Empire ottoman, idéal type du vieil Empire, millets ottomans, Sublime Porte, guerre de Crimée, guerre des Balkans, traité de San Stefano, réformes du Tanzimat, rescrit de Gülhâne, impérialisme ottoman, période hamidienne, révolution jeunes-turcs, génocide arménien
La nostalgie impériale demeure sur les anciens territoires des Empires russes, austro-hongrois et ottomans : le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a notamment développé un système de références néo-ottomanes, dans une visée nationaliste et dans l'espoir d'étendre sa puissance d'un point de vue régional. L'Empire ottoman est un "vieil Empire" dans le sens où il a duré plus de 6 siècles (du XIVe au XIXe siècle, de 1299 à 1918/1923) contre 3 ou 4 siècles pour les Empires des Romanov et des Habsbourg. Il a été fondé en 1299 par Osman, qui a formé le premier sultanat.
L'Empire s'est ensuite progressivement étendu jusqu'à occuper 3 continents : l'Asie, en Anatolie, avec sa capitale, Constantinople, et grâce à la conquête du golf persique vers les lieux saints ; l'Europe balkanique et l'Afrique par sa présence en Égypte jusqu'en 1830. Au sommet de l'Empire, il y a le sultan. Vient ensuite le Divan (qui signifie "administration"), qui nomme des gouverneurs. L'Empire est divisé en provinces, qui disposent de statuts divers. L'Empire était plus précisément organisé autour de millets (groupes religieux musulmans, juifs, chrétiens ou orthodoxes qui étaient reconnus par la Sublime Porte) qui pouvaient s'auto-organiser. C'était un Empire multiethnique, multiconfessionnel et multinational, fondé sur des principes d'incorporation, de cooptation et de négociation.
[...] III - 1923 : la chute d'un Empire A. Les guerres balkaniques Profitant de la désorganisation de l'Empire, l'Autriche annexe la Bosnie- Herzégovine, la Bulgarie proclame son indépendance, et la Crête se rattache à la Grèce. Les guerres balkaniques d'octobre-décembre 1912 contre la Grèce, la Bulgarie, la Serbie et le Monténégro ont conduit à la perte de la quasi-totalité des possessions européennes de l'Empire ottoman : l'Albanie, de la Macédoine et de la Thrace occidentale. Il ne lui reste en Europe que la Thrace orientale (avec Andrinople) et la capitale Istanbul. [...]
[...] Certes, la réforme a bien modernisé l'empire ottoman, mais en même temps, certains historiens l'ont conçue comme la cause de l'effondrement de l'empire. L'idéologie de la réforme, notamment l'ottomanisme (idéologie nationalisme veut dire que tous les peuples sont ottomans, musulmans ou non musulmans, turcs ou non turcs) a été sévèrement critiquée par les nationalistes, pour être impérialiste et non patriotique. Certains pensent que l'idée était naïve, idéale et utopiste, car même les non-musulmans doutaient de la possibilité de l'ottomanisme. La proposition d'offrir l'égalité et la liberté aux peuples qui étaient dits inférieurs nourrissait leurs espoirs d'indépendance, notamment chez les Arméniens. [...]
[...] L'Empire ottoman perd la Serbie, la Roumanie et la Thessalie (rattachée à la Grèce) et d'une partie de l'Épire. La Bosnie- Herzégovine (occupation austro-hongroise) et la Bulgarie (principauté autonome) ne dépendent plus que nominalement de la Bulgarie. Derrière ces indépendances, il y a souvent l'intervention des pouvoirs extérieure comme la France, l'Angleterre et la Russie. Quant aux communautés ethniques, un congrès arabe a été organisé à Paris par Tawfiq al Suwaydi en 1913, qui demandait l'égalité de pouvoir politique entre les Arabes et les Turcs. [...]
[...] Il parvient à remporter des victoires décisives sur les Grecs, à Sakarya en août 1921 puis à Dumlupinar en août 1922.Avec le nouveau traité de Lausanne en 1923, l'Empire ottoman n'existe plus et le nom de "Turc" remplace officiellement celui d'"Ottoman". Le sultanat est aboli en 1922 et le califat en 1924. La république est proclamée le 29 octobre 1923 avec Mustafa Kemal pour président. Conclusion Loin d'être immobile, l'Empire ottoman n'a cessé de se réformer au cours du XIXe siècle, par une réorganisation de l'état et de l'armée, et par des réformes bureaucratiques, militaires et judiciaires dans les années 1860. [...]
[...] L'Empire ottoman peut-être analysé sous le prisme du spectre colonial. Une historiographie récente s'intéresse au “colonialisme ottoman” et à “l'orientalisme ottoman” qui seraient apparus dans le dernier quart du XIXe siècle et se seraient renforcés au début du XXe siècle. Ce courant a permis d'approfondir l'analyse des rapports entre le centre de l'empire et ses périphéries, et de creuser la réflexion sur l'évolution du discours administratif sur l'intégration des marges à l'empire. Le colonialisme ottoman serait né dans la seconde moitié du XIXe siècle quand, pour subsister, l'élite ottomane a adopté la mentalité des grands pays impérialistes ennemis et commencé à considérer sa périphérie dans un cadre colonial. [...]
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