Comment peut-on définir l'intégration des juifs en France et en Allemagne ? Provient-elle d'une synthèse engendrée par la sécularisation du monde juif, une métamorphose due à l'absorption de la culture germanique et française par les Juifs, à l'intérieur de leur propre tradition ? Dans ce cas précis pourquoi malgré une intégration dynamique, des événements ont fait que celle-ci doit être relativisée ? Quels sont alors les échecs de l'émancipation et de l'intégration des juifs ?
Pour tenter de répondre à ces questions, nous expliquerons que si l'émancipation et l'intégration des Juifs en France et en Allemagne est relativement effective au XIXème siècle, c'est paradoxalement elle qui va conduire à un repli communautaire et à l'antisémitisme
[...] La création d'écoles rabbiniques est au cœur de l'effort d'organisation des communautés juives. En Allemagne institutions voient le jour dans autour des années 1870 : l'école supérieure pour la Wissenscheft des Judentums de tendance libérale et le séminaire rabbinique de tendance orthodoxe. Ainsi, lorsqu'en 1871 le Reich bismarkien paracheva l'émancipation, l'acculturation ne concernait plus seulement une élite intellectuelle, mais la communauté juive dans son ensemble. Les conditions étaient posées pour la formation de l' «Association centrale des citoyens allemands de foi israélite (Zentralverein deutscher Staatsbürger jüdischen Glaubens). [...]
[...] C'était le sionisme des partisans allemands de Vladimir Jabotinski, qui revendiquaient la Palestine pour une nation juive identifiée à la race et au sang. Buber, lui définissait les Juifs comme une communauté de sang Bref, si l'assimilation demeurait l'idéologie dominante, dans la plupart des cas sous la forme politique du libéralisme, elle était maintenant remise en cause par de nouveaux courants qui en éclairaient les contradictions : le sionisme en fait partie. En France, au milieu du XIXème siècle, l'idée d'un retour possible à Jérusalem avait été avancée à plusieurs reprises par des non-juifs, par exemple en 1869 par Ernest Lahranne dans la Nouvelle question d'Orient. [...]
[...] Une intégration qui voit l'émergence d'une nouvelle classe d'entrepreneurs. Mais le dynamisme des minorités juives n'est rendu possible que parce qu'il repose en dernier lieu sur une solidarité communautaire II/ L'échec de l'intégration voit sa concrétisation dans un antisémitisme nouveau, qui donne naissance à des mouvements nationaux juifs. l'antisémitisme comme la preuve d'une non-intégration ou d'une non- acceptation par les autres communautés L'apparition d'un antisémitisme nouveau qui s'appuie sur des théories raciales Une vaste littérature antisémite renforce ce sentiment dans les populations Différentes réactions face à cet antisémitisme La création d'associations de défense contre l'antisémitisme Un rejet de l'assimilation au nom d'un nationalisme juif Conclusion Bibliographie : Sous la direction de Madeleine AMBRERE ,Dictionnaire du XIXème siècle européen, PUF Chantal BERRAYOUN, Les Juifs et l'économique, Presses universitaires du Mirail Sous la direction de Bernhard BLUMENKRANZ, Histoire des Juifs en France, PRIVAT Jacob IDATZ, hors du ghetto : l'émancipation des juifs en Europe, Hachette Enzo TRAVERSO, Les juifs et l'Allemagne, de la symbiose judéo- allemande à la mémoire d'Auschwitz, La Découverte Thomas BARRAUD, Jean-François GIUNTI, Damien KAZCA, Naïma MOUFFOK Conférence d'histoire de M. [...]
[...] C'est dans ce contexte que commença à se reprendre le mythe de la judaïsation (Verjudung), qui évoquait l'assimilation juive comme une menace à l'égard de la culture allemande. Ce concept était apparu pour la première fois dans un ouvrage de Richard Wagner sur Le Judaïsme dans la musique (1850), où le compositeur accusait violemment les Juifs de dégrader l'art pour en faire un commerce. Ce mythe de la judaïsation connut une large diffusion. Dans l'imaginaire antisémite, il décrivait d'une part la montée spectaculaire des Juifs émancipés au sein de la société allemande et, d'autre part, indiquait la propagation de l'esprit juif s'emparant de la culture germanique pour la désintégrer de l'intérieur. [...]
[...] Quels sont alors les échecs de l'émancipation et de l'intégration des juifs ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous expliquerons que si l'émancipation et l'intégration des Juifs en France et en Allemagne est relativement effective au XIXème siècle, c'est paradoxalement elle qui va conduire à un repli communautaire et à l'antisémitisme. l'Emancipation participe de la volonté d'assimilation des populations juives, et paradoxalement au resserrement des liens au sein de la communauté Emancipation et intégration une émancipation permise grâce à la mise en place de nouvelles structures religieuses et de nouvelles lois des avancées dans le domaine législatif ainsi que la création de nombreuses associations, facilitent l'émancipation La seconde moitié du XIXème siècle voit s'achever le processus d'intégration des Juifs européens commencée à la fin du XVIIIème siècle. [...]
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