Il est certain qu'Émile Ollivier n'a pas laissé un souvenir impérissable dans la mémoire collective, son nom est inconnu pour de nombreux Français, son action encore plus. Pourtant, il a été un homme politique, républicain, de premier plan pendant une quinzaine d'années sous le Second Empire. Les Républicains étaient alors très divisés : à l'extrême gauche se trouvaient les néo-jacobins admirateurs de Robespierre et de la Terreur essayant continuellement de transformer un quelconque mécontentement en véritable révolution parisienne ; plus proches du centre les républicains de gouvernement un peu plus modérés que les précédents très anticléricaux et hostiles à toute forme de monarchie.
Ces républicains de gouvernement étaient eux aussi soumis à des tensions internes : les « moins modérés », connus à partir de 1869 sous le nom de radicaux refusaient toute alliance avec le régime, et d'autres plus conciliants : les modérés disposés à se rallier au régime si celui-ci faisait un pas vers le parlementarisme. C'est à cette mouvance la plus modérée des républicains de gouvernement qu'Émile Ollivier appartenait.
[...] D'abord farouchement hostile à l'Empire qui a exilé son père, il est élu député républicain de Paris en 1857 puis 1863 C. Un engagement motivé par un idéal libéral Se proclamant libéral plus qu'authentique républicain, Ollivier commence à rêver de réconcilier l'Empire avec les libertés publiques et de transformer progressivement le régime en une monarchie constitutionnelle, le seul moyen selon lui d'épargner une nouvelle révolution violente au pays. En 1865, il rencontre l'Empereur, reconnaissant ainsi la dynastie des Bonaparte. Fidèle à ses convictions, il refuse néanmoins le portefeuille de l'Instruction publique et la fonction d'orateur du gouvernement que lui offrent respectivement Morny en 1865 puis Walewski en 1867. [...]
[...] Portrait d'Émile Ollivier A. Un privilégié qui côtoie dès son plus jeune âge le pouvoir Émile Ollivier est né à Marseille le 2 juillet 1825 où son père aux côtés duquel il apprend la négociation, le compromis et l'amour de la démocratie travaille comme négociant. Emile Ollivier, orphelin de mère à huit ans, connaît une enfance difficile en Provence puis à Paris. Après ses études de droit, Émile Ollivier s'inscrit au barreau de Paris et exerce comme avocat. Emile Ollivier s'inscrit dans une tradition familiale républicaine puisque son père, Démosthène Ollivier, démocrate, prit part aux luttes de son parti contre la Restauration et la monarchie de Louis-Philippe, devint conseiller municipal de Marseille en 1836. [...]
[...] La percée des principes défendus par Ollivier 1. La montée en puissance des lois libérales Le décret du 24 novembre 1860 fait naître en lui l'espérance d'une évolution des institutions conduisant au parlementarisme. Par la suite, sa désignation par Morny comme rapporteur de la loi sur les coalitions au printemps 1864 est une première avancée et marque sa rupture définitive avec les républicains. Il sera le rapporteur de la loi du 25 mai 1864, qui abolit le délit de coalition créé par la loi Le Chapelier de 1791 et instaure le droit de grève. [...]
[...] Les moins modérés connus à partir de 1869 sous le nom de radicaux, refusaient toute alliance avec le régime. Les autres, plus modérés et conciliants, étaient disposés à se rallier au régime si celui-ci faisait un pas vers le parlementarisme. C'est à cette mouvance la plus modérée des républicains de gouvernement qu'Émile Ollivier appartenait. Afin de sortir Emile Ollivier de l'anonymat collectif nous dresserons tout d'abord son portrait ; puis nous tenterons de comprendre le contexte de son accession au pouvoir ; pour enfin étudier sa chute précipitée (III). [...]
[...] Émile Ollivier et la pratique du pouvoir 1. Les réformes constitutionnelles L'œuvre d'Émile Ollivier durant sa présence au gouvernement est très importante. L'évolution vers le régime parlementaire parait achevée avec la mise en place du gouvernement Ollivier en janvier 1870, et le 20 avril, par le sénatus-consulte, qui dit que la responsabilité des ministres s'exerce désormais devant le corps législatif. D'autre part, sur les demandes d'Ollivier, le Sénat devient une deuxième assemblée législative. C'est donc un système parlementaire bicaméral qui est mis en place. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture