À la fin du XVIIe siècle, les premières critiques textuelles de la Bible entament le monopole intellectuel de l'Église catholique. Au XVIIIe siècle des philosophes athées (comme Diderot ou D'Alembert) ou déiste (comme Voltaire) ne se privent pas de critiquer l'Église.
La Révolution française pose la question du rapport de l'État et de l'Église dans les pays catholiques.
Dans la foulée du gallicanisme, l'Assemblée constituante française adopte un ensemble de mesures qui transforment radicalement les structures religieuses en France :
Elle abolit en février 1790 les vœux monastiques et supprime de fait les ordres et congrégations religieuses,
Elle adopte le 12 juillet 1790 la Constitution civile du clergé qui subordonne l'Église à l'État, met en place des diocèses correspondant aux départements, et des prêtres et évêques élus.
Article détaillé : Constitution civile du clergé.
Les biens du clergé sont par ailleurs confisqués. Cette décision entraîne un schisme entre l'Église « officielle » du point de vue de la Révolution (c'est-à-dire « assermentée ») et les membres du clergé restés fidèles au pape (les prêtres « réfractaires »). En novembre 1791, un décret est voté contre les prêtres réfractaires. Après quelques années de persécution pure et simple de la religion, Napoléon Ier négocie avec le pape le Concordat de 1801, qui servira plus tard de modèle dans de nombreux pays. Cet accord marque un souci d'apaisement et permet malgré tout au pape d'affirmer son autorité sur l'Église gallicane. Le XIXe siècle sera marqué par l'ultramontanisme, un courant de pensée qui reconnaît l'infaillibilité et la suprématie pontificale.
[...] Peu à peu, une position officielle de l'Église par rapport au problème social prit forme. Elle aboutit en 1891 à la promulgation de l'encyclique Rerum Novarum par la plus haute autorité de l'Église, le Pape Léon XIII. Cette attitude obligea les Églises nationales à modifier leur point de vue et à admettre que des mesures politiques étaient nécessaires pour soulager la misère. Au niveau politique, ce nouveau courant finit par donner naissance à diverses formations politiques qui se rassembleront ultérieurement sous le nom de démocratie chrétienne. [...]
[...] En gros ce courant conserve les acquis du libéralisme politique mais rejette le libéralisme économique. Il va développer un socialisme chrétien, pour sa part franchement républicain. Les personnalités catholiques qui mettent l'accent en premier sur la pauvreté ouvrière sont : Frédéric Ozanam (1813-1853), fondateur de la Société Saint Vincent de Paul en 1832 Henri Lacordaire (1802-1861) Philippe Buchez (1796-1865), ex-saint-simonien. Félicité de Lamennais (1782-1854), co-fondateur (avec son frère) de la Congrégation de Saint-Pierre (1828-1834), est élu député à plusieurs reprises (1848 notamment). [...]
[...] En même temps qu'une partie de l'Eglise catholique s'est ralliée à la République en France, elle a renouvelé sa vocation sociale dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Les Semaines sociales de France sont une manifestation annuelle qui rassemble les catholiques dans le cadre de ce renouveau social depuis 1904 Le catholicisme social est né dans deux milieux: dans les milieux réactionnaires (monarchiste et catholique), opposé aux libéralismes politique et économique issus de la Révolution française, qui pense que l'exploitation des ouvriers est le résultat de l'abolition des corporations intervenue en 1791 (loi le Chapelier). [...]
[...] La proclamation du dogme de l'Immaculée Conception par Pie IX en 1854 va dans ce sens. Les positions du pape se font de plus en plus réactionnaires : En 1864, le pape publie l'Encyclique Quanta cura, auquel s'ajoute le document qu'on appelle en général simplement le «Syllabus», qui condamne sans appel 80 erreurs modernes. Par ailleurs, de nombreux ouvrages témoins de la modernité sont mis à l'Index. Cette tendance culminera lors du Ier concile œcuménique du Vatican (1870), dont la principale décision est de proclamer l'infaillibilité du pape en matière de dogme. [...]
[...] En effet, les profondes transformations économiques, sociales et politiques ne permettaient plus aux chrétiens et aux structures existantes de l'Église d'exercer la charité dans les mêmes conditions. Il fallait refonder l'action sociale. Les premiers à contester l'idée que la misère était inévitable et même nécessaire furent des ecclésiastiques et des penseurs catholiques. On peut citer Frédéric Ozanam et Lamennais en France, Mgr Ketteler en Allemagne. Article détaillé : Doctrine sociale de l'Église. Certains de ces penseurs furent d'abord condamnés par l'autorité religieuse. [...]
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