En 1880, Jules Ferry accède au ministère de l'Enseignement, et cela marque un grand changement pour le Troisième République. Son œuvre, novatrice voire révolutionnaire par rapport au modèle traditionnel d'enseignement, débute véritablement en 1881, avec la loi sur la gratuité de l'École.
Les innovations apportées par Ferry ne se déroulent pas sans heurts : quelles ont été les réactions de l'opinion publique ? Quelles ont été les conséquences de ces nouveaux apports ?
Il s'agit de voir quels rapports ont été entretenus entre École et société durant toute la Troisième République.
[...] L'Ecole de la République poursuit sa démocratisation, qui passe par exemple par la gratuité de tous les établissements secondaires en 1930. Cette décision semble participer au phénomène général des années 30 de l'entrée dans l'ère des masses En 1936, la scolarité est rendue obligatoire jusqu'à quatorze ans. L'enfant est doté d'un niveau minimal de qualifications. B. Avec la Seconde Guerre mondiale et Vichy, il y a comme un retour à l' l'Ordre moral La politique scolaire de Vichy se veut résolument réactionnaire : retour à l'enseignement congrégationniste en 1940, retour du catéchisme dans les programmes du primaire en décembre 1940, et les écoles religieuses connaissent un vrai regain. [...]
[...] Le cas de l'Ecole reflète bien le climat général de l'époque ; l'Ecole de 1940 est le miroir de cette société qui prône un pacifisme exacerbé, loin de la réalité des dangers. L'école de Vichy forme une nouvelle élite, la technocratie, et ouvre une école des cadres à Uriage. Les Ecoles Normales sont fermées, étant vues comme des bastions de communistes et autres sujets immoraux. C. Quel type d'école voit jour après 1945 ? Le goût pour la démocratisation du savoir l'emporte sur tout. Vichy est réduit à une simple parenthèse, en 1945 la gratuité est rétablie à partir des classes élémentaires. [...]
[...] Une implantation difficile dans l'opinion publique Outre le problème lié la religion, l'enracinement de cette Ecole ne fut pas toujours aisé. Les instituteurs ont dû souvent faire face à l'incompréhension des parents, qui trouvaient parfois bien plus rentable de faire travailler leurs enfants dans les ateliers, les usines, dans les boutiques ou aux champs plutôt que de les envoyer à l'école, qui se trouvait de plus souvent loin de chez eux. La scolarisation des enfants créait une baisse des revenus pour les familles rurales ou encore ouvrières. [...]
[...] Les écoles religieuses se voient peu à peu interdites, avec la loi de 1904, et le paroxysme est atteint en 1905, avec la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Les congrégations ont dès lors interdites d'enseignement. Cette loi porte un coup dur à l'Eglise, qui se trouvait déjà dans une phase délicate, du fait du lent processus de déchristianisation qui commençait à l'atteindre. L'Eglise souhaitait, en diffusant les savoirs, lutter contre l'avancée du marxisme et des doctrines communistes. Cette série de lois a soulevé de vives protestations dans la société française, venant surtout de l'aristocratie, de la bourgeoisie. [...]
[...] L'école est assez souvent ressentie comme à l'origine d'une acculturation forcée. Cet aspect est bien rendu dans les bandes-dessinées de Bécassine, la petite Bretonne dessinée sans bouche, puisque le patois breton était interdit à l'école. La rigidité du système se trouve donc parfois à l'origine de dégâts. II. Après 1905, on assiste à un apaisement des tensions A. De 1905-1914, l'Ecole de la République s'enracine dans les mentalités L'Ecole a déjà fait beaucoup de chemin, elle se voit désormais assez bien acceptée dans les mentalités. [...]
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