Le XIX° siècle est le siècle de l'école. Sans doute l'école n'est-elle pas le seul moyen de parvenir à l'instruction et à l'éducation : la famille, l'environnement, le milieu de vie ont également un rôle essentiel. Mais le siècle croit aux vertus de l'institution. Les classes dirigeantes d'abord, puis des groupes sociaux de plus en plus étendus établissent un rapport étroit entre l'acquisition des connaissances et le cadre scolaire. L'enseignement secondaire connaît un essor important lors du XIX° siècle, en effet de 1820 à 1876, le nombre d'élèves du secondaire est multiplié par trois, passant de 50 573 à 154 673. Au XIX° siècle, c'est un terrain d'intervention essentiel pour l'Etat.
Se pose alors la question du contrôle de cette institution. L'Etat entend affirmer des prérogatives, nouvelles en somme pour lui, face à l'Eglise qui considérait l'enseignement comme une de ses missions traditionnelles. L'instruction devient un devoir autant qu'un droit de l'Etat qui la transforme en service public. L'enseignement secondaire, reconstitué par Bonaparte, renoue avec beaucoup de traits de l'Ancien Régime et garde seul ou presque la mission de fonder les élites de la nation. Il sert de théâtre à une lutte entre l'Eglise et l'Etat. L'Etat essaie de s'immiscer dans l'enseignement des jeunes filles qui était jusqu'alors dispensé par l'Eglise et dont il se désintéressait.
En quoi et dans quel but l'enseignement secondaire au XIX° siècle est-il un terrain d'intervention essentiel pour l'Etat ?
[...] L'association, aux yeux de Duruy, est un modèle. Elle a pourtant peu d'imitateurs et les cours sont rares qui arrivent à se donner une organisation en cycle de deux ou trois ans. L'entreprise a essentiellement une valeur symbolique, montrant ce que peut être une instruction féminine toujours spécifique, mais d'où l'influence de l'Eglise est absente. Mais l'échec de Duruy conforte les républicains dans leur anti-cléricalisme : Il faut que la femme appartienne à la science ou qu'elle appartienne à l'Eglise B. [...]
[...] Guizot dépose en janvier un projet sur la liberté de l'enseignement secondaire. L'Etat garderait le droit d'inspection, les directeurs devraient se soumettre à des conditions de grade. La Chambre vote l'ensemble du projet en mars 1837 mais maintient les ordonnances sur les écoles ecclésiastiques. C'est la chute du gouvernement en 1848 qui empêche le projet de passer devant la Chambre des Pairs. En janvier 1849, le ministre Falloux met en place une commission extraparlementaire, présidée par Thiers. Dans la sous-commission de l'enseignement secondaire, sous l'influence de Monseigneur Dupanloup, évêque d'Orléans, on élabore un partage entre l'Etat et l'Eglise, entre l'Université qui gère l'enseignement public et les établissements libres dont la plupart relèvent du clergé et des congrégations La commission accorde cependant à l'Eglise un allègement des conditions pour ouvrir une école secondaire et surtout reste muette sur les congrégations et les jésuites, interdits d'enseignement en 1828. [...]
[...] L'enseignement secondaire est d'abord un enseignement de la traduction, et plus particulièrement de la version. La version latine est obligatoire dans toutes les divisions classiques, de la sixième jusqu'au baccalauréat : ses défenseurs affirment qu'elle entraîne au maniement de la phrase complexe et qu'elle affermit par là l'intelligence. Le modèle latin est très prégnant et l'étude des langues vivantes s'en inspire largement : les versions anglaise et allemande sont valorisées aux dépens de la langue parlée. L'enseignement du français s'épanouit dans la composition française et l'explication de texte, en seconde et en première. [...]
[...] L'Enseignement secondaire en France au XIX° siècle Le XIX° siècle est le siècle de l'école. Sans doute l'école n'est-elle pas le seul moyen de parvenir à l'instruction et à l'éducation : la famille, l'environnement, le milieu de vie ont également un rôle essentiel. Mais le siècle croit aux vertus de l'institution. Les classes dirigeantes d'abord, puis des groupes sociaux de plus en plus étendus établissent un rapport étroit entre l'acquisition des connaissances et le cadre scolaire. L'enseignement secondaire connaît un essor important lors du XIX° siècle, en effet de 1820 à 1876, le nombre d'élèves du secondaire est multiplié par trois, passant de à Au XIX° siècle, c'est un terrain d'intervention essentiel pour l'Etat. [...]
[...] Ainsi un moderniste, Raoul Frary, dénonce dans La Question du latin (1885) les valeurs de l'enseignement secondaire (esprit d'obéissance, valorisation de l'ennui, refus du libre examen) et affirme en particulier la parfaite inutilité du latin. Il propose donc que le latin soit remplacé par la géographie : au monde clos de la rhétorique, il convient de lui substituer l'ouverture sur l'univers infini. B. Former les élites de la nation Entre 1800 et 1880, seuls 2 à de la classe d'âge masculine accède à l'enseignement secondaire. [...]
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