Dans la France de la seconde moitié du XVIIe siècle, l'un des sujets de préoccupation majeure des autorités politiques, administratives et religieuses réside dans l'errance enfantine. Le danger potentiel que représentent ces enfants conduit les autorités à agir sur deux fronts. D'une part, elles mènent une politique d'enfermement et, d'autre part, une vaste campagne de scolarisation.
Au XIXe siècle, l'enfance constitue toujours un problème pour ce qui est désormais l'État. Non plus au sujet de l'errance mais pour des raisons démographiques : la natalité est en baisse, et la mortalité infantile si elle continue de reculer, est toujours importante. Cette crise démographique rappelle l'importance des enfants au sein d'une société : ils sont les garants de sa prospérité. Mais elle est également révélatrice de problèmes de pauvreté financière, intellectuelle et morale.
L'enfant, rare, est pensé différemment. D'homme commun, il se révèle comme un être non seulement à protéger, mais également protecteur de valeurs, comme la morale. L'enfant, élément clef dans la régénération de la France, devient l'objet de nombreuses réflexions. Pour purifier la société, donner une nouvelle vie à la nation, philanthropes, pédagogues, médecins, mais aussi politiciens placent leurs espoirs dans l'enfance, première étape de la vie, et donc, par là même, première étape de la vie sociale.
[...] En effet, si dans 30% des médecins considèrent que cette transition s'effectue à six ans à lui préfèrent l'âge de sept ans. Une fois sur deux, les praticiens estiment que le début de la seconde dentition annonce la puberté. Seulement d'entre eux se référent à la notion d'âge de raison. A partir de 1840, l'évolution du système osseux et du cerveau est également prise en compte pour délimiter ces deux périodes de l'enfance. Cependant, cette classification ne résiste pas longtemps aux nouvelles méthodes de classification proposées dès la fin du XVIIIème siècle. [...]
[...] Dans l'espace comme dans le temps, une réglementation très stricte s'applique au quotidien dans la vie des salles d'asiles. Dans l'aménagement des salles, rien n'a été laissé au hasard, l'objectif étant la création d'un espace fonctionnel et aménagé en fonction des exigences de la discipline et de l'enseignement Un plan type, repris jusqu'en 1881, détermine l'architecture des salles. Toutes les institutions comprennent ainsi, outre les salles de leçons, une salle d'exercice, un préau, une cour de récréation et des lieux d'aisance. [...]
[...] ; p.69. Ibid. ; p.69. Ibid. ; p.69. Cette tranche d'âge a été fixée en 1855 par le Ministère de l'instruction publique. [48]Jean-Noël Luc, L'invention du jeune enfant au XIXème siècle : De la salle d'asile à l'école maternelle. Paris : Éditions Belin p.231. Souvenirs de Madame Camescasse, Paris, Plon P.167. [...]
[...] Paris : Éditions Belin p.187. Jean-Noël Luc, L'invention du jeune enfant au XIXème siècle : De la salle d'asile à l'école maternelle. Paris : Éditions Belin p.187. Ce système d'enseignement est largement inspiré de la Méthode des salles d'asile de Jean-Denys Cochin. Cette dernière doit se composer d'une collection de procédés combinés pour procurer à la fois le silence, l'ordre et le mouvement et doit comprendre, en outre, une série de leçons et d'enseignement étudiés dans l'intérêt même des élèves». [...]
[...] En 1882, un nouveau changement institutionnel baisse d'un an l'âge maximum de fréquentation en le faisant passer à six ans. Les capacités d'accueil des institutions ne sont pas toujours, faute de moyens, à la hauteur des demandes. Elles se voient alors dans l'obligation de refuser l'entrée aux plus petits. Pour les mêmes raisons économiques, la mixité sexuelle est courante dans les asiles, mais filles et garçons ne partagent pas les mêmes bancs dans les salles d'enseignement. Seule l'irrégularité de fréquentation des salles d'asile permet de pallier ce problème de places dans les institutions. [...]
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