L'Empire austro-hongrois (1848-1914) - publié le 14/01/2010

Résumé du document

Pendant ce siècle des État-nations qu'est le XIXe, l'Empire d'Autriche est encore une mosaïque de peuples, mal unifiés malgré les différentes politiques centralisatrices mises en oeuvre par le pouvoir de par le passé. Plus d'une dizaine de nationalités y vivent (dont les Magyars (Hongrois), les Italiens, les Roumains, les Slaves du Nord (Tchèques, Slovaques, Polonais) et les Slaves du Sud (Croates, Slovènes, Serbes), dominées par la minorité allemande de Vienne et à la conscience nationale très inégalement développée, en raison des disparités socio-économiques entre un Ouest (Autriche, Bohême, Pologne) industriel, urbain et moderne et un Est traditionnel et rural, où prédomine toujours une aristocratie foncière (...)

Extraits

[...] La Hongrie jouit de ces territoires d'avant 1526 (invasion ottomane). Les Hongrois radicaux cherchent à convertir leur autonomie en une indépendance complète. Par la loi hongroise des nationalités (1868), elle garantit une institutionnalisation locale des langues minoritaires mais poursuit la magyarisation débutée en 1875 par Tisza dans les institutions nationales. Se heurtant à des oppositions nationales de plus en plus fortes, la Hongrie doit faire des concessions comme le compromis hungaro-croate (1868), ou avec les Slaves du Sud. Il n'empêche que ceux-ci perdent confiance dans les Habsbourg qui ne les protègent plus des Hongrois et commencent à regarder vers ailleurs, comme la Serbie. [...]

[...] L'Autriche-Hongrie se voit aussi confrontée à l'expansion remarquable de la Serbie. Celle-ci est désormais contiguë avec le Monténégro et tourne ses revendications vers l'empire austro-hongrois. _ Les Croates et les Serbes déclarent constituer une nation yougoslave (Conventions de Fiume en 1905) et souhaitent former un nouvel Etat des Slaves du Sud, la Yougoslavie ce qui va à l'encontre de l'austro-slavisme (projet de regroupement des Slaves de l'empire autrichien dans un cadre fédéral) Ce dernier doit regrouper les Serbes, Croates et Bosniaques. [...]

[...] La période de 1848-1914 sera caractérisée par un bouleversement profond des enjeux nationaux dont les forces centrifuges mèneront les nations européennes sur le chemin de la Première Guerre mondiale. De l'Autriche à l'Autriche-Hongrie : la lente évolution vers un système plus représentatif (1848-1867) _ 1848 marque la fin de l'ère Metternich et en révèle les dysfonctionnements. Mais l'esprit libéral ne survit pas à la réaction qui suit le printemps des peuples (cf. fiche 1848). _ Après 1848-1849, ni les aspirations libérales, ni la volonté des peuples vers l'autonomie n'ont été satisfaites. Le nouveau gouvernement de François- Joseph s'oriente vers l'instauration d'un néo- absolutisme. [...]

[...] Mais cela ne suffit pas à masquer la fragilité politique de l'Empire (en 1889, l'héritier du trône Rodolphe se suicide, ce qui fragilise le pouvoir ; en 1898, l'impératrice Elisabeth est assassinée. L'empereur, intronisé en 1848, vieillit . ) _ La Cisleithanie est divisée en 17 provinces pourvues de Diètes et d'une nouvelle Constitution commune. L'Empereur continue d'y exercer un pouvoir important, ce qui est critiqué par les libéraux. Mais les tensions avec les différents groupes nationalistes (dont celui des Tchèques) et libéraux rendent l'État ingouvernable. Elle est l'État qui profite le plus du développement industriel et économique. [...]

[...] Dès 1854, les langues non-allemandes sont interdites au sein de l'administration et de l'enseignement, les associations nationalistes dissoutes, les universités sont surveillées et des fonctionnaires allemands sont introduits en grands nombres dans les administrations provinciales. C'est le système Bach : les soldats debout, les fonctionnaires assis, les prêtres à genoux, les mouchards rampants. Mais cela ne fait que renforcer les sentiments nationaux nés de ces frustrations. _ François-Joseph n'a pu maintenir ce système autoritaire qu'en renvoyant l'image d'un pouvoir central fort et inflexible. Mais après la défaite autrichienne en Italie où l'Empire perd alors territoires et influence, l'Empereur doit se résigner à libéraliser le régime pour éviter le pire. [...]