Eglise catholique, mai juin 1968, nuit des barricades, hausse des salaires, conditions des ouvriers, contestation étudiante, communisme, gauche révolutionnaire, Che Guevara, entretiens de carêmes, assemblées univesitaires
René Rémond ne cessait de dire que mai/juin 1968 avait fait en France trois principales victimes : l'université, le Parti communiste et l'Église catholique. S'il est certain que cette affirmation peut être discutée, notamment concernant l'approche historique des deux premières propositions, elle montre cependant que les évènements de mai/juin 1968 ont touché l'Église Catholique dans sa quête de restructuration. Il est notamment très intéressant de voir que les travaux concernant la crise de mai/juin 1968 dans l'Église catholique sont finalement peu nombreux, là où ces évènements tendent à être de plus en plus étudiés par la communauté universitaire. L'association entre les mobilisations sociales des années 68 et la crise de l'Église ne va être étudiée que très tardivement par la recherche universitaire, et de nombreuses questions sont encore à l'étude.
[...] Camilo Torres se présente comme étant la figure emblématique des catholiques révolutionnaires. Celui-ci est né en 1929 dans une grande famille colombienne à Bogota. Il est ordonné prêtre en 1954 tout en entreprenant en parallèle des études de sociologie. Il devient professeur de sociologie en 1959 à Bogota, au sein de la faculté de sociologie dont il contribua à son émergence. Son engagement révolutionnaire débute en 1965 lorsqu'il crée le Frente unido del Pueblo (Front uni du peuple) qui regroupe différentes familles du spectre politique comme les démocrates- chrétiens, les communistes ainsi que des maoïstes. [...]
[...] Pour cela, notre argumentation se divisera en trois axes majeurs. Dans un premier temps, il s'agira de comprendre les prémices de mai/juin 68 dans l'Église catholique, ce qui nous amènera ensuite à nous intéresser directement à l'épicentre de la contestation et aux différentes formes que celle-ci prend dans le spectre catholique. Enfin, la dernière partie de ce dossier traitera des répercussions de mai/juin 68 sur l'Église catholique. I. Les prémices de mai/juin 1968 dans l'Église catholique Nous allons donc voir dans un premier temps que ces contestations de l'Église catholique durant les mois de mai/juin 1968 ne surviennent pas par hasard. [...]
[...] Il y a pour sûr un avant et un après-mai/juin 68 au sein de la religion catholique en France. Des répercussions plus tardives ont également eu lieu. Le 30 juin 1968, la profession de foi du pape Paul VI est proclamée. Celle-ci est le fruit de plusieurs années de travail et de nombreuses collaborations avec différents protagonistes. Elle a pour but de réaffirmer la foi catholique et d'en faire un rappel aux différents fidèles. Paul VI va faire le bilan de son pontificat dans cette profession de foi pour « réaffirmer les points capitaux de la foi et de l'Église ». [...]
[...] Certaines voix furent cependant plus critiques, considérant le texte comme étant beaucoup trop solennel et traditionnel. Il est certains qu'au sortir des évènements de mai/juin 1968 en France, il peut paraître compliqué de réaffirmer les principes fondamentaux de la foi alors que de nombreux débats ont porté sur un changement de celle-ci. Pour essayer de faire passer son message plus fermement, Paul VI décida notamment que la lecture de son Credo du Peuple de Dieu devait être faite le dimanche 27 octobre 1968. [...]
[...] En effet, cette volonté de rupture qui est portée à son paroxysme durant les évènements existe déjà avant et se développe dans certaines paroisses françaises. L'idée est de réformer les temps qui rythment la vie catholique. Cette réforme passe notamment par la remise en question du temps de carême. En effet, c'est Georges Montaron qui va théoriser une nouvelle manière de vivre le temps de carême considéré comme un temps de jeune important au sein de la religion catholique. Cette manière de s'entretenir avec les prêtres en temps de carême consistait en différentes conférences collectives suivies d'un temps de débat avec les fidèles. [...]
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