Tout au long du XVIIe – XVIIIe siècle, il existait une absence de retenue des parents vis-à-vis de leurs jeunes enfants, provenant de la promiscuité qu'obligeait alors le logement (le lit individuel était rare, ils dormaient tous dans la même pièce…), rendant donc l'intimité peu possible. Il y avait ainsi une certaine banalité de la sexualité et les ‘‘distractions'' entre enfants et parents n'étaient pas rares. L'enfant était considéré comme un être non fini en conséquence de quoi tout geste fait ou toute parole dite en face d'eux n'avait que peu d'importance.
Comme l'explique Philippe Ariès , dès l'âge de 7 ans environ les enfants étaient pratiquement confondus avec les adultes jusqu'au XVIIIe, où un changement important dans l'aristocratie et la haute bourgeoisie s'est opéré. Ce changement toucha les couches sociales plus modestes quelques années plus tard. L'enfant commençait à avoir son propre caractère. Les parents devaient obligatoirement avoir une attitude différente.
Mais en plus du problème de la sexualité que la population rencontre, elle réalise à la même période le besoin de se consacrer aux enfants, abandonnés ou non, de leurs spécificités particulières et de leurs besoins. Le cadre scolaire engloba la société enfantine dans un but social ou éducatif. Ainsi l'Etat développa toute une législation et des structures d'accueil.
[...] Vers 1860, l'Hospice des Enfants- Trouvés prend le nom d'Hospice des Enfants-Assistés. Les abandonnés furent ‘‘simplifiées'' avec le tour c'est un cylindre où la mère pouvait déposer son bébé, puis appuyait sur une sonnette et le cylindre pivotait vers l'intérieur de l'hospice. Mais au milieu du siècle, ils disparurent du territoire français : environ 20 en 1860 contre 250 vers 1810[12]. Le droit social de l'enfance est amorcé au XIXe siècle, par la création d'institutions spécialisées (écoles de réforme et d'industries, colonies pénitentiaires) visant le "redressement" des jeunes reconnus coupables de délits ou considérés comme potentiellement délinquants. [...]
[...] Car dans la jeunesse rurale, les sexuels'' ne suscitaient pas de surveillance des parents La sexualité enfantine ne fut pas le seul souci du XIXe. Les enfants risquent de grands dangers dans les villes en particulier, comme la prostitution, le braconnage ou encore de sombrer dans la criminalité. La criminalité juvénile reste importante tout au long du siècle. II. Les enfants et la criminalité Comme le dit Catherine Rollet, le XIXe siècle a été un siècle d'innovation pour la délinquance juvénile et sa lutte. La France entre dans la révolution industrielle au courant du XIXe siècle. [...]
[...] L'enfant des rues est en général un enfant abandonné, orphelin ou trouvé. Sous la Restauration et la Monarchie de juillet, il y a eu entre et enfants abandonnés en France d'après Ivan Jablonkal avec un maximum de enfants de moins de 12 ans au début de la Monarchie de Juillet. En 1850 cela concerne exactement enfants de moins de 3 ans d'après Catherine Rollet qui ont été accueillis par l'Etat. En 1860 environ enfants furent abandonnés à l'hospice des enfants trouvés par leur mère. [...]
[...] L'invention du jeune enfant au XIXe siècle. Paris, Belin JABLONKA, Ivan, Ni père ni mère : l'histoire des enfants de l'Assistance publique, 1874-1939. Paris, Le Seuil p. PROST, Antoine, Histoire de l'enseignement en France, 1900- 1967. Paris, Arman Colin p. ROLLET - ECHALIER, Catherine, La politique à l'égard de la petite enfance sous la Troisième République (1865-1939). Paris, PUF, INED (Institut National d'Etudes Démographiques), collection Travaux et Document Cahier p. ROLLET - ECHALIER, Catherine, Les enfants au XIXe siècle. Hachette Littérature p. [...]
[...] A partir du XIXe siècle, le statut de l'enfant évolue, ses droits s'accroissent ainsi que ses devoirs. Le problème de l'enfant ‘‘délinquant'' prend dès lors sa place dans la société. Dès 1830, la présence des enfants aux côtés des adultes dans les prisons pose problème. On souhaite ainsi trouver une autre solution que cette dernière pour les enfants. Il est ainsi possible de constater un peu partout en Europe le passage d'un modèle pénitentiaire à un modèle de protection. Car l'enfant des rues du XIXe siècle est un enfant abandonné et/ou un enfant criminel. [...]
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