« Tout est désert. Mais non; seul près des murs noircis, / Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis, / Courbait sa tête humiliée », écrira en 1828 Victor Hugo dans ses Orientales. En effet, la cause grecque a connu une réponse répandue chez les romantiques, aussi bien grecs qu'européens. La prise de conscience nationale en tant que telle s'est avérée une tâche difficile pour la Grèce face au caractère historique et culturel de la nation grecque qui n'est pas facile à définir. Selon Tsoucalas, elle est « balkanique mais non slave, proche-orientale mais non musulmane, européenne mais non occidentale. » En passant par l'histoire, la conscience nationale grecque se forge et se radicalise avec le mouvement romantique, sur le plan intérieur bien qu'extérieur. Ainsi, on peut donc se demander, si l''élan romantique grec a contribué à la définition et l'aboutissement de la lutte pour la cause nationale. On verra donc, que dès ses débuts, le romantisme grec fut un appui pour la cause nationale dans la péninsule même et à l'international. (I) Cependant, dès ses origines, l'élan romantique même ne permet pas une naissance finale de la Grèce indépendante : divisé et même exclusif, le romantisme grec fut souvent manipulé par les autorités en place. (II) Ainsi, la véritable indépendance grecque n'aboutit à un résultat qu'à la fin du siècle, car l'élan romantique seul ne parvient pas à expliquer le succès tardif de la lutte nationale : il faut bien considérer le contexte socio-économique, politique, ainsi que l'influence des puissances étrangères. (III)
[...] Selon Contogeorsis, le philhellénisme est le premier grand mouvement politique, culturel et idéologique qui, à parti du fond et des valeurs de la civilisation grecque classique [et donc nostalgie caractéristique du romantisme], ainsi que les principes helléno-chrétiens de l'identité européenne, et en s'appuyant sur l'identité grecque contemporaine, réunit et entraîne tous les peuples européens indépendamment des oppositions nationales, sociales, politiques ou religieuses. D'une part on voit donc un attachement romantique à l'héritage grec, culturel et éducatif, et à la civilisation néo-hellénique. D'autre part, l'élan romantique fait l'éloge de la résistance héroïque des combattants grecs dignes de leurs ancêtres face aux atrocités turques, tels que la pendaison du patriarche œcuménique le jour de Pâques, massacre de Chio ou encore la destruction de Psara. [...]
[...] L'élan romantique pour la cause grecque Tout est désert. Mais non; seul près des murs noircis, / Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis, / Courbait sa tête humiliée écrira en 1828 Victor Hugo dans ses Orientales. En effet, la cause grecque a connu une réponse répandue chez les romantiques, aussi bien grecs qu'européens. La prise de conscience nationale en tant que telle s'est avérée une tâche difficile pour la Grèce face au caractère historique et culturel de la nation grecque qui n'est pas facile à définir. [...]
[...] L'évocation de la Grande Idée pour pallier les insuffisances du régime aboutissant à un déclenchement de la guerre avec la Turquie et une défaite grecque, ce honte de 1897 peut être vue comme le tournant dans la lutte nationale grecque : la Grande Idée fut abandonnée sous la forme originale et la Grèce procédera à une modernisation et une véritable construction de l'Etat-Nation grec. Cependant, les faits évoqués non pas sans importance pour cet aboutissement dans le XX siècle : l'élan romantique, avec toutes ses insuffisances, a parvenu à former un esprit commun de la conscience nationale, tandis que les situations interne et sur la scène internationale, responsables de l'aboutissement tardif ont contribué à une reconsidération importante de la cause nationale, relativisant la prépondérance du romantisme. [...]
[...] Si cette bourgeoisie grecque naissante, introduit dans les Balkans les idées nouvelles et révolutionnaires de l'Europe et augmente le prestige auprès les Grecs et les Slaves, promouvant l'idée d'indépendance et d'une fédération panbalkanique, ceci est vite rejeté face aux notables grecs prenant place des féodaux turcs. Le mouvement même est réduit non pas au grand combat pour l'indépendance de la bourgeoisie libérale, du clergé orthodoxe ou les Phanariotes, tous influencés par l'élan romantique, mais aux soulèvements de chefs de bandes armées, tels que Théodore Colocotronis, visant les buts très particuliers, limité à leur petite patrie. Ainsi, l'élan romantique dans la lutte nationale se heurte dans les années 1820 aux deux guerres civiles entre les notables et les chefs militaires. [...]
[...] Le mysticisme de l'élan romantique : un moyen d'exclusion et de la manipulation par les pouvoirs en place qui compromettent la cause nationale Cependant, malgré le rôle prépondérant du romantisme grec dans le développement de la fois de la conscience nationale et un certain philhellénisme, on peut questionner les effets intégralement bénéfiques du mouvement romantique et donc son influence sur la naissance de la Grèce indépendante L'élan romantique se heurte aux divisions internes du mouvement même Les divisions déchirant la lutte romantique grecque se manifestent notamment lors du début de la guerre pour indépendance. Si en 1821 les romantiques clament, le feu devait embraser la capitale ceci ne fut pas exactement le cas. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture