Les premières décennies de la seconde moitié du XIXe siècle correspondent en Grande-Bretagne à l'âge d'or de l'ère victorienne. L'économie britannique, fortement industrialisée, est alors florissante. Elle contribue au rayonnement de l'Empire britannique dans un monde que celui-ci domine en grande partie du fait de ses nombreuses possessions coloniales. Pour autant, alors que d'autres pays du continent européen - et les États-Unis outre-Atlantique - entrent dans la seconde phase historique de la révolution industrielle, on peut se demander si l'économie britannique, pendant la seconde moitié du XIXe siècle, est toujours l'économie dominante (...)
[...] Le déclin relatif de l'économie britannique s'explique donc en partie du fait des lacunes de la recherche scientifique à un moment où elle connaît pourtant des avancées prodigieuses dans de nombreux domaines un peu partout en Europe et en Amérique du Nord. De plus, nombre d'infrastructures industrielles britanniques sont devenus obsolètes et n'autorisent plus de gains de productivité. On assiste par ailleurs à une mutation de l'économie britannique. La production de biens réels à tendance à diminuer, réduisant d'autant sa part dans l'économie réelle. [...]
[...] Sa marine marchande est présente aux quatre coins du globe. Il est vrai que sa situation insulaire favorise ce déploiement. De plus, Londres, ville dont le port a longtemps été l'élément central de l'économie et surtout ville la plus peuplée du monde au XIXe siècle, a aussi été le port le plus actif de la planète au XVIIIe et au XIXe siècle. C'est donc une plaque tournante du commerce international où transitent de nombreux échanges de marchandises avec les ports européens, américains et, bien entendus, avec les nombreux comptoirs coloniaux et colonies britanniques (notamment avec l'Inde, considéré comme le joyau de l'Empire britannique). [...]
[...] Au début du XXe siècle, l'agriculture britannique est devenus marginale: elle ne fournit plus que le tiers des besoins alimentaires nationaux et sa part dans la richesse nationale, qui était encore de 20,3% en 1851, n'est plus que de en 1901. Le déclin relatif de l'économie britannique s'explique ensuite par la concurrence de nouvelles puissances industrielles au nombre desquelles il faut citer l'Allemagne et les États-Unis. L'Allemagne se démarque par une expansion économique impressionnante qui trouve ses facteurs explicatifs dans le capitalisme industriel. [...]
[...] TRANSITION: Nous avons vu que jusque dans les années 1870-1880, l'économie britannique est toujours l'économie dominante. La Grande-Bretagne est en effet la première puissance économique et financière mondiale, son impérialisme colonial et commercial contribuant largement à cette puissance. Cette dernière est en outre aidée par le triomphe du libre échange à partir des années 1850 et le développement d'un réseau commercial qui étend ses ramifications partout dans le monde. Mais, comme c'est le cas pour de nombreuses économies industrialisées du continent, l'économie britannique porte en elle les germes de son futur marasme. [...]
[...] CONCLUSION: À l'aube du XXe siècle, l'économie britannique semble toujours devoir être l'économie dominante. Elle a en réalité simplement perdu la situation hégémonique qui était la sienne pendant une grande partie du XIXe siècle. Toutefois, la Grande-Bretagne reste la première puissance financière et commerciale du monde (le Royaume-Uni représente 17,8% du commerce mondial sur la période 1902-1906). Plus généralement, à la veille de la Première Guerre mondiale, elle est la troisième puissance économique du globe derrière l'Allemagne et les États-Unis; si bien que même en n'étant plus économie dominante, la Grande-Bretagne reste sans nul doute Une économie dominante. [...]
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