Économie et société en Grande-Bretagne 1760-1830, progrès technique, révolution industrielle, révolution agraire 17e siècle, industrie du coton, Max Weber, défaite napoléonienne, Corn Laws, rotation des cultures, Manchester, Liverpool, moteur à vapeur, paupérisme
Pourquoi la révolution industrielle a-t-elle eu lieu au 18e siècle en Grande-Bretagne et nulle part ailleurs en Europe ou en Asie ? En 1760, la Grande-Bretagne est une société préindustrielle puissante et prospère, notamment grâce à son commerce maritime et colonial. L'économie est surtout fondée sur l'agriculture rurale, même si la manufacture se développe. Toutefois elle demeure en lien avec le secteur agricole, et utilise très peu de machines. La révolution industrielle anglaise naît du progrès technique, dans la mécanisation de la filature de coton et dans la maîtrise de la technologie de la houille dans le secteur de la métallurgie.
Dans les années 1780, les deux grands axes d'innovation, la mécanisation des textiles et la métallurgie au coke et le moteur à vapeur se rejoignent selon Crouzet pour former un système qui combine usage de l'énergie minérale, machinisme, maîtrise des procédés chimiques et concentration de la production. Très vite la révolution industrielle affecte la vie de tous, et la consommation. Des banques et des marchés de capitaux apparaissent pour répondre au besoin de capital, et le développement des formations professionnelles et techniques et de l'enseignement scientifique, ainsi que celui de la recherche fondamentale et appliquée rendent possible le processus permanent d'innovation.
[...] L'Ecosse réalisa de telle économie avec les fourneaux à charbon qu'elle devint la région avec les coûts de production de fer les plus faibles de Grande Bretagne. Ces améliorations diminuèrent le prix réel d'une tonne de trente pour cent. B. Un processus de réaction en chaines : de la macro invention à la micro invention L'innovation intervient dans des marchés en expansion. Chaque innovation majeure entraine avec elle de nombreuses innovations moins importantes. Cela permet des gains de productivité croissants, une régularisation des rythmes de production, et homogénéisation qui se traduisent par une baisse des prix. [...]
[...] Les lumières agricoles, c'est à dire les principes des Lumières appliqué à l'agriculture par la clôture des champs, les fermes expérimentales, les rapports des nouvelles techniques de cultures, furent moins efficaces, car limité à la noblesse et à l'aristocratie, et non pas aux fermiers qui cultivaient les champs. Les livres sur le sujet étaient écrits par les propriétaires, à destination des autres propriétaires. Ces inventions sont nées des expériences : Wedwgood est célèbre pour ses 5000 expérimentations sur l'argile. Ces expérimentations prenaient la forme d'expériences scientifiques contrôlées ou de tentatives d'améliorations qui passaient par de nombreux échecs. III. [...]
[...] En réalité, une plus forte productivité permettait de créer plus de travail sur le long terme en rendant la Grande-Bretagne plus compétitive. Les hauts salaires peuvent être relativisé en constatant qu'une main d'œuvre mieux nourrie est plus productive, mais dans le cas anglais, les différences de nutrition entre les ouvriers britanniques et leurs concurrents n'étaient pas suffisantes pour couvrir le prix du travail. Les premières macro-inventions émergent après des années de recherches non rentables et souvent non-fructueuses, et elles sont rapidement complétées par des micro-inventions qui les améliorent et facilitent leur utilisation, renforçant aussi la position de leader du Royaume-Uni et son avance technologique. [...]
[...] -hausse de la surface dédiée aux champs et pâturages -la fermeture des champs autrefois ouverts qui facilite l'irrigation Le recherche et développement étaient traditionnellement réalisée par les gros propriétaires terriens qui utilisaient leurs propres fermes pour faire des expérimentations, mais ces fermes expérimentales étaient rares et il était plus rare encore qu'elles trouvent quoi que ce soit de rentables 1760-1770 : années d'expérimentation où les villageois perfectionnèrent le système de rotation des cultures. Progrès dans l'élevage et alternance des terres agricoles et des pâtures Qu'est ce qui a poussé les agriculteurs à améliorer leurs techniques ? -le développement de l'économie urbaine : influence des marchés. La demande de biens agricoles des grandes villes augmente avec la hausse de la population, ce qui provoque une hausse des prix et encourage les producteurs à produire plus et mieux pour répondre à la demande. [...]
[...] Weber explique que la population préindustrielle pensait que les catastrophes naturelles étaient liées au monde spirituel et que pour intervenir sur la nature, il fallait donc s'adresser aux esprit ou aux dieux par des rituels (sacrifices, prières) Le passage à l'âge moderne est lié au « désenchantement du monde » qui répand l'idée que la nature est une chose matérielle sans lien avec la spiritualité, ce qui a permis la recherche de lois de la nature. Mais pourquoi l'Occident a-t-il abandonné ses superstitions ? Pour l'historien des sciences Jacob, la révolution scientifique a transformé la culture populaire : « une nouvelle compréhension de la nature précède l'industrie mécanisée et, plus important, assiste son développement ». Cette nouvelle façon de penser entraine la mécanisation de la production. [...]
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