Paris
[...] C'est la raison pour laquelle Edouard VII n'apprécie guère Guillaume II qui par ailleurs est son "neveu", car jusqu'en 1914 la monarchie est le cadre de la plupart des Etats, et de multiples mariages ont uni les différentes dynasties en une vaste famille créant des liens personnels bien commodes parfois. C'est, également, par souci de répliquer aux déplacements, bruyants et répétés du Kaiser qu'Edouard VII a décidé de rendre visite aux principaux chefs d'Etat européens. Conclusion Les accords de 1904 ne sont pas salués par une totale unanimité. En France, la question de Terre-Neuve suscite de vives attaques de l'opposition. [...]
[...] Le retournement de l'opinion : Edouard VII plébiscité A. La francophilie du "roi pacificateur" Sans s'émouvoir de cet accueil des plus froids, Edouard VII emporte, par son sens de l'opinion, l'adhésion populaire. Il multiplie, à l'Elysée comme il l'a fait à la chambre des communes britannique, les déclarations d'amitié ; il dit "sa chaude affection" pour la nation française. Lorsqu'il accède au trône à soixante ans, il a pu venir à maintes reprises en France où il a goûté comme prince de Galles aux plaisirs de la vie parisienne réprouvés par la morale victorienne. [...]
[...] L'Allemagne est sur le point de dépasser au plan industriel sous certains aspects les positions britanniques (métallurgique et chimique). Sur le terrain commercial également l'affaiblissement apparaît : les pratiques protectionnistes de ses concurrents placent la Grande Bretagne dans une position de plus en plus délicate. Inquiète du développement rapide de la flotte de guerre allemande, consciente désormais des méfaits de la concurrence germanique sur les marchés extérieurs, l'opinion anglaise manifeste à partir de 1901 une antipathie croissante à l'égard du Reich. [...]
[...] Le "système Delcassé" "La visite . répond à l'objet que se propose en Europe le système politique auquel nous appartenons" (l.12-14) souligne le Figaro. Réalisant la synthèse de aspirations contradictoires de la IIIème République - l'expansion coloniale et la vigilance en Europe - Delcassé estimait avec l'Empire colonial nécessaire l'expansion de l'Empire français, contrairement à son prédécesseur Hanotaux, il n'envisageait aucune concession à l'Allemagne. L'ambassadeur à Londres, Paul Cambon, élément avancé du "grand dessein" diplomatique a entamé dés le 6 août 1902, une série de négociations. [...]
[...] C'est l'enjeu de la visite d'Edouard VII à Paris. Finalement, celui-ci emporte l'amitié des Français malgré les protestations nationalistes des premières heures qui témoigne d'un courant d'anglophobie encore vivace depuis Fachoda Plus qu'une alliance militaire, c'est avant tout une liquidation du contentieux colonial que prépare la rencontre Loubet -Edouard VII autant qu'une redéfinition des relations diplomatiques en Europe (III). I. L'hostilité du courant nationaliste à l'égard de la "perfide Albion " A. L'anglophobie tenace depuis Fachoda Le rapprochement franco-britannique est soumis quant à sa réalisation à la réaction du peuple français, d'où l'enjeu de la visite d'Edouard VII. [...]
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